Question écrite concernant le soutien à l’artisanat et à l’industrie locale bruxelloise.
- de
- Véronique Lefrancq
- à
- Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°637)
| Date de réception: 02/09/2022 | Date de publication: 20/12/2022 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 21/22 | Date de réponse: 13/12/2022 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 04/11/2022 | Recevable | p.m. |
| Question | Au sein de la déclaration de politique générale de votre Gouvernement, vous indiquiez votre volonté d’étudier la création d’un label « Designed / Made / Grown / Repaired in and around Brussels ». Au sein de la lettre d’orientation pour le budget 2022, vous annonciez de grands projets pour soutenir l’artisanat bruxellois avec, en plus de la mise en place du label, la création d’une maison de l’artisanat. Cet objectif est à nouveau repris dans la stratégie « Shifting Economy », ce qui montre votre attachement à cette thématique.
Je regrette toutefois qu’en pratique, le projet semble toujours être au point mort. En effet, en 2021, vous aviez dédié 100.000 euros pour soutenir la mise en place d’une maison de l’artisanat, du label « Artisans bruxellois », et d’une fédération de l’artisanat. Sur les trois projets annoncés, vous aviez seulement lancé un marché pour définir les contours du label, marché dont les premiers résultats étaient attendus vers la fin 2021. Mais depuis, c’est le silence radio. L’artisanat et le travail localisé sont pourtant deux éléments qui peuvent transformer efficacement l’économie tant par l’impact local sur l’emploi que d’un point de vue environnemental. L’OCDE indiquait d’ailleurs que l’artisanat restait une voie privilégiée pour les jeunes en formation professionnelle. Je souhaiterais donc vous poser, Madame la Secrétaire d’Etat, les questions suivantes :
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| Réponse | Les défis climatiques, environnementaux et sociaux imposent de revoir en profondeur nos processus de production. La Transition économique signifie aussi soutenir l’ancrage territorial de l’activité économique. En effet, on ne peut pas aligner les objectifs économiques sur les objectifs environnementaux et sociaux sans aider l’activité locale à se déployer pour rapprocher les biens des consommateurs, pour répondre aux besoins des Bruxellois.es, pour créer et maintenir de l’emploi bruxellois non délocalisable et de qualité. La Stratégie Shifting Economy met en avant 4 politiques transversales dont le soutien à la production locale et au commerce. La mesure COMM 15 vise spécifiquement le soutien aux initiatives de valorisation de l’artisanat mais n’est certainement pas la seule mesure de soutien à l’artisanat reprise dans Shifting Economy. En effet, même si elles ne visent pas exclusivement les artisan.e.s, les mesures suivantes ont pour objectif de répondre à leurs besoins d’hébergement et d’accompagnement : - LOCAL 3 (Créer un guichet des occupations temporaires des bâtiments et terrains inoccupés) ; - LOCAL 4 (Augmenter l’offre de localisations accessibles pour des projets de transition économique) ; - LOCAL 6 (Soutenir le développement de projets entrepreneuriaux au travers des Centres d’Entreprises) ; - LOCAL 7 (Coordonner les FabLabs) ; - PROD 4 (Favoriser l’innovation et la production urbaine durable en soutenant le secteur R&D en lien avec la production) ; - PROD 5 (Maintenir et développer des lieux de productions) ; - PROD 8 (Veiller à développer la mixité des fonctions à Bruxelles). Le contrat de gestion de citydev.brussels contient quant à lui également plusieurs mesures de soutien aux artisan.e.s., notamment la mesure qui vise à doubler le nombre de parcs TPE-PME d’ici 2025 (article 22) ou encore aux projets pilotes « Réessaimer l'artisanat en ville », « Ateliers clé sur porte » et « soutien à la moyenne production » (article 27). Enfin, la Région offre également un soutien spécifique aux artisan.e.s des secteurs de la Mode et du Design au travers du MAD. En ce qui concerne le label, hub.brussels a en effet été mandaté afin d’évaluer la pertinence de la création d’un label « artisan bruxellois » ou tout autre mécanisme visant à soutenir le secteur artisanal en Région de Bruxelles-Capitale. Un marché public a été lancé en 2022 pour « engager un consultant pour la réalisation d’une étude marché sur la thématique de l’artisanat ». Ce marché a été remporté par une association de fait de 3 experts et a abouti à la rédaction d’une étude présentée avant les congés estivaux. Dans ce cadre, 11 fédérations et associations bruxelloises ou fédérales (UCM, BECI, SNI, Mad.brussels, Good Food, Confédération Construction, EFP, Vitrine de l’artisan, EntreprendreBruxelles, Brussels Exclusive Label et Wecandoo), ainsi qu’une centaine d’artisans, ont été interrogés. La principale conclusion de cette étude était qu’aussi bien les fédérations et associations, que les artisan.e.s n’étaient pas convaincu.e.s de la pertinence de créer un label « artisans » bruxello-bruxellois. Leurs demandes portaient plutôt sur une meilleure visibilité du label fédéral, via entre autres des opérations de promotion, ainsi que sur un renforcement de l’accompagnement des artisan.e.s. Sur la base de ces résultats, hub.brussels a organisé en juin et juillet 2022 une série de workshops afin, d’une part, de valider les conclusions auprès des acteurs de terrain et, d’autre part, de co-construire un plan d’actions avec eux. Des représentants de communes bruxelloises y étaient notamment présents et ceux-ci ont donc pu alimenter les réflexions qui y ont été menées. Ce plan d’actions est en cours de finalisation et devrait être lancé dans les semaines qui viennent. En parallèle, mes collaborateurs ont échangé avec le cabinet du Ministre Clarinval, afin de voir comment le label fédéral pouvait mieux répondre aux attentes des artisan.e.s bruxellois.es, via entre autres un renforcement sa visibilité. Des discussions sont en cours entre citydev.brussels et hub.brussels concernant la Maison de l’artisanat. Le contour de cette mesure a été revu, notamment sur la base des retours des secteurs et des disponibilités budgétaires. Ce projet fait partie intégrante de la stratégie de soutien aux artisan.e.s et s’articulera avec les initiatives institutionnelles et privées existantes (MAD, Centres d’Entreprises, Micro Factory, Fais le toi-même, etc.). |