Question écrite concernant la prévention et la lutte contre le racisme et les discriminations dites raciales dans les maisons de repos et les maisons de repos et de soins.
- de
- Nicole Nketo Bomele
- à
- Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°746)
| Date de réception: 29/06/2023 | Date de publication: 19/01/2024 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 22/23 | Date de réponse: 20/07/2023 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 19/07/2023 | Recevable | p.m. |
| Question | L’action 46 du plan bruxellois de lutte contre le racisme vise à prévenir et à combattre le racisme et les discriminations dites raciales dans les maisons de repos et les maisons de repos et de soins. L’action entend favoriser la diversite? en formant les travailleurs et travailleuses en ce y compris les directions ainsi que sensibiliser les soignants et les membres du personnel a? la connaissance de l’environnement des patients d’origine e?trange?re. Je m’interroge quant au sens de l’action. En Belgique, nous avons une patientèle en maisons de repos rarement diversifiée au sens ethnique du terme face à des équipes soignantes qui le sont extrêmement. Dans le secteur de la santé, les métiers de première ligne paient mal et le covid nous a montré à quel point les femmes noires y sont surreprésentées.
Selon moi, il faut repenser le sens même de l’action. En effet, les personnes âgées ont souvent grandi dans une Belgique où le racisme -conscient ou non- était banalisé. Il est donc plus probable que le personnel soignant soit victime de racisme que l’inverse. Monsieur le Ministre,
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| Réponse | Merci pour vos questions, Le racisme est une tragique réalité, tant pour les résidents que pour les travailleurs qui en sont victime. Il s’agit de dénoncer les comportements et propos qui en relèvent ; tout en formant, sensibilisant, et dialoguant avec chacun pour éviter, autant que possible, que ceux-ci ne perdurent. L'action 46 du plan bruxellois de lutte contre le racisme vise à cet égard à former le personnel des maisons de repos de manière à ce que les résidents se sentent accueillis et respectés quelle que soit leur origine, leur couleur de peau, leurs convictions philosophiques ou religieuses. Vu la diversité de la population bruxelloise et les comportements de racisme et de discrimination vécus par de nombreux résidents avant même l'entrée en institution, dans leur parcours de vie et de soins, il est nécessaire d'informer et de sensibiliser les membres du personnel des institutions de manière à les guider pour une prise en charge adéquate des résidents, en déjouant leurs éventuels préjugés ou stéréotypes. Un autre aspect visé par l'action 46 du plan racisme est l'amélioration des conditions de travail du personnel des maisons de repos. Dans le cadre de la révision de normes d'agrément des maisons de repos et maisons de repos, Iriscare travaille à la mise en place de mesures qui visent à améliorer l'accueil des nouveaux membres du personnel, à soutenir la formation continue en matière de gestion de la diversité, notamment de la multiculturalité, de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle, et, plus globalement, à renforcer la participation des membres du personnel dans les actions menées par la Direction, dans la perspective de vivre et de travailler dans des institutions plus inclusives. Notons que les faits de racisme et de discrimination de la part des résidents peuvent mener à un recadrage de la part de l'infirmier-chef, de la direction ou du médecin traitant, pouvant aller jusqu'à rompre la convention avec le résident. Un troisième aspect visé par l'action 46 du plan racisme est la clarification des règles en faveur de la diversité. Là encore, avec la révision des normes, les maisons de repos seront tenues d'expliciter la promotion de la diversité dans leur projet d'établissement. De plus, chaque institution doit désormais élaborer une politique de diversité à intégrer dans le "manuel qualité" à destination de leur personnel. La mise en œuvre de l'action 46 du plan racisme est prévu en 2024. La concertation avec les partenaires (les fédérations des maisons de repos, l'Abbet, Unia, l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, et Infor-Home/Home Info notamment) doit encore être organisée afin de rendre l'action efficiente et cohérente dans ses différents aspects. |