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Question écrite concernant le transfert de chauffeurs en taxi d'un dépôt à l'autre

de
Marc Loewenstein
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1066)

 
Date de réception: 10/10/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 10/12/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/10/2021 Recevable p.m.
 
Question    En réponse à une précédente question écrite portant sur les lieux d’entreposage des bus de la STIB, vous me confirmiez mes craintes relatives à un manque d’espace de stationnement pour les bus articulés dans les dépôts situés à l’ouest de Bruxelles. En effet, le nombre de places pour ce charroi est limité dans le dépôt Brel, mais aussi dans celui de Delta.

Toutefois, avec la mise en œuvre progressive du plan directeur bus, ce sont actuellement les lignes STIB de l’Ouest de Bruxelles qui sont converties, ou le seront très prochainement, en bus articulés (87, 89 (09/2021), navette 81 (10/2021) et 49 (11/2021)).

Depuis ce mois de septembre 2021, et faute de places suffisantes pour entreposer des autobus articulés au dépôt Brel de Molenbeek, des chauffeurs de la STIB voyagent en taxi, aux frais de la STIB, entre Brel et Haren, pour aller chercher des bus articulés de Haren, puis partaient avec leur autobus à vide de Haren vers les lignes 81, 87 et 89. Actuellement cela concernerait 8 cas de chauffeurs conduits à Haren en taxi le matin, et 8 chauffeurs reconduits le soir de Haren vers Brel en taxi le soir.

Selon mes informations, à partir de novembre 2021, avec l’introduction des bus articulés sur la ligne 49, le nombre de chauffeurs à véhiculer en taxi de Brel vers Haren passera à 34 par jours, soit 17 tôt le matin et 17 tard le soir.

Au vu de ce qui précède, j’aimerais vous poser les questions suivantes :

  1. La Ministre confirme-t-elle ce système de chauffeurs conduits en taxi de Brel vers Haren et ainsi que les retours ?

  2. La Ministre confirme-t-elle le nombre de 34 voyages en taxi par jour à partir de novembre 2021 ?

  3. Quel est le montant mensuel de ces courses en taxi pour le budget de la STIB ?

  4. Quelles solutions structurelles vont-être entreprises pour mettre fin à cette organisation de fortune ?

  5. L’éventuelle extension du dépôt Petite Île permettrait-il de cesser cette pratique ?

  6. Comment expliquer que l’on commande en grand nombre des autobus articulés sans s’être souciés d’abord de la pertinence de leur lieu d’entreposage ?

 
 
Réponse    La partie de la Région où il a fallu opérer les plus grandes avancées en matière de capacité ces dernières années – en particulier en exploitant en bus articulés sur les lignes 46, 49, 53, 87 et 89 – est l’ouest, tandis qu’il n’a pas pu être possible d’y étendre les surfaces de dépôt autant que nécessaire. La géométrie du dépôt Jacques Brel ne permet pas d’y stocker autant de bus articulés qu’il serait souhaitable et le dépôt Petite Île est actuellement exploité au maximum de ses capacités. C’est à cet effet que la STIB a mis en œuvre un système où certains bus utilisés sur une ligne de l’ouest de la Région sont remisés au dépôt de Haren et les agents, affectés à leur dépôt d’origine, y sont conduits en taxi.
Le déséquilibre actuel entre les lieux de remisage et d’exploitation des bus vient principalement du fait qu’en ce moment des bus navettes circulent sur la ligne 81 à Anderlecht, pendant les travaux de la rue Wayez. Compte tenu des volumes de trafic, des bus articulés sont impératifs sur cette ligne, ce qui implique un plus grand besoin de bus articulés dans ce secteur de la Région, par rapport à une situation ordinaire. La situation se résorbera en grande partie lorsque ce chantier s’achèvera.
En organisant les déplacements de certains agents en taxi, la STIB et la Région réalisent en réalité des économies par rapport à une exploitation classique. Dans le temps, les bus étaient exploités selon un système où le conducteur sortait le bus du dépôt et rapportait son bus au dépôt à la fin de son service. Actuellement, le conducteur sort le bus du dépôt le matin et un autre conducteur prend la relève quelques heures plus tard sur le réseau. La majorité des bus restent ainsi sur le réseau toute la journée. Les conducteurs qui se déplacent entre la ligne et leur dépôt d’attache au début et à la fin de leur prestation de travail sont évidemment payés pendant ce déplacement. Plus ce temps peut être réduit, moins l’exploitation du réseau de transport public sera chère. Dans ce contexte, il est plus économique de payer quelque 34 courses en taxi par jour pour véhiculer les premiers et derniers agents, tout en minimisant les temps de déplacement des conducteurs en milieu de journée entre leur ligne et le dépôt Jacques Brel.
Le coût total des courses en taxi représente un montant limité, compte tenu du fait que ce système n’est pas utilisé tous les jours de la semaine et que la STIB dispose d’accords avec le secteur des taxis pour bénéficier d’un tarif avantageux. Le montant payé est minime à l’échelle du coût d’exploitation du réseau. La STIB examine même la possibilité de réduire davantage ce montant en groupant les courses lorsque deux ou plusieurs agents commencent ou terminent à des heures similaires (lorsque les règles relatives à la distanciation sociale le permettront).
Malgré ce coût, la STIB réalise globalement une économie par rapport à l’alternative décrite : ne pas recourir aux taxis impliquerait d’affecter les agents de ces lignes directement au dépôt de Haren. Certes, il n’y aurait pas besoin de taxis, car l’agent serait déjà sur place, mais par contre la somme de tous les temps payés aux différents conducteurs en cours de journée pour se déplacer entre ce dépôt et la ligne qui leur a été attribuée de l’autre côté de la Région coûterait largement plus.
La STIB a toujours été demanderesse de disposer de capacités de remisage supplémentaires. À l’heure actuelle, les tentatives de trouver à l’ouest de la Région un terrain répondant aux différents critères n’ont pas pu aboutir.
Le choix de commander de nouveaux véhicules plus grands a été fait en toute connaissance de cause afin d’augmenter l’offre. C’est la raison pour laquelle, même si la situation actuelle conduit à ne pas pouvoir réaliser l’affectation de chaque ligne au dépôt le plus proche, elle répond en tout cas le plus adéquatement aux besoins des voyageurs du transport public, ce qui est l’objectif premier à poursuivre.