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Question écrite concernant la problématique des commerces vides dans le centre-ville.

de
David Weytsman
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°649)

 
Date de réception: 10/10/2022 Date de publication: 19/01/2024
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 21/12/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/11/2022 Recevable p.m.
 
Question    Une partie des commerces du centre-ville se porte mal. Les commerçants souffrent des crises successives (Covid, énergie, guerre en Ukraine avec la hausse des prix des matières premières, etc). Ils souffrent aussi très fort de la politique de mobilité et du peu de considération du politique de manière générale, que ce soit de la part de la Ville de Bruxelles ou de la Région. Or nous devons être à leurs côtés.

Je souhaiterais remercier ces commerçants, ces entrepreneurs, ces indépendants. Ils créent les conditions de notre richesse et de notre bonheur à tous.

Dans le cadre de cette question, je souhaiterais mettre en lumière une problématique spécifique : les commerces vides. Cela a des enjeux bien sûr pour nos entrepreneurs et indépendants, mais aussi pour l’attractivité économique et touristique du cœur de notre Ville-Région. Je suis inquiet de voir autant de cellules commerciales vides dans le centre-ville.

Au 1er septembre 2021, vous annonciez qu’au niveau régional, 13,7% des cellules commerciales étaient inoccupées. Pour le « quartier de la Grand Place », vous parliez de 14,3%.

A titre comparatif en 2021 : Malines était à 12%, Waterloo à 10,1%, Bruges à 8% et Louvain-la-Neuve à 1,2%.

Il y a un an, dans cet hémicycle, vous reconnaissiez que le centre-ville était particulièrement touché par la vacance.

  • Dans le quartier Antoine Dansaert, j’ai compté 12 commerces vides.

  • Sur le Boulevard Adolphe Max, j’en ai compté 6.

  • Dans l’Îlot Sacré, j’ai compté 8 commerces vides.

  • Dans la rue neuve, entre 15 et 18 magasins sont vides. On me rapporte également qu’il serait plus difficile de louer les locaux commerciaux au bout de la rue, côté Place Rogier.

Je plaide pour que les autorités se mettent au service des entrepreneurs comme elles le font pour bien d’autres personnes. Le secteur commercial bruxellois est fragilisé non seulement par la délocalisation du commerce de gros mais aussi par la fermeture des commerces de détails et de proximité, entraînant inévitablement la perte d’emploi en Région bruxelloise. Plusieurs leviers doivent être activés d’urgence pour maintenir et redéployer l’activité des commerces de proximité :

  1. Des leviers réglementaires : révision du PRAS, révision des procédures d’octroi de permis, etc ;

  2. Des leviers de communication : mieux indiquer les noyaux commerçants notamment par un fléchage adapté aux voitures mais aussi aux piétons ;

  3. Des leviers financiers comme la création de primes et aides pour les artisans et producteurs locaux ou la création d’un fonds d’investissement permettant de renforcer les noyaux commerçants par la collaboration de partenaires privés et publics ;

  4. Des leviers de participation : mutualisation de certains services pour les commerçants d’un même quartier : comptabilité, site internet, livraisons ;

  5. Des leviers urbanistiques : valorisation des quartiers par leur réfection, embellissement, verdurisation, etc.

J’en viens à mes questions :

  • Au vu des éléments qui précèdent et des mesures que je vous propose, quelle est votre stratégie pour lutter contre les commerces vides ?

  • Dans le cadre de cette stratégie, quelles mesures concrètes prenez-vous pour endiguer ce problème et éviter à tout prix que la vacance commerciale atteigne les 30% demain ?

  • Quels résultats obtenez-vous des initiatives initiées ?

Madame la Secrétaire d’État, nous devons redynamiser l’économie bruxelloise, pas la plomber.

 
 
Réponse    En ce qui concerne le taux de vacance commerciale, les équipes de hub.brussels indiquent qu’elle a légèrement régressé depuis septembre 2021. Elle est passée de 13,7% (01/09/21) à 13,5% (01/06/22).
La Région de Bruxelles-Capitale a globalement retrouvé son taux de vacance commerciale d’avant crise sanitaire.

Sur les 6 premiers mois de l’année de 2022, le quartier « Grand-Place » a vu sa vacance commerciale passer sous de la barre des 14% (13,8%). À titre indicatif, la vacance commerciale tournait autour des 12,5% avant la crise sanitaire.

Les relevés de commerces de hub.brussels confirment aussi le fait que le bout de la rue Neuve (côté place Rogier) est durement touché par un important taux de vacance commerciale depuis plusieurs mois.

Le site analytics.brussels contient de nombreuses informations sur le mix commercial des quartiers commerçants bruxellois, en ce y compris la vacance commerciale dans chaque quartier.

Depuis le début de la législature, plusieurs outils de soutien ont été développés ou amplifiés :
- augmentation du budget alloué à l’AAP
Open Soon, passé de 400.000€ à 600.000€ pour soutenir l’ouverture de nouveaux commerces de qualité en Région de Bruxelles-Capitale et, par-là, permettre de lutter contre la vacance commerciale.
- AAP
Local & Together créé en 2020 afin de soutenir les associations de commerçants et les dynamiques collectives au niveau des quartiers. Cet AAP permet aux commerçants de mettre en place, grâce à un financement régional, des actions de communication autour de leur quartier, d’organiser des animations afin de faire vivre les lieux où ils sont implantés, de mutualiser certains services, de développer des mesures spécifiquement destinées à lutter contre les difficultés amenées par la prolifération de cellules commerciales vides.
-
Guichets d’Economie Locale qui, depuis mon arrivée, ont vu leur budget doubler, permettant à chaque GEL d’engager 2 personnes supplémentaires, dont l’une a spécifiquement pour mission d’aller à la rencontre des commerçants de leur quartier et l’autre d’accompagner ces mêmes commerçants dans leurs difficultés ou développements.
- Les nombreuses initiatives mises en place par les équipes de hub.brussels qui accompagnent les commerçants bruxellois dans leur lancement ou développement et qui travaillent actuellement, à ma demande, sur un plan de soutien aux artisans bruxellois.
- L’ouverture des auberges espagnoles et de Kokotte qui s’implantent dans des quartiers où la vacance commerciale est souvent problématique et qui ont, entre autres, pour ambition de participer au développement des dynamiques économiques locales.
- Les projets développés par les différentes communes et pour lesquels hub.brussels partage son expérience et ses compétences.

Mais tout cela ne sera pas suffisant pour empêcher la vacance commerciale dans certains quartiers. La demande en cellule commerciale a évolué au fil du temps et, les très petites cellules répondent moins aux pratiques et besoins commerciaux actuels qu’auparavant. La concurrence des grands centres commerciaux doit aussi être prise en compte.

La Région n’a par ailleurs pas de maitrise foncière par rapport à certaines communes ou CPAS pour insuffler le développement de quartiers. Je ne pense d’ailleurs pas que ce soit son rôle. Elle agit en soutien aux dynamiques locales et en complémentarité avec les initiatives communales et des politiques commerciales des communes.

La vacance commerciale est une problématique que mes équipes et administrations suivent très activement, comme en témoigne le monitoring mis en place par place par les équipes de hub.brussels et disponible sur la plateforme analytics.brussels.