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Question écrite concernant la création d'un centre régional intégré pour les toxicomanes

de
Mathias Vanden Borre
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°866)

 
Date de réception: 07/07/2022 Date de publication: 03/10/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 20/09/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/08/2022 Recevable
 
Question   

Le centre régional intégré pour toxicomanes de l’avenue du Port devrait ouvrir ses portes en 2025. Le complexe de 4.000 mètres carrés proposera non seulement un parcours de soins mais aussi une salle de shoot.

Le coût total du projet s'élève à près de 12,5 millions d'euros, dont 5 millions sont financés par le Fonds Sommets européens. Mais dans le rapport annuel 2021 du maître architecte, on note que le budget d'exécution du concours pour le centre intégré pour toxicomanes n'est que de 7,4 millions d'euros, soit environ 5 millions d'euros de moins.

Dans sa réponse à ma question écrite n° 280, le ministre-président a indiqué que le futur centre pour toxicomanes ferait l’objet d’une concertation avec le quartier et les institutions voisines en 2021.

À cet égard, je voudrais vous poser les questions suivantes :

  1. À quel stade de la procédure urbanistique le projet en est-il? Une demande de permis de bâtir a-t-elle déjà été introduite ? Quand la réception du centre est-elle prévue ?

  2. Quel est le coût total estimé ? Comment s'explique la différence de 5 millions d'euros ? Pourquoi le budget d'exécution, mentionné dans le concours, est-il inférieur de 5 millions d'euros au montant annoncé par le ministre-président dans sa réponse à la question écrite n° 280 ?

  3. Est-il question d’un cofinancement ? Dans quelle mesure d'autres pouvoirs publics ou partenaires privés sont-ils impliqués dans le centre intégré pour toxicomanes ? Le plan financier du projet peut-il nous être détaillé ?

  4. Pourquoi a-t-on choisi ce site ? Quels autres sites ont-ils été envisagés ? Une étude de faisabilité a-t-elle été réalisée ?

  5. Combien de réunions de concertation avec le quartier et les institutions voisines ont-elles déjà été organisées en 2021 et 2022 ? Quelles institutions voisines ont-elles été invitées à ces réunions de concertation ?

  6. Pouvez-vous en dire plus sur le point n° 9 de l'ordre du jour du conseil des ministres du 7 juillet 2022 concernant l’Investissement Infrastructure d’Équipement - Projet de centre intégré Transit – État des lieux et changement de pouvoir adjudicateur en vue de faciliter le suivi administratif du projet.(GRBC-RV-30.77991) ?

 

 
 
Réponse    Les études de demande de permis d’urbanisme vont débuter prochainement. La demande de permis n’a donc pas encore été introduite. Ce dépôt est prévu pour la fin de cette année, l’objectif étant d’ouvrir le centre dans le courant de l’année 2025.

Le projet est estimé à 14.747.790,73 € dont le financement est assuré par la Région. Ce montant est le montant global qui tient compte des études et indexé suite à l’inflation que nous connaissons actuellement.


Le choix du site a été dicté par la nécessité de s’implanter au plus près de ce qu’on appelle dans le jargon les “scènes ouvertes”, soit les scènes de consommation les plus difficiles. Pour permettre une intégration optimale du futur centre dans son environnement urbain (accessibilité, acceptabilité, connaissance des habitudes de vie des usagers de drogues et des habitants du quartier), une analyse se basant sur l’expertise des partenaires de terrain (Zones de Police, STIB, réseau spécialisé, …) ainsi que sur le contenu des documents de référence émanant de chaque commune (diagnostic local de sécurité, Plan bruxellois de prévention et de proximité, Contrat de quartier,…) a été réalisée. Il a ensuite fait l’objet d’études d’implémentation réalisées par la SAU et le Bouwmeester Maitre Architecte (BMA).


Le choix de ce site crée la possibilité de construire un bâtiment «
sur mesure, aux normes actuelles d’environnement et pensé pour s’intégrer dans le développement du quartier » pour le Centre Intégré.


Le projet est entré dans sa phase d’opérationnalisation, une première grande communication institutionnelle a été réalisée le 12 octobre 2021. Elle comprenait, une conférence de presse de présentation du projet architectural et des objectifs et missions du futur centre intégré. Le même jour, en soirée, a été organisée, au Centre culturel Pôle Nord, une soirée d’information pour les riverains. Pour ce faire, un courrier d’invitation a été distribué à +/- 4000 ménages. 64 riverains du lieu d’implantation du centre s’y sont inscrits et une cinquantaine d’entre eux y ont participé.



Ceux-ci étaient issus principalement du quartier Maritime, situé sur la commune de Molenbeek-Saint-Jean, et de la Tour Upsite et de ses alentours situés sur le territoire de Bruxelles Ville. Ce double événement s’est déroulé entre-autres en présence, des Bourgmestres de la Ville de Bruxelles et de Molenbeek Saint-Jean et de ses représentants, des opérateurs du projet (SAU, safe.brussels, Transit), du cabinet d’architecture lauréat et de Perspective Brussels.

Le 14 décembre 2021, une présentation du projet a également eu lieu à la Maison de quartier Millénaire. Celle-ci s’inscrivait dans une réunion, organisée par le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, plus globale sur les enjeux et sur les projets dans le quartier.

Le 7 février 2022, une séance d’information sur le projet de Centre Intégré s’est encore tenue au centre communautaire maritime. Celle-ci faisait suite à l’invitation du président du comité de quartier.

La Région de Bruxelles-Capitale a une attention particulière sur l’acceptabilité du projet par les riverains et pour positionner le futur dispositif comme une opportunité pour le quartier et ses alentours en termes de sécurité publique et de cohésion sociale.


La grande majorité des riverains rencontrés lors de ces séances ou de manière informelle ne semble pas être opposée au projet. Ils reconnaissent d’ailleurs l’importance d’offrir des solutions d’accueil au public précarisé usager de drogues qui depuis plusieurs décennies est présent aux abords du canal et aux alentours de la Place Sainctellette notamment.

Le nouveau dispositif permettra une intervention rapide, ce qui a précisément pour objectif de résoudre les difficultés et les incivilités liées à l’usage de drogue en cours actuellement dans leur quartier.


Quant au point mis à l’agenda du Gouvernement le 7 juillet 2022, il avait pour objectif de rassembler sous une décision l’ensemble des décisions passées et de restructurer le mode de financement.