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Question écrite concernant la prévention en matière d’escroqueries en ligne.

de
Anne-Charlotte d'Ursel
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°863)

 
Date de réception: 25/04/2022 Date de publication: 05/08/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 03/08/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
14/07/2022 Recevable p.m.
 
Question    L’escroquerie en ligne est un phénomène qui prend une ampleur grandissante d’année en année et qui se traduit par différentes formes qui tentent de tromper la vigilance des citoyens n’arrivant pas à se rendre compte du caractère frauduleux de ces démarches.

Celles-ci consistent généralement à soutirer des biens ou de l’argent à des personnes physiques ou morales par des manœuvres frauduleuses. L’escroquerie en ligne est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou de fausses qualités, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de persuader de l’existence de fausses entreprises, de faire naître l’espérance d’un succès, ou en se faisant passer pour une autorité compétente afin de se faire remettre des fonds. Ce phénomène tente de tromper les individus par tous les procédés que la technologie permet.

Un de ces procédés est le phishing ou hameçonnage, qui est une technique utilisée par des fraudeurs qui tentent d’obtenir des renseignements personnels avec comme objectif d’usurper l’identité de la victime. Ce procédé consiste à faire croire à la victime qu’elle s’adresse à un tiers de confiance (banque, administration, police, etc.) dans le but de lui soutirer des renseignements personnels : mot de passe, le numéro de sa carte de crédit, numéro de carte d’identité, date de naissance etc. Des copies exactes de sites officiels sont réalisées dans l’optique de faire croire à la victime qu’elle se trouve sur le site officiel. La victime va dès lors utiliser ses codes personnels qui seront récupérés par ceux qui ont créé le faux site. L’attaque peut aussi être réalisée par courrier électronique ou par d’autres moyens tel par SMS ou l’on parle alors de SMiShing.

Un autre procédé plus sournois est l’escroquerie sentimentale qui vise à feindre des sentiments amoureux envers une victime pour gagner son affection et sa confiance avant de recourir à des demandes en état de détresse pour lui soutirer de l'argent. Dupée par les mensonges, la victime donne de son propre gré l'accès à ses ressources financières, son compte bancaire, ses cartes de paiement, son passeport, ses adresses e-mail ou ses identifiants. Dans une variante, l'escroc force la victime à commettre une malversation financière à son profit, ce qui la rend complice.

Bruxelles Prévention et Sécurité a dans son Plan Global de Sécurité et de prévention 2021-2024 un point 8.8 qui vise à : “Veiller à une bonne prise en charge des victimes des actes de cybercriminalité” ne donnant pas plus de détails.

J’en viens à mes questions :

  • Quelles sont les mesures envisagées par Bruxelles Prévention et Sécurité pour améliorer la prise en charge des victimes de cybercriminalité ?

  • En 2018, le cahier 37 du CIRB, en partenariat avec Bruxelles Prévention et Sécurité, envisageait le lancement d’un plan régional de cybersécurité. Où se situent les avancées sur cette recommandation ? Quelles mesures phares devraient être reprises dans ce plan ?

  • Au lieu d’uniquement travailler sur la prise en charge des victimes après qu’une escroquerie ait eu lieu, Bruxelles Prévention et Sécurité étudie-t-elle la possibilité d’agir en amont sur la prévention de ce type d’arnaques ?

  • Une campagne de sensibilisation et d’information auprès des publics cibles de ce type d’attaques (notamment les personnes âgées, étant généralement moins bien armées pour identifier les arnaques) est-elle à l’étude ?

  • Au vu de l’évolution de la hausse des attaques cybercriminelles, la collaboration entre Bruxelles Prévention et Sécurité avec les différentes zones de police et les communes est-elle accentuée pour apporter une réponse en matière de prévention ?

 
 
Réponse    Déjà depuis plusieurs années, la région porte une attention particulière à la lutte contre la criminalité informatique.

L’approche en matière de cyberviolence et de cybercriminalité est déclinée de manière transversale dans la Déclaration de Politique Régionale 2019-2024 ainsi que dans le PGSP 2021-2024. BPS joue un rôle important puisqu’il travaille sur cette mission transversale en partenariat avec Equal.brussels, la Police judiciaire fédérale, les zones de police et les communes. Le CIRB apporte aussi un soutien et est en charge de la cybersécurité.



Pour faire face aux nouvelles formes de criminalité évoquées dans votre question, la région a mis en place en 2018 un centre de cybercriminalité régional et ce, en partenariat avec les six zones de police et la police judiciaire fédérale. Le centre de cybercriminalité régional dispose d’une expertise dans certaines techniques et méthodes de recherche sur internet. Les agents disposent de notions fondamentales relatives aux cybermenaces et à la protection sur le Web.

Ce centre apporte un appui concret aux policiers locaux et fédéraux dans leur travail d’enquête et de recherches face à l’augmentation des phénomènes de criminalité liés entre autres aux cybermenaces. La veille des réseaux sociaux et la détection de phénomènes comme les appels à la haine ou à l’émeute constituent aussi des activités pour lesquelles le centre est fréquemment sollicité.

Par ailleurs, outre l’expertise des technologies de l’information et de la communication, BPS participe au renforcement de l’accompagnement des victimes. Cet accompagnement passe d’abord par la reconnaissance du statut de victime. Ainsi, BPS soutient le développement du logiciel « cyber-aide» qui permet aux services de police (premiers intervenants) de mieux enregistrer les plaintes de victimes de cybercriminalité et de ne pas perdre les données enregistrées dans les smartphones ou PC. Dans ce cadre, BPS a permis l’acquisition de divers logiciels d’analyse de matériel (GSM, PC) permettant aux services de police d’analyser les données et de retracer ou de mettre en corrélation plusieurs sources pour faciliter l’identification d’auteurs.



Ces développements se font évidemment en partenariat étroit avec les zones de police et la PJF.

Concernant l’élaboration d’un plan régional de cyber sécurité, sachez qu’un plan de lutte contre les cybermenaces est en cours d’élaboration et sera prochainement soumis à l’approbation du gouvernement.