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Question écrite concernant le suivi concernant la consommation de drogue dans les stations de la STIB.

de
Aurélie Czekalski
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°733)

 
Date de réception: 15/01/2021 Date de publication: 25/02/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 24/02/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
22/01/2021 Recevable p.m.
 
Question    Le 18 février 2020, je vous avais posé des questions sur la consommation de drogue dans les stations de la STIB. Un an plus tard, je souhaite faire le suivi avec vous afin de voir si les choses se sont améliorées. Les stations de métro et de tram, vous en conviendrez avec moi ne sont pas des salles de shoot. En tant qu'utilisatrice des transports en commun, vous avez certainement encore été confrontée, tout comme moi, au problème de la consommation de drogue dans les stations de la STIB. Des personnes se droguent encore et toujours à la vue de toutes et tous sans aucune gêne, à la vue des enfants qui passent avec leurs parents.

Une fois que les gardes de sécurité de la STIB quittent les lieux, ils s’introduisent illégalement dans les stations afin de pouvoir consommer tranquillement leur drogue. Il est essentiel d’enrayer ce problème de consommation de drogue et de toxicomanie dans ces lieux très fréquentés. La sécurité, c’est la première de nos libertés. Si on demande aux Bruxellois.es d’utiliser davantage les transports en commun à toute heure de la journée, elles/ils doivent se sentir rassurés dans toutes les stations.

Une problématique, selon vos propos, connue et qui concerne principalement les stations de la gare Centrale, la gare du Midi et la gare du Nord, ainsi que les stations de métro Yser et Ribaucourt. Le nombre d’incidents enregistrés et liés aÌ la toxicomanie sur le réseau de la STIB est en augmentation depuis quelques années. Il est passeì de 587 incidents en 2017 aÌ 723 en 2018. Mais qu’en est-il pour les années 2019 et 2020 ?

Il faut, et je le répète, renforcer les moyens humains et matériels pour lutter contre la consommation et le trafic de drogue dans les stations de métro et tram de la STIB.

Je me permets donc de vous poser les questions suivantes :

- Qu’est-ce qui a été entrepris par la STIB pour enrayer ce problème de consommation de drogue dans les stations depuis ma question en février 2020 ? Quelles solutions structurelles ont-elles été mises en place ?

- Quelle est l’évolution des chiffres concernant la consommation de drogue dans les stations de métro et tram pour les années 2019 et 2020 ? Quelles en sont les explications ?

- Les stations les plus impactées sont-elles toujours les mêmes ? Si non, quels sont les changements ?

- Combien de plaintes reçoit la STIB concernant cette problématique qu’est la consommation de drogue dans les stations de métro et tram ?

- Quels types d’incidents sont constatés dans les stations de métro et de tram suite à la consommation de drogue ?

o Quels sont les jours et les moments de la journée où il y a le plus d’incidents ?

- Vous me répondiez en février 2020 que la STIB allait renforcer le nombre de ses agents ainsi que le nombre de caméras pour répondre à cette problématique. Qu’en est-il ?

o Combien d’agents supplémentaires ont-ils été affectés à cette mission ? S’agit-il de nouveaux engagements ou de mobilité interne ?
o Combien de caméras ont été installées depuis ma question en février 2020 ? Dans quelles stations ont-elles été installées ?

- Vous deviez prendre des contacts pour renforcer les actions de Police Intégrée (FIPA) Une action FIPA est-elle prévue prochainement ?

o Combien d’actions FIPA ont-été organisées depuis ?
 
 
Réponse    Il est important de rappeler que la problématique de la consommation de stupéfiants dans l’espace public est une problématique qui n’est pas propre aux transports publics et qui relève de la compétence de la police.

Comme indiqué en réponse à votre question orale de février 2020, en matière sociétale, la STIB collabore avec les acteurs du secteur du sans-abrisme dont le Samusocial, Infirmiers de Rue, Médecins du Monde, Diogènes, … et aussi avec les ASBL Dune et Transit, des acteurs de terrain, spécialisés dans les assuétudes et la réduction des risques auprès des consommateurs de drogues.

La STIB participe aux réunions impulsées par Bruss’Help tant au niveau du Comité de crise qui coordonne l’ensemble des actions du secteur du sans-abrisme que dans le groupe de travail consacré aux maraudes et qui lui, rassemble tous les acteurs qui travaille avec ces publics présent dans l’espace public et donc aussi sur le réseau de la STIB.

C’est donc à l’ensemble de ces acteurs que la STIB communique de manière régulière le relevé des situations problématiques – nouvelles ou récurrentes - liées à la présence de personnes en errance, sous assuétudes ou non, rencontrées par les agents de terrain ou remontant via les rapports d’incidents ou les plaintes clients.  

Ces signalements ont pour objectif de diriger l’action psycho-médico-sociale auprès des personnes présentes en stations afin de les orienter vers des structures d’accueil, de soins et d’hébergement adaptées.

Il est important de noter que ces acteurs sociaux sont limités dans leur action en raison du manque de places dans les structures d’aide et d’hébergement et particulièrement pour les personnes sous assuétude qui ont des besoins spécifiques (salle de consommation à moindres risques, centre intégré, accès au logement, animal de compagnie, …). Et davantage encore en cette période de crise sanitaire liée au COVID-19.

La STIB finance également des projets destinés aux personnes en errance comme le Médibus, géré par les ASBL Médecins du Monde et Dune. Plusieurs de leurs permanences, situées dans le quartier Sainctelette, sont dédiées aux personnes toxicomanes. Elle cible notamment les publics présents dans les stations Yser et Ribaucourt.  En 2021, plusieurs appels à projets vont être lancés pour des actions sociales ciblées dans certaines stations où les problématiques restent importantes.

La STIB participe par ailleurs au groupe de travail drogues et assuétudes lié au Plan Gobal de Prévention et de Sécurité du BPS et s’assure ainsi que les problématiques liées à cet enjeu sociétal qui dépasse les compétences d’une Société de transports publics puissent être relayées et prise en considération dans la mise en place de politiques régionales et d’actions ciblées.   

Par ailleurs, la STIB forme ses agents de terrain à la problématique de la toxicomanie, via ses partenaires Dune et Transit, afin de leur donner une meilleure compréhension du phénomène, des publics et des outils nécessaires.

Les agents de la STIB ont enregistré 829 incidents en lien avec la toxicomanie en station (présence, consommation) en 2020, contre 927 en 2019. En 2020 les agents de la STIB se sont principalement focalisés sur le respect des règles liées à la crise du COVID-19.

Il faut noter que 85% des incidents constatés concernent la simple présence de toxicomanes et environ 4% le fait qu’ils fument (de la drogue ou non) dans les stations et/ou laissent des déchets en station suite à leur consommation. Les agressions verbales ou gestuelles représentent 1,7% des incidents et les agressions physiques 1%.

Pour des raisons de sécurité du personnel de la STIB et des voyageurs, les endroits où des consommations de drogue sont constatées ne sont pas communiqués.

La STIB a reçu l’an dernier 22 plaintes par mail et téléphone concernant la problématique liée à la consommation de drogue dans ses stations. Parmi ces 22 plaintes, 15 mentions explicites de consommation, voire de vente de stupéfiants.

En ce qui concerne les médias sociaux, en 2020 la STIB a reçu 51 messages à sentiment négatif, dont 28 mentions explicites de consommation, voire de vente de stupéfiants.

Concernant les types d’incidents constatés, voir les réponses apportées ci-dessus (chiffres des incidents et des plaintes).

Tout comme pour les stations où les faits de consommation de drogue sont constatés, pour des raisons de sécurité du personnel et des voyageurs, les jours ou moments de la journée ne sont pas communiqués.

Comme indiqué en réponse à votre question orale de février 2020, les agents de sécurité de la STIB n’ont pas de prérogatives pour intervenir contre ce type de comportements. Ils ne peuvent agir que dans le cadre du flagrant délit et faire, le cas échéant, appel à la police.

La STIB comptait 302 agents de sécurité au (sécurité, contrôle de titres de transport, brigade canine) fin 2020, contre 295 fin 2019.
Ces agents ne s’occupent pas d’une problématique en particulier mais assurent la sécurité du réseau dans son ensemble.

56 caméras supplémentaires ont été installées dans les stations entre février 2020 et décembre 2020.

Ces caméras ont été installées dans les stations suivantes : Bourse, Madou, Clémenceau, Erasme, Parc, Rogier, De Brouckère.

Une action FIPA a été organisée en 2020, le 18 février 2020.

La crise sanitaire liée au COVID-19 n’a pas permis d’organiser d’autres actions FIPA par la suite.

Il n’y a pour l’instant pas d’autres actions FIPA planifiées. Tout dépendra de l’évolution de la crise sanitaire liée au COVID-19.