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Question écrite concernant le retour des touristes étrangers dans les musées bruxellois

de
Aurélie Czekalski
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°680)

 
Date de réception: 03/09/2021 Date de publication: 16/11/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 03/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
14/09/2021 Recevable p.m.
 
Question    Certains musées bruxellois ont un public qui est très majoritairement composés de touristes et donc ils souffrent du manque de visiteurs étrangers à Bruxelles.

Certains se retrouvent d’ailleurs dans des situations très compliquées et ont dû licencier des collaborateurs.

Permettez que je vous pose les questions suivantes :

  • Quelles pistes sont mises en place au sein du Gouvernement bruxellois pour aider les musées bruxellois à faire revenir les visiteurs étrangers en leur sein ?

  • Quelles pistes sont mises en place pour faire revenir les Bruxellois et les Belges dans nos musées ?

  • Quel est l’impact du manque de visiteurs étrangers à Bruxelles sur les musées bruxellois ?

    • Est-ce que cette diminution de visiteurs étrangers a été compensée par une augmentation de visiteurs belges ? Si oui, dans quelle proportion ?

    • Comment font-ils pour y faire face?

    • Quel est l’impact sur les finances et le personnel des musées bruxellois ?

  • Quel a été l’impact des différentes campagnes de communication sur le retour des visiteurs étrangers dans les musées bruxellois ? Quelle est l’évolution du taux de fréquentation ?

  • Quel est le bilan du concept « No Br_sels without us » qui a été lancé à destination du public belge et international pour redonner un nouvel élan au secteur touristique ?

    • Quels canaux de communication ont été utilisés ?

      • Quelle est la ventilation des coûts par canal de communication ?

    • Où la campagne a-t-elle été diffusée et à quelle fréquence ?

    • Quels sont les messages véhiculés lors de cette campagne ? Est-ce que le message varie en fonction du support sur lequel il est diffusé ?

    • Avez-vous connaissance du nombre des personnes touchées par cette campagne ?

      • Si oui, combien ? Si non, est-il possible d’obtenir une estimation ?

      • Quel était le public cible ?

      • La campagne a-t-elle atteint ses objectifs ?

  • Quel a été l’impact du « Brussels Health & Safety Label » sur le retour des visiteurs étrangers dans les musées bruxellois ?

 
 
Réponse    Dans le cadre de ma compétence Image de Bruxelles et Tourisme, j’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants :

Quelles pistes sont mises en place au sein du Gouvernement bruxellois pour aider les musées bruxellois à faire revenir les visiteurs étrangers en leur sein ?

Le visit.brussels Pass a été lancé cet été afin d’offrir un voucher de 40 € aux touristes étrangers. Ce voucher peut, entre autres, être échangé contre des tickets pour des musées bruxellois et une Brussels Card 48h qui donne accès à 49 musées de la Région bruxelloise.

L’été dernier (2020), deux actions de promotion
Brussels Card ont été facilitées via le plan de relance de visit.brussels : le « Summer Deal » permettait aux touristes d’acheter une Brussels Card 48h à 20€ (au lieu de 36€), le « Hotel Deal » permettait aux hôteliers d’offrir à leur clientèle deux Brussels Cards à condition qu’ils réservent au minimum 1 nuit dans l’hôtel.

Visit.brussels fait la promotion de la Brussels Card ainsi que du Art nouveau pass au travers de posts sur les réseaux sociaux.

En ce qui concerne
le Art nouveau Pass, visit en a également offert au travers de concours, entre autres, auprès de la cible Expat afin que les familles et amis de ces expatriés puissent découvrir le patrimoine Art nouveau de Bruxelles.

Quelles pistes sont mises en place pour faire revenir les Bruxellois et les Belges dans nos musées ?

Brussels Museums a mis en vente, en partenariat avec visit.brussels, une nouvelle formule de Brussels Card, plus adaptée au public local et national : la Brussels Card Discovery. Cette carte est vendue au prix de 19 € et permet de visiter 3 musées sur une période de 3 mois.

Grâce à sa période de validité plu longue, ce produit est plus adapté au public local, contrairement à la Brussels Card standard qui se focalise sur des périodes d’utilisation courtes liées aux séjours des touristes (24h, 48h, 72h).

Le prix de 19 € a été pensé pour être le plus démocratique possible afin de pouvoir donner un accès aux musées à toutes et à tous. Cette carte a été en vente du 25 mars au 30 septembre 2021.

Brussels Museums a également mis en vente, en partenariat avec visit.brussels, un
Art Nouveau Pass. C’est une nouvelle formule de carte musées qui permet de visiter 3 lieux Art nouveau, au choix, parmi 7 proposés sur une période de 6 mois. Les lieux participants sont : Maison Autrique, Maison Cauchie, Musée Horta, Musée des Instruments de musique, Centre belge de la Bande dessinée, Magasins Wolfers Frères (Musée Art & Histoire), Hôtel Solvay.

Le Pass sans l’Hôtel Solvay est vendu au prix de 19 €, celui avec l’Hôtel Solvay est vendu au prix de 29 €. Il permet de mettre en valeur l’Art nouveau de Bruxelles auprès des Bruxellois et des Belges car c’est un produit facile d’utilisation et accessible financièrement. Il a été mis en vente le 10 juin 2021 et sera probablement prolongé en 2022.

Mise à disposition d’espaces publicitaires financés par visit.brussels : Suite à un concours lancé en juin 2021, 20 lauréats (opérateurs culturels ou organisateurs d’événements et d’expositions) ont été sélectionnés par un jury externe. Chaque lauréat a reçu un prix d’une valeur de 8.000 euros sous forme d’une campagne de communication culturelle comprenant : une campagne candélabres (50 faces) labellisés visit.brussels d’une durée de 15 jours et un article rédactionnel rédigé par un copywriter externe, publié sur le site de visit.brussels et promu via une campagne Facebook.

Quel est l’impact du manque de visiteurs étrangers à Bruxelles sur les musées bruxellois ?

Au niveau de la fréquentation des musées en 2020, 2.100.000 visiteurs ont été recensés soit 58% de moins qu’en 2019. Pour le mois de leur reìouverture en décembre 2020, les musées ont toutefois comptabiliseì 152.000 entrées, un retour encourageant, avec même quelques musées qui ont affichéì « sold out » pendant les vacances d’hiver.

Toutefois, malgreì les bons chiffres en décembre, nous restons aÌ moins 53 % par rapport au mois de décembre 2019. Si nous regardons les chiffres pour 2021, nous constatons toujours une baisse de 50% de visiteurs par rapport à la même période en 2019.

Les museìes qui accusent la perte de fréquentation la plus importante sont ceux qui accueillent généralement de nombreux touristes. Les musées les plus touchés (avec toujours en 2021 des baisses de -70 à -80%) sont les grands musées du centre historique de Bruxelles (autour de la Grand-Place), les musées sur le Mont des Arts et les musées de l’Union Européenne. Les expositions phare, de niche ou les museìes aÌ l’ancrage plus local s’en sortent mieux dans l’ensemble.

D’un point de vue économique, une estimation réalisée auprès des musées bruxellois chiffre le montant de leurs pertes financières aÌ environ 20.000.000 d’euros en 2020.

Est-ce que cette diminution de visiteurs étrangers a été compensée par une augmentation de visiteurs belges ? Si oui, dans quelle proportion ?

Sur la base des données que Brussels Museums dispose concernant les ventes de la Brussels Card, il est intéressant de noter que les Belges qui représentaient 6% des acheteurs de la carte en 2019 sont passés à 27% en 2021.

Sans avoir des chiffres sur l’ensemble des musées, on constate que le public belge a redécouvert ou découvert pour la première fois les musées de la capitale (et du pays). C’est le cas par exemple pour une partie du public familles qui a découvert nos musées à un moment où il n’y avait que très peu d’autre offre culturelle ou de loisirs (dû au confinement de beaucoup de secteurs).

Ce nouveau public belge ne compense toutefois pas la perte en visiteurs étrangers, les chiffres de baisse de la fréquentation étant donc toujours autour de -50% sur l’ensemble des musées bruxellois en 2021.

Quel est l’impact sur les finances et le personnel des musées bruxellois ?

Réduire les dépenses : chômage temporaire pour une partie des équipes, arrêts de contrats de freelancers ou personnel temporaire, expositions plus réduites, horaires d’ouverture réduits...

Bénéficier de primes Covid.

Quel a été l’impact des différentes campagnes de communication sur le retour des visiteurs étrangers dans les musées bruxellois ? Quelle est l’évolution du taux de fréquentation ?

Pour ce qui concerne l’impact des campagnes, il n’existe pas de chiffres relatifs à l’impact des campagnes tout comme il n’est pas facile de quantifier une augmentation de fréquentation à une campagne.

Pour ce qui concerne l’évolution du taux de fréquentation, comme mentionné plus haut, les mois de juillet et août ont comptabilisé une augmentation de 59% de fréquentation par rapport à la même période en 2020.

De janvier à août 2020 versus 2021, on reste à -6% par rapport à 2020. Mais ici, il ne faut pas perdre de vue que dans les chiffres 2020 sont inclus les mois de janvier, février et mars, c’est à dire la période avant la crise covid.

Quel est le bilan du concept « No Br sels without us » qui a été lancé à destination du public belge et international pour redonner un nouvel élan au secteur touristique ?
Quels canaux de communication ont été utilisés ?
Quelle est la ventilation des coûts par canal de communication ?
Où la campagne a-t-elle été diffusée et à quelle fréquence ?
Quels sont les messages véhiculés lors de cette campagne ? Est-ce que le message varie en fonction du support sur lequel il est diffusé ?
Avez-vous connaissance du nombre des personnes touchées par cette campagne ?
 Si oui, combien ? Si non, est-il possible d’obtenir une estimation ?
Quel était le public cible ?
La campagne a-t-elle atteint ses objectifs ?

La campagne de relance "No Br_sels without us" avait pour ambition de toucher l’ensemble des cibles de visit.brussels à Bruxelles, en Belgique et dans les régions limitrophes : touristes de loisirs et culture de toutes les tranches d'âges.

Pour ce faire, visit.brussels a mis en place une campagne média 360° mixant affichage, télévision, réseaux sociaux, insertions print et digitales dans l’ensemble des quotidiens belges, diffusion de vidéos, e-newsletters, collaborations avec des influenceurs et communiqués presse.

Le coût de la campagne se chiffre à 988.000€, c‘est-à-dire le montant du marché attribué à l’agence belge FamousGrey pour la création, la production et l'achat médias (40.000€ pour la création, 195.0000€ pour la production et 753.000€ pour l'achat média).

Afin de renforcer cette campagne, un budget de 862.000€ a été consacré à la création de partenariats médias, dont Rossel, DPG, la RTBF et la Voix du Nord.

En fonction de l’évolution de la crise sanitaire, le rythme de la campagne de communication a connu différentes intensités. En effet, les messages et les contenus, diffusés sans interruption, ont été adaptés selon le contexte (activités autorisées ou non, secteurs en activité ou non, mais également selon les intérêts, intentions et tendances qui étaient détectés auprès des audiences locales, nationales et internationales). 

La campagne a démarré le 22 juin 2020 avec une 1
ère phase jusque mi-août 2020 pour booster la notoriété de Bruxelles, inspirer et promouvoir l'offre touristique et culturelle avec comme cible la Belgique et les régions limitrophes en France et aux Pays-Bas (en fonction de l'accessibilité en voiture) ;

De mi-août à mi-septembre, une campagne spécifique 'staycation' a été menée pour la cible bruxelloise et belge avec focus sur l'offre espaces verts, activités 'outdoor', rooftops, weekend inspiration, … pour soutenir l'horeca/attractions ouverts ;

De septembre à mi-octobre 2020 une 3
ème vague a été diffusée pour soutenir et promouvoir la nouvelle saison culturelle auprès de la cible bruxelloise et belge.

La campagne Facebook et Instagram a touché 2,6 millions de personnes, la campagne YouTube a généré 1,7millions de vues, la campagne digitale en France et aux Pays-Bas a touché 1,2 million de personnes, la campagne influenceurs a été vue par 229.506 personnes. La campagne presse, affichage, télévision et les insertions (print+digital) dans l'ensemble des quotidiens belges ont pu couvrir l'ensemble du territoire national.

La campagne a atteint ses résultats quant à la diffusion des messages et thématiques, la portée et la mise en avant de l'offre disponible de la destination tenant compte des différentes phases et mesures liées à la pandémie.

Quel a été l’impact du « Brussels Health & Safety Label » sur le retour des visiteurs étrangers dans les musées bruxellois ?

En juillet et août 2021, on a observé une hausse de 59% des visiteurs dans les musées et attractions bruxellois par rapport à 2020. Bien qu’il soit difficile d’en attribuer la responsabilité au seul label sanitaire, voici les résultats de l’étude menée par visit.brussels en juin 2021, à propos des comportements des voyageurs et de leur perception de ce label.

Quand on interroge un panel de 900 répondants des marchés limitrophes à propos des critères de décision dans leurs choix de city-trip, les trois premiers concernent directement la crise sanitaire (situation sanitaire dans la destination, application des mesures sanitaires, possibilité d’éviter les foules). Le traditionnel critère du prix complète le top 4. La communication au sujet des garanties de sécurité sanitaire s’avère donc être essentielle.

Lorsqu’on évalue le niveau d’enthousiasme des répondants par rapport à la destination via la mise en place du Brussels Health Safety Label, on constate que les répondants des Pays-Bas y sont le plus réceptifs: ils attribuent la note de 6,8/10. Les Français donnent 6,7/10. Les Allemands notent le label avec un 6/10.

Si on observe les réponses des personnes âgées de plus de 55 ans, le niveau d’assurance atteint la note de 7,2/10 auprès des Français et 7,1/10 auprès des Néerlandais. Chez les Allemands, elle reste limitée à 6,3/10.