Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant le point sur le fonctionnement et le succès de l'Agence immobilière sociale étudiante (AISE)

de
Bianca Debaets
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°939)

 
Date de réception: 12/10/2022 Date de publication: 04/01/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 23/12/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/11/2022 Recevable
23/12/2022 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question   

Il y a quelque temps déjà, j'ai eu l'occasion de vous interroger à plusieurs reprises sur le fonctionnement et le succès de l'Agence immobilière sociale étudiante (AISE) (cf. commission du Logement du jeudi 6 février 2020 et QE n° 494).

Dans votre dernière réponse, vous avez confirmé que l’AISE gérait près de 300 logements étudiants à l'automne 2020, mais que l'impact de la crise du coronavirus se traduisait déjà par une forte hausse du vide locatif et de la masse de travail administratif pour l’AISE. Toutefois, eu égard aux dernières évolutions et à l'importante pénurie sur le marché du logement étudiant, il m’a paru opportun de faire le point sur le fonctionnement de l’AISE.

Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :

  • Pouvez-vous faire le point sur le succès de l’AISE ? Combien de logements a-t-elle actuellement en gestion ? Quelle part de ces logements a-t-elle été louée pour l'année académique 2022-2023 ? Comment ces logements sont-ils répartis sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale ?

  • Combien de demandes de location a reçues l’AISE pour l'année académique 2022-2023 ? Quelle proportion de ces demandes peut-elle effectivement accepter ? Pouvez-vous confirmer que le nombre de demandes est en hausse par rapport aux années précédentes ?

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur le profil de ces locataires étudiants ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres en fonction du sexe, de l’âge et du rôle linguistique de l’enseignement dans lequel ils sont inscrits ? Disposez-vous d’indicateurs montrant que la crise du coronavirus a eu un impact significatif sur le nombre d’étudiants qui se sont tournés vers l’AISE ?

  • En particulier, quel soutien régional (logistique, matériel et financier) est-il prévu pour l’AISE, eu égard à la pénurie actuelle sur le marché du logement étudiant ? Quelles mesures concrètes sont-elles prises à cet égard ?

  • Pouvez-vous faire le point sur l’intention du conseil d’administration de l’AISE d’accorder une attention particulière à la diversité linguistique et de mettre en place une communication bilingue parfaite afin que les étudiants néerlandophones se sentent plus à l’aise ? A-t-on encore constaté des irrégularités à cet égard ?

  • En particulier, comment la collaboration entre l’AISE et les autres structures publiques PLE et Brik s'est-elle intensifiée depuis l'adoption de la résolution interparlementaire visant à lutter contre la précarité étudiante et
    à améliorer les conditions de vie des étudiants ? Quels actions et moyens concrets sont-ils prévus à cette fin ? Quels résultats cela a-t-il déjà donné sur le terrain ?

 

 
 
Réponse    À ce jour, l’AISE gère un parc locatif de 388 logements, composé soit de studios soit de chambres avec des espaces communs à partager comprenant notamment une cuisine, des sanitaires, des salles d’études, etc… Hormis les actuels vides locatifs pour cause de travaux lourds (15 logements), 94% du parc pris en gestion par l’AISE est actuellement loué et occupé.


L’essentiel du parc de logements étudiants pris en gestion par l’AISE est pour l’heure concentré sur certaines communes, comme vous pourrez le constater dans la ventilation (en pourcentage) reprise ci-dessous :
- Bruxelles-Ville : 33%
- Anderlecht : 19%
- Schaerbeek : 15%
- Saint-Gilles : 14%
- Jette : 7%
- Ixelles : 5%
- Uccle : 3%
- Molenbeek : 2%
- Saint-Josse : 0,6%
- Etterbeek : 0,6%
- Ganshoren : 0,2%
- Woluwé-Saint-Lambert : 0,2%
- Woluwé-Saint-Pierre : 0,2%
- Auderghem : 0,2%

Nous ne disposons pas encore des chiffres complets et définitifs pour l’année 2022 mais je suis néanmoins en mesure de vous indiquer qu’en 2021 l’AISE a réalisé 137 nouvelles attributions de logements étudiants. Pour le surplus, le tableau ci-dessous indique le taux d’entrées et de sorties mensuels constatées respectivement en 2021 et 2022 (voir annexe 1).
En termes de tendance, l’AISE constate que la demande de logements étudiants à tarif social connait une croissance extrêmement importante. A titre d’exemple, l’AISE a enregistré, pour les seuls mois de septembre et octobre 2022, une moyenne de 22 demandes par jour (en sachant que ceci ne tient compte que des dossiers introduits par mail). Pour être tout à fait complet, il faudrait y ajouter les contacts téléphoniques que l’AISE reçoit tous les jours mais ceux-ci ne sont pas comptabilisés.


Actuellement, la liste d’attente s’est réduite puisqu’on dénombre, en moyenne, entre 45-50 personnes en attente « en permanence » sur la liste AISE. Ce chiffre varie toutefois très fortement en fonction de la temporalité académique.

D’abord, il convient de noter que l’AISE ne ventile pas ses locataires par rôle linguistique dès lors qu’on observe une proportion importante d’étudiants étrangers parmi les locataires de la structure.

L’AISE ne dispose malheureusement pas encore des chiffres pour 2022. Sur base des chiffres en décembre 2021 repris du rapport d’activité de l’AISE, la structure a permis l’hébergement de 333 locataires-étudiants (enfants non-compris) dont les compositions de ménages se répartissaient comme suit (voir annexe 2). 

Concernant les établissements d’enseignement supérieur fréquentés par les locataires-étudiants, il apparait que locataires de l’AISE fréquentent de manière régulière plus de 36 institutions académiques différentes dont la distribution est reprise dans le tableau ci-dessous (voir annexe 3).

Au sujet du niveau de revenus et de la source principale de revenus des locataires de l’AISE, les données sont reprises dans le tableau ci-dessous. (voir annexe 4)

Les types de logement demandé et les motifs de demandes d’un logement social

Les studios avec salle de douche et kitchenette privatives sont majoritairement les logements les plus demandés. Depuis la crise sanitaire, les chambres seules sont rarement choisies car les candidat.es n’acceptent plus de partager les sanitaires avec d’autres étudiant.es et recherchent systématiquement, dans la mesure du possible, un logement de plus de 18 m².

En synthèse, et sans surprise, les principales raisons qui poussent des étudiants à formuler une demande d’un logement à l’AISE sont :

- Des revenus trop faibles pour payer un loyer pour un logement dans le privé ;
- Des problèmes d’ordre familiaux ;
- La perte d’un domicile ;
- Le besoin d’avoir une adresse de domiciliation pour les étudiants étrangers qui ont décidé de venir faire leurs études en Belgique et qui disposent généralement de peu de moyens ;
- Des problèmes psychologiques

A ce jour, l’AISE n’est pas en mesure d’offrir de soutien spécifique et c’est une lacune. Le financement actuel de la Région ne tient pour l’heure ni compte des spécificités du public visé, ni totalement des besoins nécessaires à la croissance du parc de biens pris en gestion, pourtant nécessaire pour satisfaire la demande qui est, elle aussi, en augmentation. Néanmoins, le Gouvernement a réitéré, encore cette année, et à l’initiative de ma collègue Nawal Ben Hamou, son accord récent quant à l’octroi d’une subvention complémentaire.

L’AISE mène une politique totalement non discriminante sur le plan linguistique et aucune irrégularité n’a été constatée à cet égard. Chaque étudiant.e peut être accueilli dans sa propre langue, en notant que, vu la grande diversité d’origine des étudiants qui se présentent à l’AISE, cette dernière privilégie le français, le néerlandais et l’anglais. Tous les outils de communication (site internet, flyers, dossiers de candidatures, etc.) sont émis et à disposition des étudiants, dans les trois langues. L’AISE participe également aux journées portes ouvertes, kick-off, etc. de la VUB, et avons depuis la rentrée académique développé un partenariat plus resserré avec le service international de la VUB.


Enfin, l’AISE porte une réelle attention à cibler des logements proches des écoles néerlandophones dans les futurs projets de prises en gestion :


- 20 studios neufs à Anderlecht proches de la Hoge School Erasmus ;
- 44 studios neufs quai de l’Industrie ;
- 195 studios neufs avenue de la Couronne (mise en location prévue en 2025), avec un projet de répartition paritaire entre l’ULB et la VUB ;
- Projets de +/- 100 studios à Anderlecht et 100 studios près de Tour et Taxi, à proximité des Hautes écoles et des campus néerlandophones


Les directions de la PLE, Brik et l’AISE se réunissent tous les 2-3 mois pour coordonner leurs actions, notamment en termes de communication globale sur la question de la précarité étudiante. A titre d’exemple, l’AISE a participé aux côtés de la PLE à l’université d’été de la FEF.


Par ailleurs, un plan d’action commun est prévu, lequel comprendra notamment la rédaction de parties communes aux memorandums respectifs, l’organisation d’événements communs permettant d’interpeller les pouvoirs publics et la société civile sur la question de l’accès au logement pour les étudiants disposant de bas revenus à Bruxelles ou encore la question des normes de salubrité des logements.

À un autre niveau, l’AISE et Brik collaborent plus activement qu’auparavant en orientant leurs recherches auprès des propriétaires qui seraient éventuellement intéressés à l’idée de confier leurs biens en gestion via soit l’AISE (essentiellement les studios) soit Brik (davantage le logement collectif). Enfin, l’AISE collabore également ponctuellement avec Brik lorsqu’il s’agit de mettre en urgence un étudiant en logement, en fonction des disponibilités.