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Question écrite concernant l’ouverture du parc Walckiers au public.

de
Bianca Debaets
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°383)

 
Date de réception: 29/06/2020 Date de publication: 16/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 14/09/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
02/07/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le débat sur l’ouverture au public du parc Walckiers afin de faire la liaison avec la réserve naturelle du Moeraske et de renforcer ainsi la promenade verte s’est tenu il y a longtemps déjà – le dernier passage en commission remonte déjà à novembre 2011. Cette discussion a une longue histoire. Divers sondages, études, enquêtes publiques et comités se sont succédé.

Le bouclage de la promenade verte à hauteur du parc Walckiers fait toujours partie des projets prévus ou à démarrer en vue de renforcer le maillage vert. En effet, le parc reste actuellement accessible uniquement lors de visites guidées.

L’asbl Commission de l’environnement de Bruxelles et environs (CEBE) s’est toujours opposée aux projets parce que le parc Walckiers constitue un espace vert à très grande valeur biologique. La discussion portait principalement sur l’aménagement d’une petite aire de jeux dans le parc. Le quartier autour du parc Walckiers est pourtant densément peuplé et dépourvu d’un parc à proximité. L’ouverture (partielle) au public serait un soulagement pour de nombreux habitants et elle assurerait également une liaison directe avec un espace vert. À l’heure actuelle, les habitants doivent faire des détours en empruntant des voiries très fréquentées, et beaucoup ignorent l’existence de ces espaces verts en raison d’une voie d’accès inconnue.

Il est également vrai qu’en d’autres endroits, la promenade verte traverse déjà un certain nombre de zones à haute valeur biologique, comme le Zavelenberg (Berchem-Sainte-Agathe), le Moeraske, le Kinsendael (Uccle), Hof ter Musschen (Woluwe-Saint-Lambert) et le marais de Ganshoren. Les plans visant à faire passer la promenade verte par le parc Walckiers ont déjà été intégrés à la carte du maillage vert du plan régional de développement en 2002.

En 2011, Mme Evelyne Huytebroeck, alors ministre de l’environnement, déclarait encore à ce sujet : « L’implantation du tracé est sinueuse afin (…) d’éviter les abattages d’arbres. Elle se fait dans la partie inférieure du site, qui est moins fragile. » En raison, notamment, des protestations de la CEBE, ces plans n’ont cependant pas été réalisés.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Quelles mesures avez-vous déjà prises depuis le début de cette législature afin d’aménager une liaison à travers le parc Walckiers en vue de compléter la promenade verte comme indiqué également dans le Plan Nature 2016-2020 ?

- Quel est le calendrier pour l’aménagement de cette voie de liaison ?

- Quand a eu lieu la dernière concertation de quartier sur ce dossier ? Sur quelles constatations ou observations a-t-elle débouché ? La nécessité d’une voie de liaison y a-t-elle effectivement été confirmée ?

- Quelle concertation structurelle plus large a-t-elle lieu sur le sujet avec, par exemple, les communes concernées, la CEBE et d’autres organisations de protection de la nature ? Quels autres acteurs y sont-ils associés ? Sur quelles constatations ou observations a-t-elle débouché ?

- Pouvez-vous faire le point sur les projets d’aménagement d’une petite aire de jeux dans le parc Walckiers ? Ces projets sont-ils toujours sur la table, ou cette piste a-t-elle été abandonnée ?
 
 
Réponse    QUESTION 1

REPONSE :

La propriété du Parc Walckiers a été transférée le 24 octobre 2002 de l’Etat Fédéral à la Région de Bruxelles-Capitale. Il s’agit d’une partie d’un ancien parc à l’anglaise altéré mais partiellement préservé dont il subsiste quelques vestiges dans la partie haute. La partie basse a été entièrement détruite pour faire place à un remblais compact qui a accueilli une cimenterie aujourd’hui disparue. La moitié du site est donc une friche industrielle dont le sol est de piètre qualité, polué par de nombreux déchets recouverts par une couche de terre.

Depuis 1985, la Commission de l’Environnement de Bruxelles et Environs (CEBE) est chargée d’une gestion régulière sur le site. La CEBE jouit d’une convention renouvelée en 2016 avec Bruxelles Environnement (BE), gestionnaire institutionnel du site. Cette convention réparti les tâches entre la CEBE, qui agit par des actes d’entretien et anime le site par des visites guidées régulières, et BE qui réalise également certains entretiens. Pour ce faire, la CEBE bénéficie d’une subvention octroyée par BE.
BE a réalisé plusieurs actions depuis le début de la législature :
1. Abattages en urgence (2019)
Plusieurs manquements dans la gestion du parc Walckiers par la CEBE et spécifiquement du patrimoine arboré du site ont contraint BE à procéder à des abattages d’urgence en bordure de la Rue Zénobe Gramme à Schaerbeek en 2019.
2. Inventaire phytosaniaire (juin 2019)

Dans la foulée, un état des lieux des massifs boisés a mis en évidence une situation critique en terme de sécurité sur l’ensemble du site. BE a entamé un travail constructif avec Urban Brussels (UB) afin de poser les actes de gestion nécessaires.

3. Demandes de permis (juillet 2019)
Quatre demandes de permis ont été introduites par BE. Urban.brussels a délivré des autorisations pour une première phase d’abattage, l’aménagement d’un accès pour les services d’entretien sur le tracé de la promenade verte en vue d’une ouverture et le remplacement de portes d’accès au site. Le dispositif de protection des vestiges historiques d’un des premiers parcs à l’anglaise du continent doit faire l’objet d’études complémentaires.

4. Chantier de gestion (septembre 2019)
Ces autorisations ont permis l’organisation d’un chantier d’abattage d’arbres en déclin ou dangereux qui a au passage généré la réouverture de prairies et la restauration de lisières propices à la biodiversité. Le chemin de gestion a également été aménagé et permettra, à terme, le passage de la promenade verte. Ces travaux ont été réceptionnés à la fin de l’été 2019 mais la CEBE a introduit un recours à l’encontre du chemin alors qu’il était déjà réalisé. A ce jour, aucune suite n’a encore été notifiée à BE.


QUESTION 2

REPONSE :

La carte n°3 « Maillage Vert et Bleu » du Plan Régional de Développement Durable (PRDD) exprime l’intention régionale de destiner le site à une fonction d’espace vert et d’y aménager un tronçon de la promenade verte. Le PRDD affirme également le caractère semi-naturel de celui-ci, à protéger et revaloriser. Le Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) confirme le statut donné à celui-ci par le PRDD en désignant le parc comme « espace vert » de « haute valeur biologique » et « d’intérêt culturel, historique et d’embellissement ». Le site est majoritairement classé depuis 1995.


La perspective d’une ouverture au public est contrainte par plusieurs actions dont la principale consiste à mettre en œuvre une protection pour la partie haute du site. En effet, des vestiges fragiles y sont encore présents, ainsi que le massif composé d’arbres plus anciens dont un nombre important présente des problèmes sanitaires significatifs. Cette démarche requiert la relance d’une étude par BE et l’introduction d’une demande de permis eut égard au classement du parc comme site.
Les démarches en vue de la relance d’une étude sont reprises par BE en 2020, dans l’objectif de pouvoir introduire un dossier de demande de permis en 2021.

QUESTION 3

REPONSE :

Depuis 15 ans, BE a développé plusieurs projets visant la concrétisation du passage de la promenade verte régionale et des aménagements permettant l’ouverture de cet espace inscrit dans un quartier d’habitation dense de Schaerbeek. Plusieurs demandes de permis ont été introduites par le passé. Les riverains ne montrent pas d’opposition significative ; bien au contraire, ceux-ci sont en attente de cette ouverture.

Aucune nouvelle concertation n’a été organisée récemment. Les contraintes urbanisitiques sont telles que les possibilités en terme d’aménagement et d’équipements sont limitées à la seule traversée du site.

Par contre, l’ouverture du site s’est heurtée à l’opposition de l’asbl CEBE qui a déployé tous les moyens juridiques possible, malgré une posture ouverte au dialogue lors des comités d’accompagnement dans le cadre de ses missions de gestion.


QUESTION 4

REPONSE :

Les aménagements réalisés permettent une ouverture au public moyennant une seconde phase de sécurisation du site notamment par des actes de gestion sur les arbres réputés problématiques sur le plan sanitaire. BE entamera les démarches d’actualisation de l’inventaire et procèdera aux abattages nécessaires pour la sécurité et la préservation du patrimoine historique et naturel en 2021. Le public pourra alors enfin jouir de cet espace qui ouvre aussi la promenade vers les autres parcs du plateau du Moeraske (Bon Pasteur, Doolegt,…).


QUESTION 5

REPONSE :

Le contexte urbanistique est extrêmement contraignant. Seule une partie du site pourrait éventuellement accueillir un espace ludique. Il s’agit d’une parcelle non-classée en bordure de la Rue Zénobe Gramme à Schaerbeek.


Un tel projet, qui s’inscrirait dans la politique régionale de « maillage jeu », est cependant délicat et complexe vu la nécessité de respecter la biodiversité de ce site à haute valeur biologique. Il convient d’évaluer d’abord l’impact sur le site (vestige, milieu naturel) qu’aura la fréquentation par le public avant d’envisager d’augmenter la pression sur celui-ci.