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Question écrite concernant la taxe congestion.

de
Youssef Handichi
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°323)

 
Date de réception: 02/03/2020 Date de publication: 19/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 19/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/03/2020 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Face à la saturation du réseau routier et à la congestion automobile, le gouvernement régional compte faire payer les automobilistes qui circulent dans la capitale. Le tarif, applicable à tous, devrait varier selon les heures.

Le projet de péage urbain à Bruxelles, dont la presse fait écho, coûterait entre 840 et 1200 euros par automobiliste. Le chauffeur de la STIB qui habite Charleroi ou l’infirmière qui travaille à Erasme et qui habite dans le Brabant wallon risquent de devoir payer jusqu’à 1200 euros en plus par an. Une telle taxe est profondément antisociale, car elle touche les gens qui sont obligés de prendre la voiture pour aller travailler, mais aussi parce qu’elle coûte autant, qu’on gagne 1 300 ou 10 000 euros par mois. Et elle ne règle en rien le problème de la congestion puisque le problème des alternatives à la voiture pour pouvoir aller travailler n’est pas réglé.

En plus, elle ne semble pas d’être efficace. Des expériences de péages urbains montrent qu’après une petite diminution initiale, le nombre de voitures augmente de nouveau. C’est le cas à Londres, où les voitures de services comme Uber ont remplacé les voitures des automobilistes qui n’entraient plus dans la ville et où il n’y a plus que des voitures de luxe qui circulent. À Milan, suite à l’introduction d’un péage, la fréquentation des transports en commun a augmenté d'à peine 3 %, c’est-à-dire presque rien. Avec une gratuité des transports publics, couplée au développement du réseau, on peut attendre un shift modal beaucoup plus conséquent, comme le montre les exemples où c’est appliqué.

Le PTB juge que cette mesure est peu efficace pour diminuer la congestion automobile. Nous appelons à investir plutôt dans la STIB pour généraliser la gratuité les transports en commun à fin de donner aux familles et aux travailleurs des alternatives à la voiture. Plutôt que d’imposer une politique antisociale aux gens qui doivent aller travailler en heures de pointe, vous feriez mieux de faire contribuer les grandes entreprises pour un forfait déplacement domicile-travail en transports en commun.

Mes questions sont les suivantes :

- Combien rapportera la taxe de congestion à la Région ?

- Est-ce que vous avez une estimation de la décongestion de nos routes si cette taxe était appliquée en région bruxelloise ?
 
 
Réponse    Comme stipulé dans l’accord de gouvernement, les taxes de circulation doivent être revues afin de permettre une meilleure utilisation de la voiture.

Une tarification kilométrique nationale introduite par le biais d’un accord de coopération entre les trois Régions (voir Viapass) reste la meilleure solution pour réduire les embouteillages en Belgique et mettre en œuvre le principe égalitaire de « pollueur-payeur ». Nous continuons donc à tendre la main à nos collègues de Flandre et Wallonie pour le faire ensemble.

Dans le cadre de ses propres pouvoirs, le Gouvernement examinera comment il peut réformer les taxes de circulation. Cependant, les décisions n’ont pas encore été prises.