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Question écrite concernant les espaces commerciaux vides en région de Bruxelles-Capitale.

de
Ridouane Chahid
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°147)

 
Date de réception: 03/06/2020 Date de publication: 21/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 21/09/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
15/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Bien que les espaces commerciaux vides permettent une rotation de l’activité commerciale, ceux-ci reflètent également la fragilité financière de notre région. En effet, de nombreuses cellules commerciales demeurent vides dans plusieurs quartiers bruxellois. Et ces espaces vides sont parfois sujets à un manque d’entretien, à la dégradation d’un quartier etc.. C’est pourquoi, il importe de s’y intéresser. De plus la crise du Covid à laquelle la région bruxelloise doit faire face actuellement ne va sans doute pas améliorer son climat économique. Plusieurs commerces, notamment dans le secteur de l’Horeca, ont été ou seront contraints de se déclarer en faillite. Les espaces commerciaux vides risquent donc d’augmenter au cours des prochains mois.

C’est pourquoi, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

- Disposez-vous d’un relevé récent des espaces commerciaux vides en région bruxelloise ?

- Pouvez-vous me dire où ce phénomène est-il le plus important en région bruxelloise ? Dans quels quartiers ?

- Disposez-vous d’informations sur l’évolution des espaces commerciaux vides en région bruxelloise ? Cette évolution diffère-t-elle en fonction des quartiers ?

- Pouvez-vous me dire combien la région bruxelloise compte-t-elle actuellement de noyaux commerciaux ? Avez-vous des informations sur l’évolution de ce chiffre ? Comment ces noyaux commerciaux sont-ils répartis sur le territoire de la région bruxelloise ?

- Disposez-vous d’informations sur les raisons de ces espaces commerciaux vides ? Quelles en sont les principales causes ?
 
 
Réponse    Hub.brussels met à jour deux fois par an un inventaire complet de l’offre commerciale en Région de Bruxelles-Capitale. Vous trouverez les derniers chiffres du mois d’août ci-après.
Le nombre de cellules commerciales en Région de Bruxelles-Capitale s’élève à 25 737. Le nombre de cellules vides est de 3 824, soit 14,9 %.
De manière générale, les cellules vides se concentrent surtout dans le Pentagone et la première couronne qui sont également les zones qui concentrent le plus de commerces. Ces zones sont davantage touchées pour diverses raisons, entre autres :
· Perte de dynamique dans les artères commerçantes secondaires/tertiaires ;
· Inadéquation entre le bâti ancien et les besoins du commerce (notamment en termes de taille minimum) ;
· Inadéquation entre le bâti ancien, les normes urbanistiques et l’activité commerciale ;
· Loyers trop élevés dans les parties les plus centrales du territoire régional ;
· Pouvoir d’achat limité

Commune / Gemeente

Nbre cellules vides /Aantal lege cellen

Nbre points de vente / Aantal verkooppunten

Taux de vacance/ Leegstands-percentage

Anderlecht

313

2.332

13,4%

Auderghem / Oudergem

46

450

10,2%

Berchem-Sainte-Agathe / Sint-Agatha-Berchem

40

335

11,9%

Bruxelles / Brussel

1087

6.891

15,7%

Etterbeek

124

1.001

12,4%

Evere

47

453

10,4%

Forest / Vorst

96

608

15,8%

Ganshoren

29

258

11,2%

Ixelles / Elsene

350

2.748

12,7%

Jette

71

691

10,2%

Koekelberg

44

274

16,0%

Molenbeek-Saint-Jean / Sint-Jans-Molenbeek

242

1.462

16,5%

Saint-Gilles / sint-Gillis

265

1.616

16,4%

Saint-Josse-ten-Noode / Sint-Joost-ten-Noode

118

686

17,2%

Schaerbeek / Schaarbeek

346

2.455

14,1%

Uccle / Ukkel

183

1.590

11,5%

Watermael-Boitsfort / Watermaal-Bosvoorde

33

237

13,9%

Woluwe-Saint-Lambert / Sint-Lambrechts-Woluwe

83

846

9,8%

Woluwe-Saint-Pierre / Sint-Pieters-Woluwe

43

523

8,2%

Total général / Algemeen totaal

3560

25.456

13,98%

 


Hub.brussels propose une structuration de l’offre en noyaux commerciaux (au nombre de 116).
L’offre dans les noyaux est généralement moins touchée par la vacance que l’offre diffuse, preuve que le commerce est une activité ayant besoin d’une certaine concentration pour fonctionner de manière optimale.

Hors nodule / Buiten de kern

1.495

9.064

16,5%

Nodule / Kern

2.065

16.392

12,5%

 

Les noyaux les plus touchés par la vacance se localisent essentiellement dans le centre de la Région.

Trône / Troon

9

30

30%

Pogge

12

46

26%

Josaphat

10

42

24%

Duchesse de Brabant / Hertogin van Brabant

10

43

23%

Place Bethleem / Bethlehemplein

12

52

23%

Ribaucourt

21

92

23%

Marolles / Marollen

107

469

23%

Genève

8

36

22%

Gare du Nord / Noordstation

8

37

22%

Vert Chasseur / Groene Jagers

16

76

21%

 



Si la vacance est passée de 13,5 % à 13,98 % entre 2017 et 2020, on remarque qu’elle progresse surtout dans les espaces non structurés en noyaux.
Cependant, cela cache des dynamiques différentes suivant le noyau. Une analyse des valeurs d’évolution de la vacance ne permet pas de détacher une tendance qui pourrait s’expliquer en fonction de la localisation des noyaux.
L‘offre en RBC se structure en 116 noyaux commerciaux. Actuellement, ce nombre est stable et ne devrait pas évoluer dans les années à venir (les petits quartiers commerçants ne vont pas se développer jusqu’à devenir des noyaux et inversement, la disparition de commerces n’est pas suffisamment importante pour amener à la disparition d’un noyau). Seuls les quelques grands projets urbanistiques en Région de Bruxelles-Capitale pourraient avoir une influence sur ce nombre (Mediapark, Tour & Taxis, etc.).
Concernant les noyaux, ils sont présents sur tout le territoire. Cependant, les noyaux les plus importants sont localisés dans le pentagone et la première couronne en raison de la densité commerciale de ces zones.



Comme évoqué précédemment, les raisons sont nombreuses, dont les changements dans les habitudes d’achat (plus d’achat en ligne, etc.) et les cellules commerciales, ou encore une stagnation du pouvoir d’achat. On peut également citer les développements des réseaux d’enseignes jusque dans le milieu des années 2000 impactant les « petits commerces », la diminution de la rentabilité des commerces, etc.