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Question écrite concernant les conséquences des arrêts répétés des incinérateurs

de
Jamal Ikazban
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1361)

 
Date de réception: 01/02/2023 Date de publication: 20/03/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 13/03/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
09/02/2023 Recevable p.m.
 
Question    La politique de gestion environnementale des déchets par Bruxelles-Energie opte pour la valorisation énergétique à partir des ordures ménagères non recyclables.

Une des étapes concerne la valorisation énergétique par incinération des déchets. Les déchets qui ne peuvent pas être réutilisés ou recyclés, peuvent servir de combustible pour la production d'électricité ou de chaleur.

Chaque jour, 1?500 tonnes de déchets sont brûlées dans les incinérateurs de la Région Bruxelloise. Toute la journée, chacun des trois fours du bâtiment situé à deux pas des Docks Bruxsel brûle 21 tonnes de déchets non triés par heure. Si la chaleur émise est utilisée pour créer de l'électricité, l'incinérateur constitue la première cause d'émissions directes de CO2 de la Région de Bruxelles-Capitale (7?% des émissions à lui seul)1.

Notre Région incinère chaque année près de 500.000 tonnes de déchets ménagers non recyclables qui servent à produire l'équivalent des besoins en électricité de 65.000 ménages bruxellois2.

Les trois incinérateurs de Bruxelles-Propreté ont dû être stoppés à plusieurs reprises.

C’est notamment le cas lorsque les cartouches de protoxyde d’azote ou que des grandes bouteilles ne sont pas complètement vides et se retrouvent dans les déchets résiduels, elles provoquent des explosions dans les incinérateurs les endommageant3.

Il faut alors les mettre à l’arrêt au moins 48 heures, temps nécessaires à leur réparation.

J’aurais des questions concernant ces arrêts :

  1. Combien de fois ces incinérateurs ont dû être mis à l’arrêt durant l’année écoulée ?

  2. Quelle a été l’évolution durant cette législature ?

  3. Quelles sont les raisons les plus fréquentes qui endommagent le fonctionnement des incinérateurs et imposent leur arrêt provisoire ?

  4. Quel est le coût de ces réparations ?

 

1. https://www.dhnet.be/regions/bruxelles/2022/09/08/a-bruxelles-la-collecte-des-dechets-fait-sa-revolution-un-ramassage-par-semaine-des-le-1er-mai-2023-T4Z5G74J65HPVPH6Y4ATDUTVLI/

2. https://www.bru-energie.be/environnement.html

3. https://www.lavenir.net/actu/societe/2023/01/31/pres-de-2-tonnes-de-cartouches-de-protoxyde-dazote-collectees-par-bruxelles-proprete-en-3-semaines-OZCS22JWIZGS3DTROQZ4RBCCVI/

 
 
Réponse    1.
En 2022 il y a eu 26 arrêts chaudières imprévus, dont 20 pour casses de grilles, attribuées à des explosions de bouteilles de protoxyde d’azote (N2O).
2.
L’historique des arrêts chaudières imprévus, toutes causes confondues, est le suivant :
· 2019 = 10
· 2020 = 7
· 2021 = 6
· 2022 = 26
3.
Les causes les plus fréquentes d’arrêts chaudières imprévus sont :

· Les fuites d’eau ou de vapeur dans les tubes des chaudières.
· Les casses de grilles. Ces casses surviennent suite à des mécanismes d’usure, comme la chute de blocs de mâchefer ou de béton réfractaire qui se détachent des parois des chaudières, ou à des phénomènes exogènes comme des explosions de contenants en surpression dans les chaudières (bonbonnes de NO2, de propanes,…), …
· Les divers, comme les défauts électriques (TFOs, PLCs , ….), les pannes de pompes ou de ventilateurs aussi bien au niveau des chaudières que des traitements de fumée.


A noter que récemment les casses de grilles sont principalement attribuées à la présence non-autorisée de bonbonnes de protoxyde d’azote dans les apports de déchets.
4.
Le coût total d’un arrêt chaudière imprévu (qui dure en général +/- 48 heures) s’élève à +/- 165 000 € (en 2022) dont :

· +/- 25 000 € de coûts directs pour la réparation des dégâts (variable en fonction de la nature et de l’ampleur des dégâts) comprenant la main d’œuvre et les pièces de rechange.
· +/- 140 000 € de coûts indirects comprenant les pertes de recette d’incinération des déchets et de vente d’électricité, et la consommation de gaz pour arrêter et démarrer la chaudière


Ceci constitue des estimations brutes qui ne tiennent pas compte des particularités et des dégâts spécifiques de chaque arrêt. Les montants peuvent varier de façon importante en fonction des spécificités des arrêts considérés.