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Question écrite concernant le recyclage du polystyrène expansé.

de
Jonathan de Patoul
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1119)

 
Date de réception: 28/06/2022 Date de publication: 01/06/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 01/06/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
11/05/2022 Question orale transformée en question écrite p.m.
20/05/2022 Recevable p.m.
 
Question    Le polystyrène expansé, ou PSE, est un matériau composé de 98 % d'air et de seulement 2 % de polystyrène. Ce matériel est utilisé dans de nombreuses applications différentes dans le domaine de l'emballage et de la construction. Il est sélectionné sur la base d'un certain nombre de critères professionnels. Les principales raisons du choix du PSE sont sa légèreté, son coût et ses propriétés uniques en matière d'isolation et d'absorption des chocs. En outre, il possède une grande résistance à la compression, ce qui le rend idéal lorsque les emballages doivent être empilés ou lorsqu'ils sont utilisés dans la construction. Ainsi, la frigolite est un matériau de choix pour beaucoup d’applications.

Cependant, la frigolite jonche bien souvent les trottoirs et les ménages ne savent bien souvent pas quoi en faire. Ainsi, elle est fréquemment jetée dans les poubelles blanches voir les bleues ou les jaunes alors que lorsqu’elle est propre et sèche, elle est valorisable à 100% et semble-t-il recyclable à l’infini. En effet, le PSE est ce que l'on appelle un mono-matériau : il n’est constitué que d'un seul type de composant qui doit être recyclé, à savoir le polystyrène. Lorsque le PSE est recyclé en nouveau polystyrène expansé, il réduit les émissions de CO² de 70% par rapport à l'utilisation de matières premières vierges.

Parallèlement, le PES a également une certaine valeur économique. On tourne en effet autour des 400 à 800 euros par tonne de frigolite à recycler. Il semblerait qu’en Belgique, sur l’année 2018, 52% du PSE d’emballage ait recyclé pour seulement 17% pour le PSE de construction. Ce n’est pas rien, mais vous conviendrez que ces chiffres pourraient être nettement plus élevés. S’il est évident que le meilleur déchet est celui qui n’existe pas, force est de constater que la frigolite peut présenter aujourd’hui une utilité et est en conséquence largement utilisée. Malheureusement, elle n’est toujours que peu recyclée chez nous.

A ce propos, Monsieur le Ministre, voici mes questions :

  1. Quel est le processus de recyclage actuel ? Les Bruxellois, ont-ils à leur disposition, à proximité de chez eux, la possibilité de déposer leur frigolite, sur le modèle des bulles à verre ?

  2. Sur le territoire bruxellois, pouvez-vous me donner le nombre de points de collectes du polystyrène expansé ? Les 19 communes en disposent-elles chacune sur le leur territoire ? Dans la négative, où les Bruxellois peuvent-ils déposer leurs frigolites ?

  3. Sur l’ensemble de la Région, pouvez-vous me donner les chiffres quant à la quantité de PSE récupéré dans les décharges et la quantité recyclée sur l’année 2021 ? Avez-vous constaté une évolution ces dernières années ? De plus, vous êtes-vous fixé des objectifs pour les prochaines années ?

  4. Existe-t-il un plan d’action pour améliorer la collecte, le tri et le recyclage du PSE ?

  5. J’ai évoqué deux taux de recyclage dans le secteur de l’emballage et de la construction sur l’année 2018. Pouvez-vous me les confirmer ? Disposez-vous de chiffres plus récents ? Si oui, quels sont-ils ?

 
 
Réponse    Je vous remercie pour cette question. A l’heure actuelle, les bruxellois et bruxelloises peuvent apporter le polystyrène expansé, aussi appelé frigolite, dans l’ensemble des Recypark régionaux. A ce jour, la région compte 5 Recypark régionaux soit les Recypark dits Auderghem, Humanité, Nord, Sud et Woluwé-Saint-Pierre.
Tel que mentionné dans la déclaration de politique générale, « 
le Gouvernement entend développer le réseau des Recypark de proximité pour atteindre l’objectif total de 10 implantations sur l’ensemble du territoire régional ». Deux Recypark additionnels, Buda et Anderlecht, sont déjà en construction, et le Recypark de Jette est en cours de conception. De plus, d’autres sites sont actuellement à l’étude.
Dans les Recypark, la frigolite est collectée dans des sacs en plastique dédiés, dont le transport (depuis un lieu de rassemblement) et le traitement sont actuellement pris en charge par la firme Eco Fill. Cette dernière se charge de la compression de la frigolite sur leur site en Belgique en perspective de son transport vers des recycleurs situés en Europe, tous adhérents du système FostPlus.
La frigolite y est déchiquetée et extrudée en granulats purs de Polystyrène en vue d’être ré-utilisés comme matière première secondaire, par exemple dans la fabrication de panneaux ou de mortier isolants.
En 2021, 26 tonnes de frigolite ont ainsi été collectées via les Recypark. Ces chiffres sont en constante augmentation ; ils ont augmenté de plus de 10% par rapport à 2020, et de plus de 50% par rapport à 2018.
Ces chiffres sont ceux des ménages. En effet, il faut distinguer la filière des déchets ménagers de celle des déchets industriels. En ce qui concerne les déchets industriels, toutes les entreprises bruxelloises ont la possibilité de faire enlever leur frigolite en collaborant avec un collecteur de déchets privé. En 2020, 85 entreprises bruxelloises ont fait collecter des déchets de frigolite par le biais d’un collecteur privé. En fonction des volumes générés, le collecteur peut proposer un enlèvement dans des sacs en plastique, des conteneurs fixes ou en balles. A ce jour, 36% de la frigolite collectée auprès des entreprises l’est via des sacs. Ceci permet également de cibler des entreprises qui n’en collectent que peu.
En 2020, 73 tonnes de frigolite ont été collectées à Bruxelles et ont été recyclées, soit 3 fois plus que pour les ménages la même année.
Etant donné qu’il n’y a pas de données par région concernant les quantités d’emballages mises sur le marché,
il n’est pas possible de calculer un taux de recyclage spécifique à la région bruxelloise. Le taux de recyclage peut cependant se calculer à l’échelle nationale.
En ce qui concerne les déchets ménagers, les quantités de frigolite collectées et recyclées sont inclues dans le taux de recyclage des emballages ménagers en plastique qui était de 51,1 % en 2020.
En ce qui concerne le secteur industriel, le taux de recyclage des emballages de frigolite s’élevait à 59% en 2018.
Il est passé à 68% en 2020.
En vue de continuer à améliorer ces chiffres, je m’attèle à multiplier les points de collecte dédiés aux ménages.
Comme déjà évoqué, deux nouveaux Recypark régionaux sont en cours de construction et des Recypark additionnels sont à l’étude.
Par ailleurs, pour ce qui est des déchets industriels, la nouvelle version du Brudalex – que je déposerai au gouvernement en 3
ème lecture avant l’été - impose aux entreprises une obligation de tri de la frigolite. Cette obligation devrait augmenter significativement le nombre d’entreprises faisant appel à une collecte sélective de la frigolite.
Quoi qu’il en soit, le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. Il est donc capital de réduire les quantités d’emballages mises sur le marché, ce que je m’attelle à réaliser au travers du plan régional de gestion des ressources et des déchets, et notamment des objectifs fixés dans les agréments de FostPlus et de Valipac, pour toujours plus de prévention et de réutilisation.
Pour les déchets d’emballages industriels, les données de l’année 2021 ne sont pas encore disponibles.