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Question écrite concernant le déplacement des renards et le système de dérogations associé.

de
Jonathan de Patoul
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1290)

 
Date de réception: 26/09/2022 Date de publication: 02/02/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 19/01/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/12/2022 Recevable p.m.
 
Question    Cela fait maintenant presque quarante ans que le renard roux s’est établi dans certaines communes de la Région bruxelloise. D’origine rurale, il s'est pourtant parfaitement et très vite adapté à l’environnement urbain et semi-urbain, où il a pu trouver de la nourriture en suffisance. Il n’est désormais pas rare d’en apercevoir dans les rues, les parcs et les jardins de notre Région.

Toutefois, la présence de cette espèce en milieu urbain s’accompagne parfois de quelques problèmes. Mis à part les nuisances liées aux ordures et aux sacs éventrés, l’un des problèmes les plus fréquents reste d’avoir un ou plusieurs renards coincés dans un espace clos dont ils ne parviennent plus à ressortir. Le cas typique est celui de l’intérieur d’îlot, ce qui engendre, outre un mal être pour ces animaux, des nuisances considérables pour les riverains concernés (avec des renards qui rentrent dans les maisons ou se montrent agressifs vis-à-vis des autres animaux domestiques).

Dans notre région, le renard roux est au même titre que tout autre mammifère indigène, une espèce protégée. Ceci implique que dans le cas de renards coincés aucune intervention n’est possible sauf à introduire une demande de dérogation auprès du conseil supérieur bruxellois de la conservation de la nature pour obtenir le déplacement des renards. Cette procédure reste toutefois méconnue et difficile à mettre en place. De plus, trouver quelconque information relative à cette dernière sur le site de Bruxelles Environnement relève du défi.

Néanmoins, il me revient qu’une dérogation pour déplacer des renards a déjà été octroyée sous conditions strictes. Dans l’intervalle, il est clair que les communes sont en première ligne et supportent une grande partie de la charge : réunion d’habitants, rédaction du dossier de demande de dérogation, financement d’une éventuelle opération, etc. Pourtant, votre administration a bien conscience des problèmes que certaines situations peuvent engendrer pour les renards eux-mêmes.

A ce propos, Monsieur le Ministre, voici mes questions :

  1. Jusqu’à présent, combien de dérogations ont pu être accordées ? Dans quelles communes et situations précises ? Avec quels résultats ? A qui incombent les frais engendrés par l’opération ?

  2. Y a-t-il une réflexion pour faire évoluer ce système de dérogations ? Si oui, quels sont les ajustements prévus ? Si pas, pourquoi ?

  3. Comment Bruxelles Environnement soutient-elle les communes impactées par des situations délicates impliquant des renards ou toute autre espèce protégée ?

 
 
Réponse    1)
2)
3)
Les dérogations pour déplacement de renards existent en effet et, contrairement à ce que vous dites, l’information me semble assez facilement accessible en tapant les mots clefs « Bruxelles ou Bruxelles Environnement – renard - dérogation » sur un moteur de recherche web.

14 dérogations de ce type ont été octroyées en 2021, 7 en 2022. Les dossiers visaient à « fermer » des terriers habités, parce que ceux-ci posaient des problèmes de stabilité (lorsqu’ils se trouvent sous un arbre ou une terrasse) ou de passage pour les habitants. L’opération est à charge du demandeur. Ces opérations de fermeture des terriers ont pour résultat le déplacement des renards vers un autre lieu d’habitat.

Le système de dérogations à l’Ordonnance Nature a un sens du point de vue de la préservation de l’écosystème urbain, toujours plus menacé. Ce système est pensé pour protéger la biodiversité et garantir une coexistence entre les espèces – dont les humains – en ville. Il n’est pas prévu de revoir les modalités de ce système.


Comme déjà expliqué à l’occasion de questions parlementaires écrites que vous m’avez posées, Bruxelles Environnement (BE) effectue un suivi de l’espèce, compile ces informations et les mets à disposition du grand public sur son site web. BE se tient à disposition des communes pour les conseiller et les accompagner dans leur prise de décision sur ces dossiers. BE accompagne également les citoyens dans le processus d’introduction d’une demande de dérogation dont nous venons de discuter.