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Question écrite concernant la stratégie Good Move pour les véhicules autonomes.

de
Anne-Charlotte d'Ursel
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°22)

 
Date de réception: 30/09/2019 Date de publication: 15/11/2019
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 14/11/2019
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
02/10/2019 Recevable p.m.
 
Question    L’Institut VIAS a récemment pratiqué un test, lors du salon « Smart City Wallonia », qui visait à faire circuler deux voitures autonomes. De marques différentes, ces deux voitures proposaient aux visiteurs de leur faire parcourir le site du WEX à Marche-en-Famenne. Ce test, qualifié de « première mondiale » par votre homologue au fédéral, ouvre selon lui la voie du déploiement des véhicules autonomes sur les parkings des hôpitaux, des attractions touristiques, des aéroports ou même dans les centres-villes afin de transporter des touristes. Une expérience similaire a d’ailleurs été réalisée dans le parc de la Woluwe cet été par la STIB et un bus autonome de la société De Lijn a été expérimenté à Brussels Airport, les deux expériences semblent avoir été des succès.

Pour rappel, l’ambition de la Région, développée dans le projet Good Move, est d’avancer en matière de véhicules autonomes vers une stratégie cohérente sous 3 angles : l’impact sur la mobilité urbaine et la sécurité routière et l’intégration dans l’espace public, les impacts sur les autres politiques publiques (formation, emploi en particulier) et enfin les performances technologiques. Le déploiement de cette technologie devrait se faire, toujours selon Good Move, en conformité avec les objectifs régionaux : priorité aux déplacements actifs, partage plutôt que possession, complémentarité et intégration avec le transport public.

Pour plus de clarté, pouvez-vous répondre aux questions suivantes :

- Pouvez-vous me communiquer les résultats de l’expérience réalisée par la STIB cet été ? L’expérience a-t-elle été concluante ? Quelles ont été les difficultés rencontrées ? Quels ont été les retours des utilisateurs ? Comptez-vous réitérer l’exercice ? Si oui, où ? Si non, pourquoi ?
- La STIB confirme- t-elle son ambition de réaliser un test en situation réelle de circulation routière sur le site de Solvay à Neder-over-Heembeek à l’automne prochain ? Si oui, quand va-t-il débuter exactement ? Si non, pourquoi ?
- Combien d’accompagnateurs ont-ils été formés à cette nouvelle technologie auprès du personnel de la STIB ?
- Quels sont les contacts que vous avez avec votre homologue du fédéral quant au développement et à l’homologation de tels types de prototypes pour des implémentations futures ?
- De manière globale, quelles sont toutes les mesures que vous avez décidées afin d’avancer de façon proactive vers la stratégie établie dans Good Move relative au développement des véhicules autonomes à Bruxelles ? Pouvez-vous notamment me communiquer l’état d’avancement du chantier de l’autonomisation des métros ?
 
 
Réponse    Les deux navettes autonomes SAM-e («Smart Autonomous Mobility electric») de la STIB ont parcouru durant trois mois les allées du parc de la Woluwe, sur un trajet d’environ 1,5 km, les vendredis, samedis et dimanches après-midi. Les navettes ont accueilli 5.293 voyageurs et parcouru 1.902 km, à une vitesse de maximum 10 km/h.
Du personnel STIB était à bord pour accompagner les voyageurs, même si les véhicules circulaient de manière autonome.

Le bilan est plus que positif : 94% des 444 personnes interrogées ont donné un avis favorable par rapport à ces navettes et parmi elles, 28 % ont donné un avis très favorable.
54% des personnes interrogées n’expriment aucun motif d’insatisfaction. Les autres personnes interrogées émettent des réserves sur la vitesse jugée trop faible (19 % de l’ensemble des personnes interrogées), la taille du véhicule (4,5 %), le temps d’attente (4 %), le fonctionnement de la climatisation (4 %) ou les freinages d’urgence (4 %).
Il s’agit de points logistiques d’amélioration sur lesquels les constructeurs doivent encore travailler. Il faut y ajouter la capacité à opérer par tous les temps, alors qu’actuellement, les navettes doivent réduire leur vitesse (voire s’arrêter) lors de fortes pluies ou chutes de feuilles.
La STIB compte poursuivre ses tests, notamment sur le site de l’entreprise Solvay, conformément à l’approche de la STIB d’un apprentissage progressif et pragmatique des technologies liées aux véhicules autonomes.
Des discussions sont par ailleurs en cours en vue de réaliser un 3
e test, cette fois sur le site de l’hôpital Brugmann.
La STIB va effectivement mener un test sur le site de l’entreprise Solvay à Neder-Over-Heembeek. Ce test est en cours de préparation, avec l’objectif d’une ouverture au personnel et aux visiteurs de Solvay à partir du 28 octobre 2019.

Au sein du personnel de la STIB, 12 accompagnateurs et 4 encadrants sont actuellement formés. Six nouveaux accompagnateurs rejoindront l’équipe lors du test réalisé sur le site de Solvay. Pas encore de mise en circulation sur voirie publique.
Pour Bruxelles Mobilité, nous participons à un groupe de travail qui a démarré cette année et intitulé : Groupe de travail CRR véhicules autonomes et infrastructures. C’est donc le centre de recherche routière qui est à l’origine de l’initiative et des experts de différentes institutions s’y retrouvent. Notamment donc, les experts du niveau fédéral. Les discussions spécifiques sur l’homologation de ces véhicules n’y sont pas abordées même si la Directrice Véhicules et Transport de Marchandises de Bruxelles Mobilité est également invitée à y participer.

En ce qui concerne le test réalisé par la STIB, la Société bruxelloise de transport public a sollicité l’autorisation du SPF Mobilité et Transports pour réaliser son test dans le parc de Woluwe, celui-ci se déroulant sur des voiries publiques. Le SPF Mobilité et Transports sera également associé à la préparation des autres tests réalisés par la STIB (même si son autorisation n’est pas formellement requise pour le site de Solvay, étant donné qu’il s’agit de voiries privées).

Une étude achevée au début de l’année 2019, pilotée par la STIB et à laquelle Bruxelles Mobilité a participé identifie les mesures à prendre au sein des différents acteurs concernés afin de préparer au mieux l’arrivée de ce type de véhicules. Cette étude, intitulée « Scénarios Bruxelles 2035 : étude stratégique sur les scénarios de mobilité en Région Bruxelles-Capitale et la transition à l’horizon 2035 à l’ère des véhicules autonomes » n’a pas encore été officiellement publiée.

Concernant l’automatisation du métro : les décisions du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale de 2015, portant sur la démonstration, sur un tronçon des lignes 1-5, des fonctions et performances du système de métro en conduite automatique, avec installation de façades de quai, sont en cours de mise en œuvre.
Le système de signalisation CBTC et les métros qui permettent l’exploitation en mode automatique, moyennant l’utilisation de façades de quai, sont en cours de développement et d’installation pour la signalétique, et de tests en usine chez le constructeur pour les rames de métro.
La démonstration, sur un tronçon réduit, permettra d’assurer que tant les véhicules que la signalisation répondent à toutes les exigences pour permettre, à un stade ultérieur, la généralisation de la conduite automatique.
L’automatisation de l’ensemble des lignes 1-5 est soumise à une décision du gouvernement bruxellois, qui n’a pas été prise à ce stade.