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Question écrite concernant l’accompagnement psychologique à destination des femmes entrepreneures

de
Latifa Aït Baala
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°662)

 
Date de réception: 12/01/2023 Date de publication: 20/03/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 07/03/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/01/2023 Recevable
 
Question   

Vous n’êtes pas sans savoir que la plupart des femmes entrepreneures doivent bien souvent assurer la double casquette de cheffe d’entreprise et de cheffe de leur propre famille, ce qui peut vite mener à l’épuisement, si des précautions ne sont pas prises.

Bien que de nombreux organismes, en charge d’accompagner les femmes dans leur processus de création d’entreprise, soient présents sur le marché. Force est de constater que très peu de choses ont été réalisées quant au soutien psychologique avant, pendant et après la création d'une entreprise.

J’aurais souhaité vous poser les questions suivantes :

  • Une cellule d’accompagnement psychologique a-t-elle été mise en place pour les entrepreneurs ? Si oui, quel a été le nombre d’interventions de cette cellule d’accompagnement psychologique ? De quels moyens humains et techniques dispose cette cellule ?

  • Quelles ont été les catégories d’entrepreneurs prises en charge par cette cellule ? Avez-vous une indication quant au profil d’entrepreneurs, qui y ont le plus souvent recours ? Pouvez-vous me donner une répartition genrée ?

  • Une attention particulière est-elle portée à l’égard des femmes entrepreneures ? Existe-t-il une ligne d'assistance téléphonique ? Dans l'affirmative, de quel canal s’agit-il ?

  • Dans le cadre des programmes des différents incubateurs, existe-t-il un accompagnement psychologique pour les femmes ? Le cas échéant, comment cela fonctionne-t-il ?

 

 
 
 
Réponse    En ce qui concerne les dispositifs de soutien à la santé mentale des indépendant.es, je me permets de vous renvoyer vers ma réponse à la question orale de Monsieur Weytsman en séance plénière de la Commission Communautaire française le 27 janvier 2023.

Pour rappel, la Région a renouvelé son soutien au dispositif de soutien psychologique pour indépendants en détresse, coordonné par l’asbl « Un Pass dans l’Impasse – centre de prévention du suicide et d’accompagnement ». Ce dispositif a été mis en place dans le cadre de la crise covid grâce à un soutien du Fédéral et il nous parait essentiel de le pérenniser tant il est également une réponse pertinente face à la crise énergétique.

Le dispositif s’articule autour de trois axes :
- une ligne téléphonique gratuite 0800/300.25 (ouverte du lundi au vendredi de 8h30 à 17h00). Les opérateurs sont des professionnels de la santé sensibilisés à l’écoute bienveillante qui peuvent en fonction de la demande et des besoins de l’appelant le réorienter (avec maximum 4 séances de soutien psychologique entièrement gratuites avec un psychologue) ;
- un réseau de sentinelles déployé parmi toutes les personnes susceptibles d’être en contact avec un.e indépendant.e (juges des tribunaux de l’entreprise, comptables, banques, structures d’accompagnement, etc.). Dans le cas du signalement par une sentinelle, une fiche alerte est réalisée, avec l’accord obligatoire de l’indépendant. Une fois cette fiche transmise à l’ASBL, les psychologues d’« Un pass dans l’impasse » rappellent l’indépendant (dans un délai de 24 heures, jours ouvrables) afin de lui proposer une prise en charge gratuite, de proximité et possiblement anonyme, l’informer sur la suite du dispositif et répondre à ses éventuelles interrogations.
- un réseau de partenaires afin d’orienter les indépendants selon leurs besoins.

Au total, depuis sa création en juillet 2020, ce dispositif a permis de soutenir 2.127 indépendant.es et d’offrir 9.415 consultations avec un psychologue de l’asbl ou un psychologue conventionné avec « Un pass dans l’impasse ».

En ce qui concerne la répartition des indépendant.es accompagné.es :
- La ligne téléphonique est accessible à tous les entrepreneur.es francophones de Belgique sans distinction de genre mais 54% sont des femmes
- Les principaux secteurs sont le commerce et la vente (18%) ainsi que l’hôtellerie et la restauration (16%)
- La tranche d’âge la plus représentée est celle des 35-44 ans avec un âge moyen de 42.9 ans.

Deux psychologues travaillent à temps plein pour le dispositif, ainsi qu’une coordinatrice.

A mon initiative, la Région a également mis en place une Plateforme d’échange entre les acteurs de soutien aux entrepreneurs en difficulté. C’est une collaboration unique en Belgique qui réunit les acteurs juridiques, le monde financier, les professionnels du chiffre, l’accompagnement général et spécialisé et le soutien psychologique. Elle regroupe : le Tribunal de l’entreprise, le Barreau de Bruxelles, Balie Brussel, ITAA – Institut des experts comptables, BECI / CED, BeMediation, Fondation Pulse (Revival), Réseau Entreprendre (Oasis), Un pass dans l’impasse, UCM, Unizo, Bruxeo, Reload.Yourself, ACASTI - fédération des caisses d'assurances sociales pour indépendants, Febelfin, Hub.brussels, Finance&Invest.brussels. Sa première réunion s’est déroulée le 18 janvier 2023.

Enfin, grâce à l’appel à projets Women in business, lancé en 2022, 8 structures d’accompagnement à destination des candidates entrepreneuses et des entrepreneuses ont été soutenues. Ces structures proposent des programmes d’accompagnement qui permettent aux femmes d’acquérir des compétences entrepreneuriales, sous forme de coaching, de formation et de mentorat. Ces structures contribuent également à la création de réseaux, qui permettent aux femmes d’échanger et de s’entraider face aux difficultés, notamment en ce qui concerne l’équilibre vie privée-vie professionnelle. Ce besoin de développer les réseaux avait d’ailleurs été souligné dans le cadre de l’étude sur l’impact de la crise covid sur les entrepreneuses à Bruxelles publiée par hub.brussels en 2021.