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Question écrite concernant l'opérationnalité du BPS.

de
Aurélie Czekalski
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°180)

 
Date de réception: 09/01/2020 Date de publication: 03/06/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 02/06/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/03/2020 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    J'ai lu avec beaucoup d’attention le premier plan régional de sécurité et de prévention de la Région de Bruxelles-Capitale approuvé par le Gouvernement bruxellois en date du 2 février 2017. Il couvre la période 2017 – 2020.

Suite à la sixième réforme de l’Etat, le Gouvernement bruxellois a obtenu davantage de missions en matière de sécurité et de prévention pour la région. En mai 2015, « BPS » a été créé afin de centraliser la gestion et la politique de prévention et de sécurité en Région de Bruxelles-Capitale. Force est de constater que suite à la création de cet Organisme d’intérêt public (OIP), rien ne bouge concrètement sur le terrain.

Mi-2016, vous signiez la prise en location de 13.200m2 dans l’immeuble BelAir (RAC 2, ex-cité administrative). Le montant locatif annuel alors négocié pour 28 ans ferme prenant effet dès janvier 2018 étant de 2,13 millions d’euros. Mais douze mois plus tard, les 2/3 de ces espaces étaient encore vides et non équipés. L’immeuble en question devait pourtant devenir le QG sécurité de notre capitale et rassembler tous les services d’urgence censés collaborer. Les attentats avaient d’ailleurs été le révélateur et l’alibi pour accélérer la centralisation de services d’intervention éparpillés sur tout le territoire régional.

Dans l’opposition depuis plus de 15 ans à Bruxelles, le MR déplore cet état des lieux, ce manque d’intérêt et de structure pour la sécurité des Bruxellois.

Ces dernières années, notre pays et notre capitale en particulier n’ont pas été épargnés par le terrorisme. Notre pays a connu les attentats les plus meurtriers de son histoire, au sein de sa capitale (mars 2016). Nos militaires, nos services de secours, nos policiers ont mené un travail de terrain remarquable suite à ces événements afin de sécuriser la région et déjouer d’autres tentatives terroristes.

Depuis quatre ans, le Gouvernement bruxellois a multiplié les effets d’annonces dans ce domaine, mais peine encore à concrétiser ses projets. Des moyens conséquents ont ainsi été mobilisés pour des projets n’ayant même pas recueilli l’approbation des principaux concernés. La gestion hasardeuse de ces questions sensibles, en plus d’être un véritable gouffre financier, a impacté non seulement la vie des citoyens, mais aussi les conditions de travail des agents concernés.

Autre constat, certains Bruxellois et Bruxelloises se sentent en insécurité dans notre capitale ou n’osent pas se promener en toute quiétude, dans certains quartiers, passé certaines heures de la journée.

Monsieur le Ministre-Président, permettez-moi de vous poser les questions suivantes :

· Tout d'abord, pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement du BPS et la collaboration avec le Centre de crise fédéral en cas d’événement tragique ? Des exercices et des simulations ont-ils été organisés ?

· Ensuite, BPS est-il enfin opérationnel aujourd’hui ?

o Peut-on considérer désormais BPS comme un QG opérationnel et fonctionnant en lien étroit avec les 19 bourgmestres, un QG qui fait véritablement office de centre de crise et de communication commun aux zones de police ?
o Y a-t-il déjà eu des réunions ? Selon quelle récurrence ?
o Quand est-ce que le déménagement dans l’immeuble BelAir sera totalement terminé ? Quels services doivent encore déménager dans ce bâtiment ? Il s’agit ici d’un gaspillage d’argent public, quels sont les coûts derrière ce double loyer payé ?

· Quels sont les moyens humains et financiers mis à disposition pour lutter contre le phénomène d’extrémisme violent ? Ce nouveau Gouvernement s’inscrit-il dans la continuité du Plan bruxellois de prévention et de proximité (PBPP) qui fait partie intégrante Plan Global de Sécurité et de Prévention (PGSP)
 ?

· Un appel à projet quadri-annuel d’un montant de plus de 125 millions d’euros était destiné aux communes bruxelloises pour soutenir le développement de différentes initiatives. Pouvez-vous nous donner davantage de précisions sur l’exécution de ce plan quadri-annuel ?

o Cet appel à projet se fait autour de ces cing axes que sont :

1. La prévention de la polarisation ainsi que la prévention et la lutte contre la radicalisation ;
2. La présence visible et rassurante dans les espaces publics, en ce compris dans les transports en commun ;
3. La médiation des conflits dans les espaces publics ;
4. La lutte contre le décrochage scolaire ;
5. La prévention et la lutte contre les assuétudes.

Combien ont été retenus ? Quels sont les projets retenus ? Merci de nous donner plus de détails à ce sujet.
 
 
Réponse    Le Gouvernement bruxellois s’attache pleinement à assumer ses nouvelles compétences en matière de prévention et de sécurité. Afin d’asseoir ces nouvelles missions, le Gouvernement a décidé de la mise en place d’un nouvel organisme, Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS), chargé de centraliser la politique de prévention et de sécurité.

Cet organisme a été mis en place en 2016 avec la désignation des premiers mandataires et le recrutement progressif des collaborateurs. La mise en place d’une toute nouvelle organisation administrative reste un chantier complexe qui dans le cas de BPS s’est déroulée lors de la vague d’attentats. Par ailleurs, le contexte général de la sécurité à Bruxelles reste marqué par un débat constant sur son architecture et le rôle des différents acteurs. Dans ces circonstances, la constitution d’un nouvel acteur a certainement représenté un défi supplémentaire qui s’est concrétisé par la réalisation de plus-values importantes.

En effet, au-delà de la mise en place de BPS, la Région a comblé un vide en développant un cadre stratégique de référence à l’échelle de tout le territoire bruxellois avec un Plan global de Sécurité et de Prévention (PGSP) intégrant tous les acteurs de la prévention et de la sécurité en ce compris le secteur associatif.

Aujourd’hui, ce document inédit constitue une référence pour l’ensemble des acteurs actifs dans le domaine de la sécurité sur Bruxelles. Il traduit une vision et l’ambition de développer une nouvelle architecture de sécurité autour d’un centre de communication et de crise. Cette ambition est par ailleurs confirmée par la déclaration de politique régionale 2019 – 2024 et qui doit approfondir la dynamique engagée. Pour rendre fonctionnels et opérationnels le « Centre de Communication et de Crise intégré», il fallait obtenir l’adhésion de nombreux acteurs, obtenir des décisions du fédéral pour la participation de la police fédérale, obtenir l’accord des bourgmestres bruxellois et des zones de police, obtenir des permis d’urbanisme, lancer plusieurs dizaine de marchés publics qui sont actuellement en cours d’exécution pour les différents aspects. Cela va de la conduite d’un chantier aux travaux de finitions. Les travaux devraient s’achever cette année malgré les contraintes liées à la crise sanitaire.

Comme vous pouvez l’entrevoir, l’aboutissement d’un projet d’une telle envergure est également le résultat d’un changement de culture organisationnelle qui part d’un objectif partagé : celui d’augmenter le niveau de sécurité sur le territoire bruxellois par le renforcement des partenariats entre les différents services. Cette vision se traduit dans des projets concrets comme un service drone unique en Belgique, un centre de cyber-sécurité également unique et une plateforme de vidéo-protection permettant l’échange entre tous les opérateurs de la mobilité et de la sécurité. Ceci est la meilleure réponse apportée aux défis contemporains de sécurité. Au niveau quotidien, une collaboration existe tant avec le niveau fédéral avec le centre de crise fédéral et la police fédérale. Mais évidemment aussi avec les autres acteurs bruxellois de la sécurité que sont les zones de police et les communes dans de très nombreux projets.

Concernant les moyens consacrés à la radicalisation, il n’y a pas eu d’évolution depuis votre dernière question à ce sujet.

Le Plan bruxellois de Prévention et de Proximité s’inscrit dans le PGSP actuel qui est toujours valide et qui devrait être renouvelé en 2021. Ce projet est en place depuis 2016 et fait l’objet d’un soutien conséquent de la Région au bénéfice des communes. En effet, ce programme fait l’objet d’un financement de près de 125 millions d’Euros pour plus de 500 projets menés au niveau des quartiers par les services communaux dans les domaines de priorités que vous citez.