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Question écrite concernant les commerces vides à Bruxelles.

de
Hasan Koyuncu
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°536)

 
Date de réception: 13/02/2022 Date de publication: 03/05/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 29/04/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
28/03/2022 Recevable p.m.
 
Question    Le journal LE SOIR du 18.10.2021 consacre un article sur l’état du commerce bruxellois, ainsi il est fait allusions aux chiffres communiqués par HUB.BRUSSELS :

Le taux de cellules commerciales vides dans notre Région est passé de 13,72% en janvier 2020 à 13,69% en septembre dernier, soit une très légère baisse de 0,003 points.

Ce qui porte à croire que les commerces bruxellois s’en sont sortis plutôt bien de la crise sanitaire.

Si l’on examine les chiffres de plus près, l’on constate que le centre-ville est la zone plus impactée principalement en raison de l’existence de nombreux restaurants, magasins de mode, de souvenirs mais aussi du télétravail, et à ce titre ils sont plus dépendants du tourisme et des consommateurs qui viennent de loin.

Alors que les endroits où l’on trouve de nombreux commerces de proximité ont en fait bien performé ces derniers mois.

Vous l’aurez compris, la situation au centre-ville est plus que préoccupante – depuis quelques temps l’on peut même apercevoir des affiches à louer à la rue NEUVE – chose impensable il y a quelques années.

Madame la secrétaire d’Etat pourrait-elle apporter des réponses à mes questions suivantes :

1 Quelles sont les pistes qui sont à l’étude pour enrayer le déclin commercial du centre-ville ?

2 Comment comptez-vous réduire l’impact du télétravail sur le commerce bruxellois ?

3 Avez-vous entrepris des réunions avec les représentants des différents secteurs en vue de retrouver l’attractivité pré-covid des commerces ?

4 Qu’en est-il de l’impact du CST sur les chiffres d’affaires du secteur de l’horeca ?

5 En outre le commerce de détail est un important pourvoyeur d’emplois dans la capitale. Près de 32.000 avant la crise, les conséquences se font déjà ressentir sur les travailleurs de ce secteur dont le profil est plus vulnérable.

6 Quelles mesures avez-vous prises jusqu’à présent pour soutenir l’emploi dans ces secteurs ?

 
 
Réponse    Le 04 mars dernier, le Comité de Concertation a décidé le passage au code jaune, ce qui a signifié la levée de la plupart des restrictions envers les secteurs économiques :
- Pour l’Horeca : plus de CST, de limitation du nombre de personnes à table, d’obligation à consommer assis, d’heure de fermeture imposée, etc.
- Pour les magasins : plus d’obligation du port du masque, de nombre maximum de clients, etc.

Nous sommes néanmoins conscients de l’impact qu’a eu le télétravail et le manque de touristes sur certains quartiers (particulièrement le centre-ville et le quartier européen) et, dans les mesures que nous adoptons, nous portons une attention particulière à ces quartiers depuis plusieurs mois.

La première commune représentée (à hauteur de 37%) pour l’octroi de la prime Relance, dans le secteur des restaurants et cafés, est bien la Ville de Bruxelles.

Ensuite, la prime 2022 adoptée en première lecture par le Gouvernement bruxellois le 11 mars 2022 prévoit deux paliers d’intervention :
- Entre 60% et 75% de perte de chiffre d’affaires.
- Au-delà de 75% de perte de chiffre d’affaires.
Il s’agit donc bien de soutenir les restaurants et cafés qui souffrent le plus et qui, partant, se situent dans les quartiers les plus touchés.

Enfin, les entreprises qui sont localisées dans certains quartiers (quartier européen, quartiers touristiques, quartiers paupérisés repris dans la ZRU) peuvent bénéficier d’une réduction de taux sur la période de prêt au sein de Brusoc (qui a été recapitalisé à hauteur de 15.000.000 EUR).

Nous ne pouvons avoir, à ce stade, de recul sur l’ensemble des conséquences sur le long terme. La politique de télétravail, par exemple, dépend de ce qui sera décidé au sein des sièges des entreprises et de la politique qu’ils décideront de mener pour organiser structurellement le télétravail parmi leurs employés.
En effet, le comité de concertation du 04 mars 2022 a invité les entreprises et services publics, en concertation avec les partenaires sociaux, à ancrer un régime structurel de télétravail.

Il y aura le cadre général de la nouvelle convention collective de travail et ses déclinaisons particulières. A l’échelle de la Région, nous continuons à monitorer l’économie avec les partenaires sociaux au sein de la
Task Force Economie qui nous permet d’échanger avec les partenaires sociaux, notamment sur cette question.

Par ailleurs, je ne manque jamais de sensibiliser tous les acteurs d’importance à l’impact sur l’économie réelle et locale de la mise en place du télétravail, comme je l’ai fait dernièrement auprès des institutions européennes.

Au niveau macro, c’est évidemment la mixité des fonctions dans les quartiers qui est essentielle pour assurer la résilience de notre Région et c’est l’axe de travail du Gouvernement bruxellois, sous la houlette du Ministre-Président en charge de l’aménagement du territoire.

C’est aussi ce qui est développé par la Ville de Bruxelles au travers de son schéma de développement commercial, qui porte une attention particulière à ces quartiers. Car c’est bien la Ville qui est en première ligne pour le développement des quartiers commerçants de son territoire.

Du côté de hub.brussels, pour ce qui concerne les compétences régionales, il y a plusieurs axes d’accompagnement des cellules vides mais je me permets de vous inviter à consulter mes nombreuses réponses sur le sujet et notamment la réponse que j’ai donnée à Monsieur Verstraeten le 20 octobre 2021. Ces actions se font évidemment en concertation avec les communes, les associations de commerçants, via des partenariats avec d’autres organismes publics ou privés.

Il faut évidemment noter que ces axes ne peuvent être activés qu’en collaboration avec les propriétaires.
Je citerai plus spécifiquement le nouvel appel à projets « Local&Together ». Dans son édition 2021, une dimension « cellules commerciales vides » a été intégrée. Les associations de commerçants ont été invitées dans ce cadre à soumettre des projets visant à redynamiser et réactiver certains espaces commerciaux.

En ce qui concerne votre question à propos du soutien à l’emploi dans les commerces de détail, je vous renvoie vers mon collègue Monsieur Clerfayt, en charge de l’emploi.