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Question écrite concernant les effets de la zone 30 généralisée.

de
Arnaud Verstraete
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°769)

 
Date de réception: 20/01/2021 Date de publication: 12/03/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 12/03/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
08/02/2021 Recevable p.m.
 
Question    L’émission de télévision « On n’est pas des Pigeons » de la RTBF a diffusé le 14 janvier 2021 un reportage sur l’effet de la zone 30 sur la consommation des voitures. La conclusion du reportage est que la consommation de la voiture diminue effectivement lorsque la circulation est également fluide. Il s’agissait d’une étude relativement limitée, mais la question est très pertinente. Le débat sur la valeur ajoutée de la zone 30 fait rage et de nombreux Bruxellois souhaitent savoir quels en sont les effets. Il y a aussi des questions sur le respect de la zone 30, le respect de la réglementation et la valeur ajoutée pour la sécurité routière.

Il existe bien sûr déjà des ouvrages sur le sujet, mais il est toujours bon d’effectuer la mesure et le suivi appropriés sur le terrain, dans la situation spécifique.

La qualité de l’air est et reste essentielle.

Mes questions :

- Quels sont les effets de l’introduction de la zone 30 sur la qualité de l’air à Bruxelles ?

- Le test pratique de la RTBF révèle qu’on enregistre une consommation moindre - et donc une pollution moins élevée - dans la zone 30, comparé à une zone 50. Les mesures disponibles confirment-elles les résultats de ce test ? Quels sont les premiers résultats de la zone 30 sur la pollution de l’air ?

- Y a-t-il une ville où une zone 30 généralisée a déjà été mise en place et où la qualité de l’air a empiré ?

- Quels sont les effets de l’introduction de la zone 30 généralisée sur la fluidité du trafic ?

- Comment le mesure-t-on ?
 
 
Réponse    Par souci de clarté, précisons que la Ville 30 n'a pas pour objectif primaire d’améliorer la qualité de l'air, mais plutôt d’améliorer la sécurité routière et d’apaiser les quartiers. Tous les effets positifs supplémentaires sont bien sûr utiles. Les mesures telles que la LEZ ou les mailles à circulation apaisées ont et auront un impact plus important sur la qualité de l'air.
Néanmoins, nous attendons également des effets positifs de Ville 30. D'abord parce que cela fait partie du transfert modal. Et chaque trajet en voiture remplacé par un trajet à pied, à vélo ou en transports en commun est bon pour la qualité de l'air.

De plus, la ville 30 lisse la vitesse et permet moins d’effet accordéons (accélération et freinage) dans la conduite des automobilistes. Ce sont précisément ceux-ci qui sont très polluants.
Nous ne connaissons certainement pas de villes où la qualité de l'air s'est détériorée après l'introduction de limitations de vitesse plus basses. Au contraire : les données dont nous disposons à partir d'exemples pratiques indiquent toutes une (légère) amélioration de la qualité de l'air.


À Berlin, par exemple, il y a quelques années, de nombreuses routes ont été fixées au "Tempo 30". Des mesures mensuelles ont montré que la pollution (en particulier au NO2) diminuait par rapport aux routes où la réduction de vitesse n'avait pas été introduite (la comparaison dans le temps est moins évidente, car les émissions des moteurs eux-mêmes changent également, la technologie évolue).

Source: https://www.umweltbundesamt.de/sites/default/files/medien/2546/publikationen/wirkungen_von_tempo_30_an_hauptstrassen.pdf
L'amélioration peut être due à la vitesse plus constante, avec moins de vitesses.
Cet effet est également attendu par Bruxelles Environnement. Dans le cadre de Good Move, BE a conseillé en ce qui concerne la Ville 30:
«(...) Correspond à la mesure 2 du projet PLAN QUIET.BRUSSELS et est donc très favorable pour le bruit, mais aussi pour la sécurité et le trafic des modes actifs (modes à privilégier pour l'air et la qualité de vie en la ville).
En termes de débit d'air, la vitesse optimale des moteurs à combustion (essence, diesel) selon les modèles de calcul des émissions est d'environ 70 km / h pour la plupart des polluants. En théorie, le passage de 50 à 30 km / h devrait donc conduire à des émissions plus élevées. En réalité, cependant, cette question est plus nuancée, la vitesse moyenne actuelle (calculée par BM) étant déjà inférieure à 30 km / h, le l'introduction d'une zone 30 sera favorable à la «conduite écologique» (moins de d’accélérations) et la mesure contribuera à un climat plus favorable pour les cyclistes et les piétons et réduira ainsi l'usage de la voiture (avis de BE dans le cadre de GM) . "

Une étude britannique de 2017 le confirme: lorsque les accélérations (qui par définition polluent plus) sont pris en compte, la conduite dans une Ville 30 est en effet moins polluante que dans une ville 50, même si le moteur pollue moins en conditions de laboratoire à une vitesse plus élevée.
Incidemment, il s'agit de voitures à moteur à combustion. De plus en plus de voitures électriques circulent, ce qui pollue beaucoup moins. On sait également que la vitesse la plus efficace d'un modèle populaire de voiture électrique (de luxe) est de 30 km / h.
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Les mesures de fluidité du trafic sont positives jusqu’à présent. Une étude de trajets basés sur la comparaison des données de novembre et décembre 2020 et de janvier 2021 sur 8 trajets ne montrent pas de modifications des durées moyenne des trajets.