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Question écrite concernant Présence du crabe hybride japonais dans nos rivières et plans d’eau

de
Ariane de Lobkowicz
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1146)

 
Date de réception: 04/06/2022 Date de publication: 05/08/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 07/07/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
15/06/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question   

La Vlaamse Milieumaatschappij capture chaque année des centaines de milliers de crabes qui sont, en réalité, une forme hybride d’un crabe chinois et d’un crabe japonais.

Cette forme hybride que l’on retrouve maintenant en Flandre, et probablement aussi en Wallonie, semble n’exister que dans l’est de la Russie.

Malheureusement, cet animal provoque la disparition de plantes aquatiques qui lui servent de nourriture. De ce fait, cette nourriture fait ensuite défaut à d’autres espèces.

Par ailleurs, ce crabe est aussi l’une des causes à d’avantage de sècheresses et d’inondations.

Je voudrais vous demander qu’en est-il de notre Région ? Cette espèce y est-elle également répertoriée ? Si oui, comment évoluent ses populations ? Des mesures sont-elles prises pour en contenir voire en diminuer les effectifs ?

 

 
 
Réponse    1)
Une récente étude du ‘Zoologischen Museum Kiel’ en collaboration avec l’université d’Anvers a déterminé que les crabes chinois que l’on retrouve depuis de nombreuses décennies dans les cours d’eau belges sont en fait un
hybride entre deux espèces très voisines, le crabe chinois et le crabe japonais. Cette découverte a été faite en comparant l’ADN de spécimens en Flandre avec des spécimens de référence de chaque espèce.
Cette espèce est effectivement présente dans la Senne et dans le Canal depuis de nombreuses années.
La famille des Varunidae est recensée avec les invertébrés du monitoring biologique qui a lieu dans la Région Bruxelles-Capitale tous les 3 ans.
Au printemps 2019, 142 crabes ont été recensés dans le piège posé en sortie de la Senne et 13 dans le Canal en sortie de Région.

2)
En Région Bruxelles-Capitale, aucune mesure n’est prise à ce jour pour contenir ou diminuer les effectifs de ce crabe invasif car il s’agit d’une espèce hautement mobile qui migre dans nos cours d’eau et qui peut facilement se déplacer entre les régions. En Flandre, les premiers essais sont effectués afin de capturer les crabes en amont d’une petite rivière, mais ceci n’est possible que dans les petits cours d’eau où l’espèce s’y retrouve en grand nombre. Ce scénario n’est pas applicable aux cours d’eau à Bruxelles.

On notera toutefois que, globalement face à des espèces exotiques envahissantes, la Région agit activement en termes de surveillance et de mesures préventives lorsque des solutions fiables se développent. Ainsi, le futur Plan de gestion de l’Eau 2022-2027 comporte une mesure (M 1.4) intitulée :
Lutter contre les espèces exotiques envahissantes qui portent atteinte ou présentent un risque pour le bon potentiel écologique des masses d'eau de surface. La Région de Bruxelles-Capitale est activement impliquée dans un projet Life européen ‘RIPARIAS’ qui entend optimiser la gestion de certaines espèces exotiques envahissantes en bordure de rivières et dans les étangs par-delà les frontières régionales.