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Question écrite concernant l'axe "Street culture" de visit.brussels.

de
Geoffroy Coomans de Brachène
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°171)

 
Date de réception: 10/02/2020 Date de publication: 19/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 14/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/03/2020 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Comme le souligne visit.brussels, le Street Art transforme peu à peu Bruxelles en galerie-musée à ciel ouvert.

Lancée en 2016 au sein de l’organisme touristique régional pour répondre à la demande grandissante des visiteurs, la thématique « urban culture » met en lumière l’offre bruxelloise en matière de pop culture, street art mais aussi tatouage.

Actuellement, plusieurs artistes de l’ASBL Urbana couvrent des pans de murs, mobiliers urbains, et parfois même des façades pour mettre en avant la discipline liée à la « street culture »
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Ainsi, saviez-vous que l’une des toutes premières œuvres d’art public (réalisée par Roger Somville, Edmond Dubrunfaut et Louis Deltour) à anticiper le street art se trouve dans le Palais de Justice de Bruxelles et date de 1949 ?

Le tag (signature ou inscription sur un mur), qui est une des pratiques que l'on retrouve dans le Street art, est, avant d'être un acte incivique, une forme d'expression. Dans son histoire, elle était un moyen pour les minorités de s'exprimer alors qu'il n’y avait pas la possibilité d'exposer dans les musées. Aujourd’hui, cette pratique est reconnue et se vend parfois pour des milliers d'euros.

Il est important que la Région mette à disposition tous les outils afin que la street culture puisse s’exprimer librement dans certains espaces déterminés, et dans le même temps, sanctionner plus sévèrement ceux qui n'usent pas de ces moyens. Nous devons donner la chance aux talents de notre Région de s'exprimer en tout légalité et ce, pour qu'un jour nous l'espérons, leurs messages et leurs talents puissent s’affirmer au-delà de nos frontières être connus.

Ainsi, Jean-Michel Basquiat ou Keith Haring sont des artistes qui se sont servis de l'art urbain pour faire passer des messages. Alors qu'ils se sont fait arrêter à de multiples reprises, aujourd’hui leur tableaux sont vendus des milliers d'euros. Le street art encadré par les pouvoirs publics n'est pas un acte de vandalisme. Il faut éviter les amalgames et les raccourcis.

Ainsi, Monsieur le Ministre, en vertu des informations qui précèdent, je souhaiterais obtenir des précisions sur les éléments suivants :

1. Selon le plan d’actions 2020 de visit.brussels, « des actions seront menées en vue de créer des parcours artistiques pour qu’on puisse mettre en valeur un ensemble de spécificités pluridisciplinaires qui mélange art, musique et design. »  Pourriez-vous donner des précisions ?

2. Des murs d’expression seront-ils mis à disposition afin de donner la possibilité à des graffeurs de s’exprimer en collaboration avec les pouvoirs publics ?

3. Un parcours sera-t-il créé comme le « Parcours Street Art » de la Ville de Bruxelles au niveau régional ?

4. Y a-t-il des infrastructures pour des artistes amateurs étant donné que les façades sont réservées aux artistes connus ?

5. Pourriez-vous envisager la création d’un prix Street Art pour valoriser les artistes Bruxellois voire Belges ?


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https://visit.brussels/fr/article/street-art-a-bruxelles-oeuvres
 
 
Réponse    Les actions auxquelles vous faites référence sont principalement de la création de contenu éditorial. Ce contenu est destiné à alimenter les différents outils touristiques utilisés par visit.brussels afin de promouvoir la destination : réseaux sociaux, stands touristiques, articles web…

Cette dynamique met en avant plusieurs produits touristiques bruxellois estampillés «street art» comme par exemple des visites guidées street art ou des expositions dans des musées. Le but est de les mêler à d’autres thématiques proches (skate, urban food…) afin de renforcer l’impact sur les futurs visiteurs potentiels.

Mettre à disposition des murs d’expression pour les graffeurs ne ressort pas d’une mission spécifique de visit.brussels. Nous faisons cependant la promotion des divers murs dédiés à l’expression libre existant sur le territoire de la Région via notre brochure : «urban culture guide».

En collaboration avec perspective.brussels, visit.brussels répertorie également les interventions artistiques dans l’espace urbain sur le territoire de la Région et les référence sur la carte interactive street art présente sur son site internet.

La mission actuelle de l’association est avant tout de promouvoir les structures existantes, telles que les œuvres, galeries, musées, collectifs d’artistes, etc. Cependant visit.brussels étudie des actions qui viseraient à enrichir le panel bruxellois.


En ce qui concerne la mise à disposition d’infrastructures pour les artistes amateurs, il ne s’agit pas ici d’une compétence de visit.brussels, mais plutôt d’une compétence communale.

À noter, le deuxième appel à projets, toujours en cours, lancé par la Stib aux artistes street art pour habiller les trémies de ses stations de métro.


Pour votre question relative à la création d’un prix Street art, cette option n’est pas à l’ordre du jour chez visit.brussels.

Plusieurs questions quant à la pertinence de ce type d’action pourraient très vite émerger, notamment une certaine « réticence » des artistes par rapport à une éventuelle institutionnalisation trop poussée de leur démarche créative.