Question écrite concernant l'homogénéisation de la signalisation des pistes cyclables en Région de Bruxelles-Capitale.
- de
- Julien Uyttendaele
- à
- Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1075)
Date de réception: 09/09/2021 | Date de publication: 13/12/2021 | ||
Législature: 19/24 | Session: 20/21 | Date de réponse: 10/12/2021 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
25/10/2021 | Recevable | p.m. |
Question | Si la diversité est un thème positif cher à la Région bruxelloise, elle concerne malheureusement aussi la signalisation des pistes cyclables.Marquées, suggérées, brutes ou délimitées par des lignes blanches. Signalées par un fond parfois ocre, parfois rouge vif ou bordeaux voire une alternance des deux à certains endroits, la confusion règne.Il est donc rassurant dapprendre que la région a tranché et que désormais, les rues cyclables seront signalées « avec un macadam de couleur ocre « plus visible » et des panneaux clairs à lentrée la sortie de ces rues1 ».Toutefois, rappelons que le Gracq2 dans son évaluation des pistes cyclables suggérées en ocre à Schaerbeek, relevait « que la couleur ocre s'est rapidement ternie sous le passage des véhicules ».La qualité de la mise en uvre sera donc plus que jamais déterminante pour que ces marquages restent lisibles et pérennes.Quant au revêtement rouge dans le cadre des pistes cyclables suggérées, le Vademecum vélo de la Région Bruxelles-Capitale déconseille de « lutiliser pour toute la bande cyclable et de le limiter aux endroits ou? le cycliste a priorite?. »3
Dans le reste du monde, les couleurs des pistes cyclables se parent de vert, de bleu, de rouge, docre, voire de couleurs moins courantes comme le rose à Auckland. Dans certaines villes des artistes sont commandités pour modifier la signalisation comme à Nantes, Grenoble ou même à Montréal où sévit Roadworth alias Peter Gibson4. Il nous semble toutefois que lharmonisation de la mise en uvre de tels aménagements dans lespace public est primordial pour garantir leur lisibilité et leur compréhension par tous les usagers.De fait, ces dernières années certains aménagements prêtent à confusion, comme la mise en uvre de revêtement ocres pour laménagement de zones strictement piétonnes strictement identiques à ceux des pistes cyclables ! Je fais notamment référence à la promenade aménagée en bordure du parking boulevard de labattoir ou un peu plus loin dans la zone de lécluse de Molenbeek où les trottoirs, terre-pleins et pistes cyclables ont été matérialisés avec exactement le même revêtement ocre
1Locre, nouvelle couleur de référence pour les futures rues cyclables. Bx1, 23/08/2021 2https://www.gracq.org/actualites-du-velo/bandes-cyclables-suggerees-en-ocre-schaerbeek-evaluation 3Vademecum Ve?lo en Re?gion de Bruxelles-capitale. Re?alisation des pistes cyclables marque?es et des bandes cyclables sugge?re?es 5 https://www.gracq.org/actualites-du-velo/chaussee-voie-centrale-banalisee-kesako |
Réponse | Il n’y a pas de prescriptions légales pour normer la couleur de l’asphalte, bien qu’il y ait un Vademecum et un Cahier des Charges Type sur la question, j’y reviendrai plus tard. La couleur dépend principalement des pigments qui sont rajoutés et de la composition du mélange de base, ainsi, des variations de teintes existent en fonction du type d’asphalte utilisé (présence de granulat, de trous plus ou moins grands, etc.). C’est donc bien la composition de l’asphalte qui est prescrite dans le cahier des charges qui permet d’obtenir une couleur la plus standard possible. Dans le Cahier des Charges Type relatif aux Voiries en Région de Bruxelles-Capitale (chapitre F.2.3.2.7), on ne fait référence au code couleur RAL que pour le rouge. Le choix de l’ocre s’est fait en 2014 en concertation avec urban.brussels (à l’époque AATL), urban.brussels refusant l’asphalte noir utilisé pour la rénovation des pistes cyclables suivant l’audit avec le vélo mesureur du Fietsersbond. Le choix de l’asphalte est une demande des associations de cyclistes. L’ocre a été choisi pour son côté naturel qui se marie bien avec le fond urbain, tout en augmentant la lisibilité des parcours destinés aux cyclistes. La couleur rouge est réservée aux points de conflits (cfr les vadémécums réalisés par l’ancien IBSR pour le compte de Bruxelles Mobilité). Le choix de l’ocre a été entériné dans les vadémécums consacrés aux aménagements séparés et aux rues cyclables (2018), rédigés en concertation avec les acteurs concernés (associations, SR, urbanisme, environnement). Le volet réglementaire impose notamment les éléments suivants relatifs aux pistes cyclables : · La réalisation d’un aménagement cyclable séparé lors de tout acte et travaux sur les itinéraires PLUS et CONFORT des réseaux Auto et Poids lourd, sauf si les circonstances locales et/ou des motifs de sécurité routière, ne le permettent pas. · La prise en compte de la sécurité des cyclistes par un dispositif adapté aux circonstances. · Un audit de la qualité d’usage des itinéraires PLUS et CONFORT du réseau Vélo tous les cinq ans. · Une série de mesures liées à la maintenance et l’entretien du réseau vélo. · Il introduit une dimension standard des pistes cyclables séparées et marquées. Pour faciliter ces choix, Bruxelles Mobilité travaille également à l'élaboration d'un nouveau guide sur quelles infrastructures cyclables à quel endroit. Les grands principes de ce guide ont déjà été présentés à la Commission Mobilité avant les vacances d’été. Les chaussées à voie centrale banalisée existent dans nos régions et pays voisins, essentiellement en milieu rural. En Belgique, elles ne font pas l’objet d’une réglementation. L’étude menée par l’IBSR il y a quelques années pour le compte de la Région wallonne propose un champ d’application limité à des voiries aux charges de trafic faibles (moins de 1500 véhicules par jour). Les trois régions et le fédéral discutent actuellement du type de marquage idéal. Pour nous qui vivons dans une zone urbaine, il est particulièrement important que ces marquages ne créent pas de confusion en plus des nombreux marquages déjà présents. Il ne faut surtout pas y voir une invitation pour les cyclistes à rouler près des voitures en stationnement, en raison du risque d’emportiérage. |