Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant les emplois vacants à Bruxelles.

de
Aurélie Czekalski
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°96)

 
Date de réception: 02/01/2020 Date de publication: 20/02/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 20/02/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/01/2020 Recevable p.m.
 
Question    Conscient des difficultés rencontrées par les entreprises à pourvoir certaines fonctions, le gouvernement déclare, dans la déclaration de politique générale, qu’il mettra en œuvre un plan d’actions visant à endiguer les pénuries d’emploi. Ce plan passera notamment par une évaluation de la législation relative aux permis de travail et par la promotion des métiers en manque d’image. Il soutiendra auprès du gouvernement fédéral la mise en œuvre d’un plan stratégique interfédéral « Vacances d’emploi et qualification » visant à assurer les besoins en recrutement des entreprises et à renforcer le développement du niveau de qualification dans la Région.
« Encore » un plan alors que les entreprises et les Bruxellois attendent du concret.

Au troisième trimestre 2019, les entreprises belges offraient 140.900 emplois vacants contre 139.000 au deuxième trimestre 2019. C’est ce qui ressort des nouveaux chiffres de Statbel, l’office belge de statistique.
Les trois Régions, Bruxelles, Flandre et Wallonie, ont connu une hausse, avec respectivement +288, +259 et +1.433 emplois vacants en plus par rapport au deuxième trimestre 2019. Le taux de vacance d’emploi est plus élevé en Flandre (3,8%) et à Bruxelles (3,1%) qu’en Wallonie (2,7%).

Le gouvernement fédéral, quant à lui, a mis en œuvre le « Jobs Deal » qui a permis d’encourager un retour à l’emploi plus rapide par la formation en orientant les demandeurs d’emploi vers les métiers en pénurie. Cela a permis l’occupation des postes vacants grâce notamment à un meilleur accompagnement des travailleurs dans le processus de recherche d’emploi. Via le « Jobs Deal », les employeurs ont été encouragés à investir dans la formation de leurs salariés, à recruter des jeunes, à préserver l’emploi des plus âgés, ou encore à prendre en charge la formation des travailleurs pour un métier en pénurie (notamment dans les entreprises en restructuration).


Je ne vais prendre que deux exemples :

1. A l’aéroport de Bruxelles National, il y a 500 emplois vacants (pour des fonctions variées allant de manutentionnaires à ingénieurs).
2. Au sein des entreprises de traitement et de recyclage des déchets, il manque des chauffeurs, des mécaniciens, des électriciens, des électro-mécaniciens, des soudeurs, ou encore des laborantins. L’emploi dans le secteur du recyclage et de la gestion des déchets est en plein essor depuis déjà plusieurs années. Selon différentes sources, le nombre d’emplois dans le secteur connaîtra encore une explosion dans les années à venir. Pourquoi ? Parce qu’ils collecteront de plus en plus de déchets séparément, les recycleront et les récupéreront. On évolue en effet vers une économie circulaire, où les produits seront réutilisés et recyclés en nouveaux produits ou en énergie dans toute la mesure du possible au lieu de les jeter en tant que déchets. Les entreprises du recyclage et de la gestion des déchets jouent un rôle crucial dans cette nouvelle dynamique. Et cette nouvelle responsabilité entraînera inévitablement des emplois.


Monsieur le Ministre, permettez que je vous pose les questions suivantes :

· Quelle est la publicité qui est faite de ces jobs vacants ? Combien d’offres d’emploi ont-elles été relayées par Actiris en 2019 ?
· Existe-t-il une réorientation des formations continues agréées selon les besoins des entreprises ?
· Quand et comment va être mis en œuvre ce plan d’actions visant à endiguer les pénuries d’emploi et fonctions critiques ?
· Quel budget est-il prévu pour la mise en œuvre de ce plan ?
· Comment encourager davantage les partenariats entre la Région de Bruxelles-Capitale (Actiris, etc.) et l’aéroport de Bruxelles National ou encore les entreprises de traitement et de recyclage des déchets ?
Quels sont les liens avec les écoles techniques et professionnelles pour la formation dans les métiers en pénurie ?
 
 
Réponse    Ma priorité est bien de tout mettre en œuvre sous cette législature pour endiguer la vacance d’emplois, priorité partagée par les interlocuteurs sociaux dans le cadre de la Stratégie 2030. En effet, il est essentiel que l’ensemble des acteurs de la Région collaborent pour relever ce défi. C’est dans ce cadre que le plan d’actions visant à endiguer les pénuries d’emploi ou fonctions critiques sera développé.


Il est bien évident que la question de l’offre de formation à développer et/ou à réorienter fera partie intégrante de ce plan. Car il est indispensable que les chercheurs d’emploi soient formés pour pouvoir répondre à ces offres.


Dès que le plan sera élaboré, il sera budgétisé et les moyens nécessaires pour le mettre en œuvre seront identifiés.


L’enseignement qualifiant ainsi que l’enseignement de promotion sociale seront invité à participer à l’élaboration du plan. Il est déjà tenu compte de l’offre de l’enseignement qualifiant dans le cadre de l’instance Bassin Enseignement – Formation – Emploi et plus spécifiquement dans sa mission d’appui au pilotage de l’offre d’enseignement qualifiant et de formation professionnelle en regard des besoins en emploi.
Des séances d’info à propos des métiers en pénurie sont régulièrement programmées et proposées par la Cité des métiers. Les possibilité d’emploi proposés par l’aéroport de Bruxelles National et dans le domaine du traitement et recyclage des déchets font partie des thèmes qui y sont abordés.
Par exemple, le 4 février prochain Aviato organise une séance d’informations pour sensibiliser et inciter les opérateurs d’emploi bruxellois (missions locales, CPAS…) à orienter les chercheurs d’emploi vers les opportunités d’emploi à l’aéroport.

Un Job Day Brussels Airport est également prévu à la Cité des métiers le 5 mars. Plusieurs séances d’info et stands seront organisés pour aborder les différents métiers aéroportuaires. Des conseillers métiers d’Aviato seront présents pour répondre aux questions du public.
L’asbl Aviato,initiative réunissant des partenaires privés, publics et les autorités impliquées dans les questions liées à l’emploi et à la formation, a pour objectif d'améliorer et de faciliter l'accès à l'emploi et l'intégration de nouveaux travailleurs sur le site de l'aéroport de Bruxelles.
Les partenaires de l’asbl Aviato sont bien conscients de la problématique des pénuries et sont continuellement à la recherche de solutions.
La sensibilisation des services RH de l’aéroport en fait partie ainsi que le développement des parcours de for-mations pour chercheurs emploi.

L'entreprise G4S, spécialisée dans la sécurité, s'est engagée en 2019 avec Aviato à engager des agents de sécurité via un parcours de formation. Ce parcours donne une chance aux chercheurs d'emploi bruxellois d'intégrer un parcours combinant une immersion linguistique, une formation d'agent de sécurité à l'aéroport et du néerlandais sur mesure (néerlandais spécifiquement pour le lieu de travail). La collaboration avec Aviato con-tinue en 2020.
En ce qui concerne le traitement et le recyclage des déchets, la Cité des métiers organise des séances d’info sur les métiers de l’économie circulaire.
Elle prévoit également d’organiser en 2020 une semaine sur la thématique de la réduction des déchets. Le but recherché est de mettre en valeur les emplois dans le domaine de l’écotechnologie et de l’économie circulaire.