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Question écrite concernant la campagne #WeArePark.

de
Aurélie Czekalski
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°919)

 
Date de réception: 03/09/2021 Date de publication: 16/11/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 03/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/09/2021 Recevable p.m.
 
Question   

Ce n’est pas la première fois que j’interviens dans cette commission sur la propreté dans les espaces verts bruxellois. Après ces mois d’été l’occasion pour moi, de faire un topo avec vous sur la campagne « We are Park »1.

La Région bruxelloise compte de nombreux parcs et espaces verts qui subissent malheureusement les incivilités de certains. Comme vous le savez, les parcs, jardins et bois accessibles au public représentent 2 779 hectares (soit environ 18% de la superficie de la Région). L'aménagement et la gestion de ces 2 779 hectares se répartissent entre les administrations régionales, les administrations communales et la donation royale. Bruxelles Environnement gère 2 210 hectares dont 400 hectares de parcs, 1 685 hectares de forêts et 125 hectares de réserves naturelles.2 Ce qui d’un point de vue gestion de la propreté est colossal pour les équipes de Bruxelles Environnement.

En 2018 et en 2019, Bruxelles Environnement et Fost Plus avaient mené deux projets de tri des déchets au parc de Laeken et au parc Elisabeth. Ces parcs ont été choisis car ils sont très fréquentés tant par les riverains que par les touristes et sont des lieux de pique-nique très prisés, ce qui génère de nombreux déchets notamment PMC. Le but était d’évaluer l’impact de poubelles de tri sur les déchets sauvages ainsi que de mesurer la quantité et la qualité du flux PMC récolté dans les parcs. En 2021, des ilots de tri temporaires ont été placés dans le parc de Laeken et dans le parc de la Woluwe. Les parcs de la Senne et du Gaucheret devraient également être équipés fin 2021.

En cet été 2021, ce sont des actions « clean-up » qui ont été menées. Depuis le confinement, on l’a tous remarqué les parcs/espaces verts sont de plus en plus fréquentés ce qui engendre une augmentation du nombre de déchets dans les parcs mais aussi de la saleté. Ces déchets abandonnés sont mauvais pour la faune et la flore de ces espaces verts. Bruxelles Propreté, Bruxelles Environnement et Fost plus ont dès lors lancé une grande campagne de sensibilisation grâce à l’aide d’influenceurs. Ces influenceurs et leurs abonnés se retrouvaient dans différents parcs de la Région bruxelloise pour les nettoyer. Par la même occasion, ils distribuaient des cendriers de poche et des sacs en papier pour y mettre ses déchets de pique-nique par exemple.

Entre le mois de janvier et mai 2021, 213 tonnes de déchets ont été ramassés dans les espaces verts de la capitale. Ce chiffre a doublé par rapport à la même période l’année précédente. Ce qui montre encore une fois l’importance du nombre de poubelles dans les espaces verts mais aussi l’importance d’y installer des poubelles de tri sélectif.

Cette campagne a lieu dans les parcs bruxellois suivants : Cinquantenaire, Laeken, Georges Henri, Ligne 28, Woluwe, Elisabeth, Porte de Hal, Roi Baudouin et Gaucheret.

Monsieur le Ministre, permettez que je vous pose les questions suivantes :

  • Quels sont les principaux enseignements de cette campagne « We are Park » ?

  • Combien de déchets ont été ramassés durant cette campagne ?

  • Comment et pourquoi ces 10 parcs ont été choisis ?

  • Quel est le coût total de cette campagne de communication « We are Park » ? Quelle est la ventilation par postes de cette campagne ?

      • Qui est en charge de cette campagne ?

      • Est-ce qu’une agence externe a été chargée de coordonner un plan de communication ? Si oui, quelle est cette agence ? Quel est le montant du contrat ainsi que sa durée ?

      • Quel ciblage a été appliqué pour cette campagne ?

      • Quels canaux de communication ont été utilisés ?

        • Quelle est la ventilation des coûts par canal de communication?

      • Où/sur quel support la campagne a-t-elle été diffusée et à quelle fréquence ?

      • Quels sont les messages véhiculés lors de cette campagne ? Est-ce que le message varie en fonction du support sur lequel il est diffusé ou des tranches d’âge ciblées par exemple ?

      • Avez-vous connaissance du nombre des personnes touchées par cette campagne ?

        • Si oui, combien ? Si non, est-il possible d’obtenir une estimation ?

        • Quel est le public cible ?

        • La campagne a-t-elle atteint ses objectifs ?

      • Avez-vous eu des retours quant à cette campagne de communication ?

      • Allez-vous poursuivre la campagne ? Si oui, est-ce que des adaptations seront apportées ?

      • Un résultat est-il observé par rapport aux comportements des bruxellois ?

  • Combien d’influenceurs ont participé à cette campagne ?

    • Qui sont ces influenceurs ?

    • Quels étaient les critères sur lesquels ils ont été choisis ?

    • Quelle est la durée de leur collaboration avec Bruxelles-Environnement ?

    • Est-ce qu’un contrat est conclu avec ses influenceurs ? Quelle est leur rémunération pour leur collaboration ?

 

1 https://wearepark.brussels/fr/#park-overview

2 https://environnement.brussels/thematiques/espaces-verts-et-biodiversite/les-parcs-et-jardins/la-gestion-des-espaces-verts

 
 
Réponse    1)
La fréquentation des parcs de Bruxelles Environnement a fortement augmenté au cours de ces derniers mois à cause de la crise sanitaire, entraînant avec elle, une augmentation des déchets retrouvés dans les parcs. Bruxelles Environnement rapporte que 213 tonnes de déchets ont été ramassés entre janvier et mai 2021 soit le double par rapport à 2020 pour la même période.

La campagne « We Are Park » avait pour objectif d’anticiper cet afflux pour l’été et ce, en agissant sur la prévention – éviter que le déchet ne se retrouve au sol – et en se focalisant ainsi sur le comportement des usagers des parcs afin de viser à garantir des espaces verts durablement propre à la population.

De fait, une approche à trois niveaux pour influencer les comportements a été choisie :

· Communication : délivrer un message précis et clair près du lieu sur le comportement de propreté à adopter.

· Contexte : optimiser le contexte immédiat pour rendre le comportement de propreté plus facile et motivant à adopter.

· Communauté : inviter à la population à une participation active sur le terrain et à une appropriation de leur espace public, renforçant ainsi la norme sociale du comportement-cible. A ce propos, il a été identifié qu’une majorité des usagers sont réguliers et attachés à leur parc.

Malgré la météo estivale peu favorable, Bruxelles Environnement indique que les actions de terrain ont pu être menées et ont été très bien accueillies par les usagers.

Pour cette première édition, l’approche décrite ci-dessus s’est avérée pertinente et adaptée.

En effet, plus de 20 actions « clean up » dans 10 parcs avec un total de 323 riverains participants, plus de 1.000 personnes sensibilisées par les actions terrain, 330 cendriers de poche distribués, 345 t-shirts de campagne distribués, et plus de 100 sacs de déchets sauvages ramassés et triés (42 résiduels, 39 PMC, 21 verre).

Afin de renforcer la collaboration entre acteurs institutionnels publics, différents partenariats ont été conclus pour cette campagne :

- Les communes et Zones de Police qui ont diffusé le message et des visuels de campagne. Certaines Zones de Police ont également organisé une action conjointe de répression menée par des agents de police et des agents constateurs au parc du Cinquantenaire fin septembre.
- La STIB a diffusé un message adapté sur les bons gestes de propreté dans les stations, les rues et les parcs.

En outre, afin d’accroître l’adhésion à la campagne, d’autres acteurs clés ont été identifiés, il s’agit des commerces de proximité où les produits de consommation sont achetés. De fait, 176 commerces bordant les 10 parcs ont participé à l’action en affichant différents supports de communication invitant les consommateurs à jeter leurs déchets à la poubelle ou chez eux si elles sont pleines.

Les guinguettes ont participé à la campagne via la gestion de transats et panneaux d’information aux couleurs de la campagne.

Enfin, d’autres outils et canaux de communication ont été utilisés. Ceux-ci sont détaillés dans les réponses suivantes.

L’analyse des déchets sauvages présents dans les parcs montre une diminution d’environ 20% entre le début et la fin de la campagne.

Des réunions auront lieu fin octobre et début novembre afin que le bureau d’étude présente les résultats de l’enquête des usagers des parcs ainsi que l’analyse des performances média de la campagne. Ceci permettra de tirer des conclusions et d’élaborer des pistes pour la suite.

2)

Plus de 100 sacs de déchets sauvages ont été ramassés et triés (42 résiduels, 39 PMC, 21 verre) durant les actions clean up de la campagne.

3)
La sélection a été opérée sur base des constats de problème de propreté récurrents, ainsi que les quelques grands parcs très fréquentés (Laeken, Cinquantenaire, Woluwe).

4)
Le budget alloué à l’agence en charge de la campagne s’élève à 258.012 € htva avec la répartition suivante :
- Conception des contenus et stratégie : 10%
- Production contenu et supports de communication : 60%
- Achat espace média : 3%
- Actions terrain : 20%
- Influenceurs : 7%

Ce budget est financé par Fost Plus dans le cadre de l’accord Propreté Publique et Cadre de Vie (PPCV) entre la Région et le secteur de l’emballage représenté par Fost Plus, Comeos et Fevia.

5)
Bruxelles Environnement a assuré la coordination du projet. La conception et la gestion opérationnelle de la campagne ont été sous-traitées sous forme de mission (de juin à octobre) à une agence de communication (Altavia ACT) financée via Fost Plus dans le cadre de la convention Propreté Publique et Cadre de Vie (258.012 € htva).

6)
Les fréquences de diffusion sont les suivantes :
- L’affichage en rue a été réalisé durant 1 semaine en juillet et 1 semaine en août (43.372 €).
- Le message dans les stations de métro a été diffusé toutes les heures durant 1 mois (0 €).
- Les communications sur les réseaux sociaux ont eu lieu durant tout l’été à raison de plusieurs messages par semaine (23.300 €).
- Les actions de terrain ont été au nombre de 20 (après-midi ou soirée), durant tout l’été (47.307 € ; comprend d'autres aspects logistiques comme prospection, livraison des commerces, placement des flèches, …)
- Les fléchages dans les parcs (2.060 €), transats et panneaux dans les guinguettes, supports dans les commerces (1.400 €) ont été présents en continu durant tout l’été.
- Influenceurs (20.000 €)

7)

Le message principal de cette campagne est de respecter nos espaces verts en suscitant un sentiment d’appartenance via le slogan « #WeArePark.Brussels. Aimons-les, gardons les propres ».
Les messages sur les réseaux, chez les commerçants, dans la rue ou les stations de métro invite aux bons gestes : « Jetez vos déchets dans une poubelle ou dans une autre si elle est pleine, voire chez vous ».
Un rappel des règles de tri était également présent sur le dos des sacs distribués lors des actions de terrain.

8)
Le nombre de personnes touchées par cette campagne est estimé à 750.000, et ce via plusieurs canaux de communication : reach affichage et message STIB, reach social media (±450.000), audience des influenceurs (±120.000), commerces, animations dans les parcs.

9)

Le public cible de la campagne est l’ensemble des usagers des parcs bruxellois.
Le public jeune a bénéficié d’une attention particulière via la communication social media et les influenceurs.

10)
Bruxelles Environnement a reçu des retours positifs des usagers via le personnel de terrain, les commerçants, les communes et les Zones de Police.

11)

Suite aux réunions de débriefing qui auront lieu cet automne, Bruxelles Environnement analysera la possibilité de poursuivre des actions de sensibilisation à l’attention des usagers des parcs afin d’adopter les bons gestes et garder des parcs propres toute l’année ; en tenant compte des éventuelles recommandations et adaptations à amener.

12)

L’analyse des déchets sauvages présents dans les parcs montre une diminution d’environ 20% entre le début et la fin de la campagne.
La baisse la plus marquée est la fraction mégots de cigarettes.

13)
o
8 influenceurs ont été engagés par Fost Plus pour participer à cette campagne de sensibilisation :
- Julietbonhomme
- Bademba2
- Thewildgirlblog
- Carlcashknight
- Belge_une_fois
- Virtuoz
- Augoutdemma
- Hafsafar
L’agence en charge du recrutement a contacté plusieurs influenceurs. Ces 8 influenceurs ont répondu à l’appel en expliquant leurs motivations à porter le message de la campagne.

Les critères étaient les suivants :
- Fréquentation régulière d’un ou plusieurs des 10 parcs
- Nombre d’abonnés
- Volonté de porter le message
- Audience principalement jeune et bruxelloise
Leur mission prévoit notamment l’appel à leur communauté pour participer aux « clean up » du week-end des 24 et 25 juillet (lancement de la campagne) afin de faire parler de la campagne sur les réseaux. Ils ont participé à ces « clean up » et ont ensuite relayé l’action.
Le budget global dédié au poste « influenceurs » était de 20.000 € htva.