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Question écrite concernant la restauration du Passage Chambon et la suppression erronée de ce financement dans le contrat de quartier Bockstael.

de
David Weytsman
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°539)

 
Date de réception: 09/09/2021 Date de publication: 27/12/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 16/12/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/11/2021 Recevable p.m.
 
Question   

Plusieurs, dans cette commission, connaît le Passage Chambon et son histoire incroyable remontant au début du XXème siècle. Adjugés en 1911 par la Société des Chemins de Fer, les travaux sont achevés en 1913. 

Établi perpendiculairement au chemin de fer, le passage s'atteint au nord depuis l'avenue de la Reine à Laeken, par une rampe pavée en pente douce le long des voies ou, à niveau, par un embranchement de la rue Hubert Stiernet.

À l'opposé, il est relié à l'avenue par une autre rampe qui tourne en épingle à cheveux autour d'un réverbère électrique monumental en s'accompagnant de quelques marches. Celles-ci et la dernière section de la rampe sont bordées d'un garde-corps en fer forgé. La balustrade qui protégeait la rampe sud a presque disparu mais celle des murs de soutènement des voies et le parement carrelé de ces derniers ont été restaurés quasi à l'identique en 2004-2005.

Pour rappel, la totalité de ce Passage a fait l’objet d’un classement en 2007.  

  • Où en est le projet de restauration complète du Passage Chambon ?

    • Quelles sont toutes les parties prenantes de cette restauration ?

    • Quelles sont les contraintes ?

    • Quel budget est actuellement prévu ?

  • Quels contacts ont été pris avec la Ville de Bruxelles ?

  • Pour quelles raisons la rénovation du passage se fait-elle tant attendre ? A quand peut-on espérer un début de travaux ? Notez que la Ville de Bruxelles, que j’ai interrogée il y a peu à ce sujet, ne cesse de renvoyer la balle à d’autres acteurs.

  • J’aurai la même question concernant le réverbère électrique. Celui-ci est magnifique et très intéressant d’un point de vue architectural. Peut-on s’attendre à une remise en marche ?

  • La rénovation du Passage Chambon était prévue dans le cadre du 'Contrat de quartier Bockstael'. La Ville aurait expliqué à la Région que ce projet ne pouvait avoir lieu en raison d’infiltrations à la suite de travaux mal réalisés par Infrabel (ou ne permettant pas de résoudre le problème initial). Des courriers repris dans le dossier du CDQ, il est clair que la situation dans ce passage est tout à fait normale en termes d’humidité. J’ai pu le constater sur place cet été. Mais Infrabel l’indique d’ailleurs clairement dans des courriers adressés à la Ville de Bruxelles. Dès lors, pourquoi le gouvernement bruxellois a-t-il accepté de supprimer ce projet et de faire converger les financements prévus pour la construction d’une serre urbaine. La rénovation du Passage figure pourtant parmi les priorités du gouvernement. Pouvez-vous m’informer de la situation ? De quels éléments disposez-vous et qu’en pensent les experts régionaux ?

 

 
 
Réponse    1
- A ce jour, Urban n’a pas encore reçu de demande de permis d’urbanisme.

- La Ville de Bruxelles a déjà fait réaliser en 2014 une étude historique sur le Passage Chambon, et en 2015 une étude présentant un diagnostic des pathologies constatées et une description des propositions d’interventions sur les caissons en céramique ornant le plafond du tunnel. 
- Le bien étant classé, le permis portant sur la restauration du Passage devrait être délivré par la Région de Bruxelles-Capitale (URBAN).
- Le propriétaire du bien est la S.A. INFRABEL mais la maîtrise d’ouvrage pourrait être assurée par la Ville.
- La restauration ne pourra être entamée qu’après délivrance d’un permis unique par Urban. Le but est de pouvoir obtenir des assurances sur la qualité du projet et de donner les meilleures garanties à la bonne exécution des travaux.
- En outre, l’étude précitée (voir question 1) identifie la principale cause des dégradations et instabilités constatées au niveau des caissons en céramique comme étant l’humidité. Cette dernière ayant pour principale source les infiltrations d’eau de pluie ruisselant à la jonction entre le tablier et les murs latéraux. Il est donc indispensable, avant d’entamer toute intervention de restauration, d’assurer l’étanchéité des jonctions du tablier.

- Des travaux ont déjà été réalisés en 1990 et en 2009 afin de rétablir l’étanchéité du coffre de l’ouvrage. Mais ces campagnes de travaux n’ont pas eu l’effet escompté, puisque l’ouvrage a continué à se dégrader, car l’eau continue à s’infiltrer dans le Passage.
- Pour la restauration du passage à proprement parler, Urban n’a, à ce jour, pas encore reçu de demande de subvention pour des travaux. Nous ne connaissons donc pas encore le budget.



2
- Les contacts sont fréquents avec la Ville de Bruxelles afin de trouver une solution.
- La nécessité de rétablir l’étanchéité de l’ouvrage, avant d’envisager une campagne de restauration, est importante.
- La Région a également été informée du fait que la Ville mettait tout en œuvre pour que ces travaux puissent être réalisés dans un délai raisonnable, mais qu’elle estimait que la responsabilité de la dégradation de l’ouvrage incombait au propriétaire, à qui il appartenait donc de prendre en charge les travaux d’étanchéité.

3
- Urban ne dispose à ce jour pas d’informations quant à un éventuel démarrage de chantier.

- Vu la situation infractionnelle persistante, en date du 1er octobre 2021, le département Inspection et Sanctions Administratives de la Direction des Affaires Juridiques d’Urban a dressé un procès-verbal d’infraction urbanistique. Le Parquet s’est désisté en date du 20 octobre et sous peu le fonctionnaire sanctionnateur lancera donc la procédure de sanction administrative. Cela permettra de mettre la pression sur les intervenants pour que la restauration du Passage Chambon se concrétise.

4
- Le réverbère monumental participe pleinement à l’intérêt historique, artistique et esthétique de l’ouvrage. Il est donc clair qu’une future intervention en restauration du Passage devra prévoir la remise en état de cet élément.



5
- L’étude historique et l’étude préalable portant sur les pathologies ont en effet été entamées le cadre du Contrat de Quartier Bockstael. La campagne de restauration du bien aurait logiquement dû suivre.
- Or, comme évoqué ci-avant, les résultats de l’étude technique ont établi la nécessité de résoudre les problèmes d’étanchéité, avant de démarrer une campagne de restauration.
- Dans ce contexte, il sera important de proposer des interventions de réfection de l’étanchéité. En effet, les infiltrations d’eau sont la cause des dégradations. Et il faut impérativement y mettre fin avant de restaurer le bien. Sans quoi les effets de la restauration ne seront pas durables.
- La question de la responsabilité relative aux problèmes d’étanchéité devrait être tranchée définitivement, cela permettrait de faire avancer le dossier.