Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant le fonctionnement du data center régional exploité par le CIRB au nom de la Région de Bruxelles-Capitale

de
Bianca Debaets
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°1032)

 
Date de réception: 06/09/2022 Date de publication: 08/11/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 25/10/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/09/2022 Recevable
 
Question   

Il y a quelque temps, j'ai déjà eu l'occasion de vous interroger sur le fonctionnement du data center régional exploité par le CIRB au nom de la Région de Bruxelles-Capitale (cf. QE n° 676).

Dans votre réponse, vous avez notamment indiqué que le fonctionnement du data center régional était progressivement modernisé et que de plus en plus d'institutions y adhéraient également.

Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :

  • Pouvez-vous faire le point sur l’organisation et le fonctionnement du data center régional ? Pouvez-vous expliquer en détail comment, depuis votre dernière réponse sur le sujet, l’infrastructure a été améliorée pour mieux répondre aux souhaits et besoins de toutes les institutions concernées ? Quel budget y a-t-il été alloué (ventilé par type d’achats/investissements) ?

  • Pouvez-vous expliquer comment l’optimisation des coûts a été et est abordée concrètement ? Quels résultats ont-ils déjà été obtenus ? Quelles actions et quels moyens prévoyez-vous pour la suite de ce processus ? Quel échéancier prévoyez-vous à cette fin ?

  • Pouvez-vous confirmer que toutes les institutions visées ont déjà rejoint ce data center régional unique, ou ces données sont-elles encore éparpillées sur différents sites ? Quelles institutions ont-elles rejoint le centre depuis votre dernière réponse sur le sujet ? Le cas échéant, pouvez-vous expliquer quelles institutions doivent encore le rejoindre et pourquoi elles ne l’ont pas encore fait ? Quelles mesures prenez-vous pour qu’elles rejoignent le data center régional ? Quel échéancier prévoyez-vous à cette fin ?

  • Pouvez-vous confirmer que l’intégration du nouvel outil de supervision de l’infrastructure des data centers (DCIM Data Center Infrastructure Management) a bien eu lieu entre-temps ? Dans l’affirmative, comment évaluez-vous le fonctionnement de ce nouvel outil ? Comment a-t-il déjà contribué à améliorer la qualité du service aux clients ?

  • Pouvez-vous indiquer le coût actuel du data center régional ? Pouvez-vous également le ventiler en fonction des différents postes de dépenses (investissements ponctuels, frais d’entretien, etc.) ? Pouvez-vous préciser si les budgets prévus ces dernières années ont chaque fois été respectés ?

  • En particulier, pouvez-vous indiquer dans quelle mesure le data center régional est affecté par l'explosion des prix de l'énergie ? Quelles conséquences ces augmentations de prix ont-elles pour le fonctionnement du data center et les services fournis aux partenaires ?

  • Pouvez-vous expliquer si des incidents se sont déjà produits dans ce data center depuis votre dernière réponse sur le sujet ? Dans l’affirmative, pouvez-vous expliquer de quels incidents il s’agit (perte de données, fuites de données, etc.) et quelles suites leur ont été données ?

  • Avez-vous déjà étudié comment l’énergie libérée suite à l’exploitation et la maintenance du data center régional peut être récupérée pour des applications écologiques et durables ? Dans l’affirmative, pouvez-vous expliquer cela plus en détail ?

 

 
 
Réponse    1/
Depuis votre dernière question,
le Centre Régional de Données a fait l'objet des modernisations suivantes :
- le CIRB a remplacé deux unités de refroidissement en fin de vie par des unités plus performantes d’un point de vue énergétique.
- Le CIRB a étendu son infrastructure afin d’accueillir de nouvelles administrations et suivre leur évolution en termes de puissance ou extensions. L’infrastructure est ainsi passée de 12 serveurs par site à 18 et cet investissement représente un budget de 855.000 € dans lequel la couverture de 3 années de maintenance est comprise. Cette capacité supplémentaire aura un impact financier
(à la hausse car nous proposons plus de serveurs) au niveau des licences Microsoft qui sera mesurable à partir d'octobre 2022.

Les mesures d'amélioration décrites à la question parlementaire QE 676 sont maintenues vu qu'elles ont permis de garder sous contrôle les coûts d'exploitation et de l'usage de nos licences.
2/
L’optimisation des dépenses liées à l’informatique m’est particulièrement importante. C’est pour cela que :
- Le CIRB optimise le coût des licences en gardant un nombre limité de serveurs
- En éteignant automatiquement les machines de développement pendant la nuit suite à l’achat de licences permettant de gérer les serveurs de cette manière.

De plus, un système de reporting vers les entités utilisatrices a également été mis en place pour repérer les machines inutilement surdimensionnées et les inviter à corriger et utiliser en “bon père de famille” les ressources mises à disposition.

Le CIRB propose également la mise en œuvre de micro-services plutôt que de machines virtuelles plus consommatrices.
Ainsi, le CIRB porte une attention continue sur les moyens disponibles permettant d'optimiser les coûts du Centre Régional de Données.
Afin de continuer à étendre le service offert aux entités utilisatrices et placer le CIRB comme organe central de l’informatique régional, le CIRB a signé un contrat de support avec ATOS, un industriel du secteur pour la gestion de l’infrastructure du Centre Régional de Données. Ce partenariat permettra d’augmenter les plages de support et d’offrir un niveau de service garanti (SLA) grâce à une gestion 24/7 de l’infrastructure présente au Centre Régional.

3/
La Région fait face à des disparités entre les administrations en fonction de leur stratégie numérique, de leur maturité technologique et de la période d’amortissement des investissements effectués. Toutefois, les différentes administrations de la Région sont, selon les cas de figure, enclines à rejoindre le Centre Régional de Données.
Les clients actuels du Centre Régional de Données sont :
AC-CPAS Etterbeek, AC-CPAS Evere, AC-CPAS Anderlecht,AC-CPAS Jette, AC Schaerbeek, AC Saint-Gilles, AC-CPAS Watermael-Boitsfort, CPAS Ville de Bruxelles, CPAS Ganshoren, perspective.brussels, BPS, Brugel, Bruxelles Environnement, Iriscare/COCOM, Innoviris, SLRB, urban.brussels, Cabinets, Viapass, parking.brussels, port.brussels, SPFB (ex-COCOF), SPRB, Bruxelles Fiscalité.

Pour les autres administrations, les freins peuvent être :
- Coûts liés à la migration et à la virtualisation préalable de l’infrastructure,
- L'accessibilité du service uniquement pour les institutions ayant signé le mandat au marché IRISnet2,
- Pour les Pouvoirs locaux, il est également souvent privilégié d’investir dans leur propre matériel plutôt qu’un service récurrent.

Il est régulièrement proposé aux administrations non-utilisatrices du service du Centre Régional de Données de le rejoindre.

4/
Le DCIM (Data Centre Infrastructure Management) a bien été mis en production avec toutes les données utiles. Celui-ci permet une gestion plus efficace. Cet outil est indispensable au quotidien pour maintenir à un niveau professionnel la disponibilité et optimalisation de nos centres de données.
Cet outil sera, par exemple, très utile pour planifier un déploiement optimal vers le nouveau site.

5/
Les budgets des centres de données du CIRB restent assez constants et respectent les budgets prévus.
Pour l’année 2022, le budget des centres de données est :

Types de dépenses Budget 2022
Personnel interne 6.000.000
Consultance 2.774.417
Hardware/Infrastructure 3.242.243
Maintenance 2.385.017
Software 4.068.316
Telecom 680.313
Formation 15.083
Total 19.165.390

6/
L'augmentation des coûts d'énergie n'a pas encore eu d'impact sur nos centres de données car les contrats actuels sont annuels et fixes.

7/
Depuis votre dernière question,
il n'y a pas eu de fuites ou pertes de données.
Nous avons dû gérer des incidents d’ordre technique.
En effet, l'infrastructure SYNERGY étant arrivée en saturation fin 2021, le CIRB a dû refuser l’augmentation des ressources en attendant la mise en production des nouveaux serveurs.
De plus, la mise en production des 6 serveurs à Sibelga a généré un incident fin juillet qui a nécessité une isolation réseau de 1600 machines virtuelles à Sibelga pendant 3 heures. Cela représente un SLA Uptime de 99.966 %.
Enfin, le CIRB a rapporté des perturbations comme des coupures de fibres sur le réseau IRISnet. Cela n’a pas eu d'impact sur les services fournis par le CIRB puisque le réseau IRIsnet est redondant ce qui a l’avantage d’assurer une continuité des services dans ce genre d’incidents.

8/
Le Centre de Données de Sibelga est une location et le CIRB ne peut qu’utiliser les infrastructures mises à disposition avec les composants existants. Lors de sa mise en service, les systèmes les plus efficaces de l’époque avaient été employés.
Le site de l’avenue des Arts n’est quant à lui malheureusement pas adaptable pour ces technologies à récupération d’énergie. Le responsable du Numérique Responsable au sein du CIRB a été mis à contribution pour suivre le remplacement du Centre de Données Arts et s’assurer que les critères de numérique responsable soient intégrés au cahier des charges afin de prendre en compte des nouveaux objectifs de réduction de la consommation énergétique.