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Question écrite concernant la disponibilité des autotests en pharmacie.

de
Nicole Nketo Bomele
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°433)

 
Date de réception: 06/05/2021 Date de publication: 19/07/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 15/07/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
01/06/2021 Recevable p.m.
 
Question    Dans la poursuite de la lutte contre le coronavirus, le gouvernement a annoncé que les autotests rapides de dépistage du coronavirus seront disponibles, dès le mardi 6 avril 2021, dans toutes les pharmacies de la Belgique, à un prix compris entre 5 et 10€. Ainsi, les Belges pourront se tester seuls à leur domicile pour savoir s’ils sont positifs au Covid. Cet outil arrive en supplément des tests PCR administrés par des professionnels de la santé, et des tests antigéniques rapides.

o Quel est le taux de fiabilité de ces autotests pour les personnes asymptomatiques ?
o Un budget régional a-t-il été alloué pour la commande de ces tests ?
o Combien de tests ont été commandés pour la Région ?
o Existe-t-il un prix fixe applicable dans toutes les pharmacies ? Si non, quels sont les facteurs qui jouent dans l’élaboration du prix ?
o Quelle est la proportion de pharmacies ayant reçu ces autotests ? Pour quelle quantité totale de tests livrés ?
 
 
Réponse    Q1
Il est difficile de pouvoir répondre avec précision à la question de la fiabilité des autotests. Les données dont nous disposons ne nous permettent actuellement pas de la calculer en situation réelle, puisque les seules informations disponibles concernent le nombre de tests vendus et les tests ayant dû être confirmés par un test PCR.
D'un point de vue de sensibilité (capacité du test à être négatif quand il n'y a effectivement pas de virus) et de spécificité (capacité du test à être positif quand il y a du virus), ces autotests suivent les mêmes statistiques que les tests antigéniques rapides. On peut donc avoir une sensibilité équivalente au test PCR en cas de charge virale élevée (entre 80 et 90%), ou bien en deçà si celle-ci est plus basse (environ 60%). La spécificité est quant à elle moins bonne. Cela signifie qu'il existe un risque qu'un test positif soit un faux positif (le test détecte du virus quand il n'y en a pas), chose qui est théoriquement presque impossible avec un test PCR. Par ailleurs, la sensibilité du test diminue si le mode de prélèvement n'est pas correct.

Par ailleurs, le RAG mettait également en garde quant aux risques d'impact négatif sur la surveillance et sur l'interruption des chaines de transmission à cause de l'absence d'enregistrement de ces tests.
En conclusion, si on se réfère à la fiabilité de ces tests sur le plan médical, celle-ci est extrêmement variable, dépendant du test lui-même, de la situation clinique (charge virale, symptômes) et de la qualité du prélèvement. Ils ont potentiellement un risque de présenter un taux élevé de faux négatifs et de faux positifs, ce qui en fait un mauvais outil diagnostic au vu de ces incertitudes. Il faut cependant garder à l'esprit que nous manquons de données validées concernant ces tests. D'un point de vue stratégique, cette incertitude médicale est renforcée par l'absence de vue sur les résultats de ces tests et l'impossibilité de les inclure dans le système de tracing pour rompre les chaînes de transmission.


Malgré ces remarques importantes, ces tests présentent un avantage : ils permettent de repérer rapidement les grands propagateurs de virus. Le test détecte donc les personnes qui ont une charge virale importante au moment du test.

Q2
Les autotests peuvent être commandés directement par chaque pharmacie bruxelloise auprès d'un distributeur, ceci indépendamment de toute intervention de la Région.

Q3
La fourniture d'autotests pour les pharmacies bruxelloises passe directement par un grossiste ou une entreprise/un distributeur. Les pharmacies ne vendent que des autotests homologués par l'AFMPS.

Q4
Pour les tests remboursés, le montant de remboursement est de 8 euros par test. Ce montant correspond à :
- 4,5 euros maximum, en compensation du prix d'achat de l'autotest
- 0,5 euro maximum, en compensation pour la marge pour les grossistes et les grossistes répartiteurs
- 2 euros maximum, pour l'honoraire de délivrance.
La personne bénéficiaire d'intervention majorée (BIM) paie quant à elle une part personnelle de 1 euro par autotest.
Le marché libre s'applique aux tests non remboursés.
La réalité indique que la majorité des pharmacies facturent également ces autotests à un prix variant nomautour de 8 euros.

Q5
4706 pharmacies uniques ont déjà vendu des autotests.
Depuis le 10/06 inclus, 762 022 autotests ont été vendus au nom de patients en pharmacie en Belgique (donc ce ne qu'est une partie des tests, les tests non-remboursés aux patients 'libres' n'étant pas enregistrés). 56 936 correspondent à des pharmacies dans la Région de Bruxelles-Capitale.