Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant le haut risque de burnout pour les étudiants précaires

de
Françoise Schepmans
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°551)

 
Date de réception: 18/02/2022 Date de publication: 26/04/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 11/04/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/02/2022 Recevable Bureau élargi de l'Assemblée réunie
 
Question   

Dans le dernier numéro de la revue B.I.S, les précarités étudiantes ont été étudiées. Les conséquences de la précarité sont nombreuses et l’une d’entre elles, parfois encore méconnues, est le haut risque de burnout des étudiants en situation de précarité.

La situation matérielle difficile d’un étudiant peut amener à des situations de détresse psychologique et l’empêcher d’avancer et de s’en sortir. Une aide psychologique dans ces cas-là est primordiale pour accompagner ces étudiants durant leur parcours. Par ailleurs, demander de l’aide ne doit pas venir mettre à mal la situation déjà précaire de ces étudiants.

Des lors:

  • Avez-vous connaissance de chiffres récents concernant le taux de burnout chez les étudiants en situation de précarité ? Quels sont-ils ?

  • Quelles mesures ont été prises, plus particulièrement depuis la crise du covid, pour venir en aide psychologiquement aux étudiants en situation de précarité ?

  • Comment la Cocom aide à la prévention de ces risques de burnout chez les étudiants précarisés ?

  • Ce qui est reproché également c’est la multiplication des nouveaux financements liés a? des nouveaux « projets-éclairs ». Pour les psychologues de Psycampus, cela ne résout pas la saturation de leurs services qui nécessitent un financement et empêche un meilleur accompagnement à long terme pour ces étudiants. La Cocom entend-elle cette problématique ? Quelles réponses pouvez-vous y apporter dans le cadre de vos compétences ?

 
 
Réponse    Depuis le début de la crise, il a été objectivé à plusieurs reprises, par différentes universités ou encore Sciensano, que les difficultés psychiques rencontrées par les étudiants et plus largement l’ensemble de la jeunesse furent très importante. Cette augmentation va en dents de scie mais reste élevée ou supérieur à ce que l’on observait avant la crise. On sait que les jeunes ont davantage souffert sur ce plan que leurs ainés. Des sondages récent et plus précis ont été réalisés par la Fédération Wallonie Bruxelles, auprès des étudiants, mais n’ont à ce jour pas encore été officiellement communiqués ou publiés (du moins à ma connaissance).

Concernant les mesures prises à l’égard de ce public cible, elles ont été et sont encore multiples. Il convient d'interroger la Cocof qui agréée et subventionne le service de santé mentale ULB. Ce SSM a été considérablement renforcé pour leurs actions à l’égard des étudiants, avec leur antenne PsyCampus qui a pour public cible l’ensemble de la population étudiante bruxelloise. Elle travaille désormais sur plusieurs sites académiques, dans des dynamiques d’
outreach afin d’aller vers les étudiants les plus en difficulté et de renforcer l’accessibilité aux soins. Cela se fait notamment par des approches communautaires, en ligne et intégrées à des programmes d’aide sociale comme l’aide alimentaire mise sur pied par l’ASEB (Association pour la solidarité étudiante en Belgique), avec le soutien de la COCOM.

A cela s’ajoute des initiatives spécifiques à l’égard des étudiants, financées par le fédérale, en concertation avec les communautés et régions. Il a été possible à Bruxelles, dans ce cadre, de développer des actions collectives de prévention au Burn-out, avec à nouveau le SSM ULB et cette fois en collaboration avec le Pôle Académique qui dépend de la fédération Wallonie Bruxelles. Ces dispositifs pilotes, dans le cadre de la politique des Psychologues de Première Ligne du fédérale, sont toujours actifs et financés pour l’année 2022.


Concernant la nature de ces financements, nous avons effectivement été contraint de fonctionner, au début de la crise sur des enveloppes ponctuelles, dites de crise. Mais je vous rassure, l’enveloppe annuelle de 215 000 € pour le SSM ULB a pu être renouvelée depuis le début du démarrage des projets (septembre 2020) et est désormais inscrit au budget de la COCOF. Autrement dit, ni la COCOM, ni la COCOF ne finance de "projets-éclairs" visant spécifiquement l'accompagnement psychologique des étudiants précarisés. Les budgets sont sur base annuelle et désormais récurrents car il a été jugé extrêmement important de pouvoir continuer à financer ces projets.