Question écrite concernant la proposition relative à un « conseil de la nuit » pour Bruxelles.
- de
- Bianca Debaets
- à
- Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°78)
| Date de réception: 04/11/2019 | Date de publication: 10/01/2020 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 19/20 | Date de réponse: 10/01/2020 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 20/12/2019 | Recevable | p.m. |
| Question | En matière de vie nocturne, Bruxelles peut de plus en plus rivaliser avec quelques grandes villes comme Berlin ou Londres. Les autorités politiques mesurent heureusement de plus en plus souvent l’importance d’une vie nocturne animée. En effet, la vie nocturne apporte une contribution non négligeable à l’économie bruxelloise, mais d’un autre côté, elle est se heurte également à un certain nombre de défis. Il n’en va pas autrement dans d’autres villes. C’est pourquoi Amsterdam, Berlin, Tokyo, New York, mais aussi - plus près de chez nous - Gand ont décidé de mettre en place un bourgmestre de la nuit. Le bourgmestre de la nuit cherche des solutions aux défis liés à la vie nocturne, tels que le tapage nocturne et les relations avec les riverains, mais il assiste également les entrepreneurs de la nuit, par exemple en aidant les nouveaux événements à obtenir facilement tous les permis nécessaires ou en proposant des pistes de solution aux clubs qui rencontrent des difficultés financières en raison des loyers élevés. La suggestion de visit.brussels d’installer un « conseil de la nuit » est également une piste intéressante : il s’agit d’un organe plus large où sont représentées les différentes parties prenantes, telles que le secteur hôtelier, les fédérations de taxis ou les quartiers. L’objectif de ce conseil est également plus large que de limiter simplement les nuisances, il peut également aider les entrepreneurs dans leurs projets horeca, etc. Vous avez proposé cette piste vous-même au Parlement bruxellois en janvier 2019. Vous avez confié la coordination de la vie nocturne bruxelloise à visit.brussels, qui développe la proposition d’un « conseil de nuit ». Malheureusement, on ne trouve plus rien à ce sujet dans la déclaration de gouvernement. Aux Pays-Bas, le conseil de la nuit est composé de différents thèmes / conseils d’arrondissement représentatifs de la population nocturne: - boîtes de nuit, - festivals, - sécurité, - culture nocturne et diversité. Je voudrais vous poser les questions complémentaires suivantes à cet égard : 1) Comment visit.brussels a-t-il développé la proposition plus avant ? Pouvez-vous faire le point sur le financement, les compétences, les règles, les méthodes de travail et le fonctionnement de base de ce conseil ? 2) Quelles mesures ont-elles déjà été et doivent-elles encore être prises ? Pouvez-vous nous communiquer la date de création ou de prise de fonction de ce conseil de la nuit ? Vous êtes-vous inspiré d’exemples dans d’autres villes (internationales) en ce qui concerne la façon de limiter les nuisances causées par la vie nocturne ? Quelles villes servent-elles d’exemple à Bruxelles ? De quelle institution ou compétence relèverait-il ? Aux Pays-Bas / à Amsterdam, ce conseil relève d’une fondation. Ce conseil joue un rôle consultatif et de signalement. 3) Comment se déroulerait la sélection des parties prenantes, afin qu’elle soit suffisamment représentative et comprenne tant les entrepreneurs de la culture que ceux de la création. Implique-t-on les DJ, musiciens, propriétaires de clubs, promoteurs de festivals, bureaux de réservation ou agences de création ? Toute personne se sentant liée à la vie nocturne de notre ville pourra-t-elle rejoindre ce conseil ? Ce conseil de la nuit serait-il actif sur tout le territoire régional bruxellois ? 4) En collaboration avec la Région, la Ville de Bruxelles a lancé l’année dernière la Charte de la vie nocturne du quartier Saint-Jacques en guise de projet pilote. Pouvez-vous donner les premiers résultats de la Charte? En quoi a-t-elle contribué à améliorer la vie nocturne dans le quartier de Saint-Jacques ? D’autres quartiers ont-ils entre-temps souscrit à cette charte ? |
| Réponse | Au printemps 2019, la Région de Bruxelles-Capitale a mandaté visit.brussels pour mettre en place une politique de la Nuit dans le but de définir un cadre efficace qui puisse anticiper et réguler les éventuels aléas liés à ces activités nocturnes tout en développant au mieux ce secteur. Plusieurs réunions avec les acteurs de l’ensemble du secteur ont déjà eu lieu, avec en majorité, des acteurs commerciaux (clubs, organisateurs de soirées et de festivals) et des acteurs associatifs et culturels pour expliquer les attentes de la Région et avoir leur retour sur la question. Visit.brussels a également rencontré la club commission de berlin en juillet dernier et a participé à la conférence night 2019 fin novembre à berlin afin d’échanger avec l’ensemble des acteurs européens sur les bonnes pratiques à adopter. Suite à plusieurs réunions avec 24h Brussels, visit.brussels, le service de la Tranquillité Publique de la Ville de Bruxelles et des acteurs du secteur de la vie nocturne, il a été décidé que 24hBrussels, ayant un champ d’action plus large que le seul volet festif de la Nuit, n’endossera pas le rôle de «représentant des acteurs festifs de la Nuit » mais aura plutôt un rôle consultatif, voire d’évaluation ou de réflexion. 24hBrussels organisera également des tables rondes et des séminaires comme « Mind the Night », avec le soutien de la Ville de Bruxelles et de la Région de Bruxelles-Capitale. Les artistes, prestataires et autres acteurs ainsi que les citoyens pourront faire entendre leur voix lors de ces tables rondes organisées par 24hBrussels. Tout le monde pourra donc adhérer à 24hBrussels et participer aux sessions qu’elle proposera. Les acteurs phares du secteur de la Nuit (comme le FUSE, Mirano, C12, Bloody Louis, Spirito Brussels, La Cabane, etc.) mais aussi ceux des festivals ou associations (comme le Listen festival, les Nuits Sonores, Cat Club, Happy Brussels, etc.) se sont mis d’accord pour créer, en premier lieu, une Fédération de la Nuit indépendante sous la forme d’une association (asbl) qui devrait voir le jour en décembre 2019/janvier 2020, réunissant l’ensemble des acteurs commerciaux et culturels de la Région concernés par la thématique de la nuit. Deux représentants seront élus pour défendre les intérêts des acteurs de la Nuit au sein du futur Conseil Bruxellois de la Nuit. Il s’agira d’une part, d’un représentant des initiatives à vocation culturelle (asbl) et, d’autre part, d’un représentant des acteurs à caractère commercial. Ces deux entités - 24hBrussels et la Fédération de la Nuit– auront un rôle bien défini et distinct au sein du futur Conseil Bruxellois de la Nuit. Le futur Conseil Bruxellois de la Nuit (CBN) sera composé de différents représentants, membres permanents et membres invités selon la thématique abordée, et se réunira de manière régulière (4 fois par an), avec possibilité d’organiser des sessions extraordinaires pour traiter des dossiers urgents. Seront donc membres du CBN uniquement les acteurs de la nuit (clubs, bars, associations…), et non les artistes, DJs, agences de booking, prestataires. Le rôle du CBN sera de mettre en place la politique de la Nuit pour décider, par exemple, d’investissements, pour aider le secteur ou encore de mettre en place des actions spécifiques. Il sera actif sur l’ensemble de la Région de Bruxelles-Capitale. Après concertation avec le secteur, le modèle choisi d’un Conseil où les décisions sont prises de manière collégiale, semble le plus approprié pour Bruxelles. C’est un compromis entre la structure verticale proposée par Paris et le fonctionnement de la Club Commission de Berlin. La Commission n’ayant pas de collaboration directe avec les autorités gouvernementales ou la Police, mais ces derniers venant souvent en aval pour régler d’éventuels problèmes. Le Conseil Bruxellois de la Nuit sera piloté par le coordinateur Night life de visit.brussels qui programmera les réunions, établira les ordres du jours, etc. Concrètement, une des premières actions que devra menée le futur Conseil de la Nuit est une enquête qualitative au niveau régional focalisée sur les acteurs de la Nuit. Elle sera développée par visit.brussels, en concertation avec 24hBrussels, pour avoir une évaluation globale des problématique liée, entre autres, aux nuisances, drogues, transports, promotion, revenus, ticketing. La seule charte de la vie nocturne mise en place à l’heure actuelle, celle du quartier Saint-Jacques, a, pour le moment, été signée par les bars gay de ce quartier. Le premier comité de suivi s’est réuni en octobre avec l’ensemble des signataires et les différents acteurs (Service de la Tranquillité publique, de Police, de l'égalité des chances…) et on peut déjà faire le constat d’améliorations en termes de nuisances. Le Service de la Tranquillité publique a d’ores et déjà prévu d’étendre cette charte au quartier Saint-Géry début 2020 ainsi qu’au quartier du Sablon. |