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Question écrite concernant l’eau chaude à la place des herbicides

de
Jonathan de Patoul
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1166)

 
Date de réception: 30/06/2022 Date de publication: 20/09/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 15/09/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/07/2022 Recevable
 
Question   

Un train-prototype est actuellement en test dans l’est du pays. Il est doté d’un dispositif permettant de désherber avec de l’eau chaude, dans l’optique de se passer des herbicides.

Compte tenu des nombreuses infrastructures ferroviaires situées en Région bruxelloise, avez-vous connaissance de ce premier test en Belgique? Avez-vous pris des contacts pour en savoir plus sur le procédé utilisé?

 

 
 
Réponse    Compte tenu des nombreuses infrastructures ferroviaires situées en Région bruxelloise, avez-vous connaissance de ce premier test en Belgique ?

Oui, Bruxelles Environnement suit avec grand intérêt ces essais menés depuis 2021 dans la région de Liège.

Mon administration entretient des contacts réguliers avec Infrabel afin de rendre leurs pratiques de désherbage des voies ferrées de plus en plus durables. Parallèlement au renforcement des conditions de dérogation pour l’usage encore nécessaire d’herbicides, l’administration pousse au maximum vers les alternatives. Des portions de plus en plus étendues du rail bruxellois sont desherbées de manière mécanique (fauchage avec débrouissailleuses et arrachage).

A ce stade, il n’existe toujours pas d’alternatives opérationnelles à large échelle pour pouvoir abandonner le désherbage chimique des voies.
En concertation avec les 3 Régions, Infrabel réalise des tests pour rechercher et développer les techniques de désherbage de demain :
techniques préventives (aménagement de pistes de sécurité nécessitant peu d’entretien, modification des revêtements de l’assise ferroviaire…) et curatives (prototypes d’appareils pour du désherbage mécanique, thermique et électrique).

Vous pouvez consulter cette page web pour obtenir plus d’information sur la stratégie de désherbage des voies développée par Infrabel :
https://infrabel.be/fr/d%C3%A9sherbagevoies

Avez-vous pris des contacts pour en savoir plus sur le procédé utilisé ?

Oui, comme dit précédemment, l’administration de Bruxelles Environnement est en contact régulier avec Infrabel sur ce sujet.

Voici les informations plus détaillées fournies par Infrabel au sujet du prototype de train à eau chaude :

« Long de 180m, il se compose de 2 locomotives encadrant 5 wagons. Trois d’entre eux sont des citernes, bien isolées, qui contiennent 3 x 50 .000 litres d’eau portée à 90°C. Sur les 2 autres wagons, on trouve le dispositif de chauffe, un groupe électrogène et des ordinateurs qui pilotent le système de déversement : 2 buses sont situées de part et d’autre des citernes pour traiter les pistes de sécurité latérales ; 4 autres se trouvent sous les citernes pour traiter spécifiquement le ballast. Dans sa configuration actuelle, le « train H2O » circule à une vitesse de 20km/h, suffisante pour ne pas gêner le trafic des trains. A raison de 3 à 6m³/km d’eau chaude déversés, il est à même de traiter plusieurs dizaines de kilomètres par jour. Dans certaines zones, notamment celles ou la biodiversité est particulièrement riche aux abords des voies, il n’asperge que le ballast. A raison de 3 à 4 passages par an, (contre 2 lorsque l’on emploie des herbicides) l’usage d’eau chaude pourrait suffisamment ralentir la croissance de la végétation.
Les premiers tests sont encourageants et seront prolongés, dans les 2 à 3 prochaines années, principalement sur une partie de l’axe Anvers-frontière allemande. Le temps aussi que ce train-prototype devienne écologiquement plus performant. Dans le futur, l’eau sera chauffée à l’aide de pellets ou d’une pompe à chaleur, avant le départ du train. Un dispositif informatique de détection de la végétation, recourant à l’intelligence artificielle, actionnera les pompes de façon autonome afin de réduire les quantités d’eau utilisées »