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Question écrite concernant les mesures mises en place pour faire face à la consommation de drogue chez les jeunes au volant

de
Latifa Aït Baala
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1543)

 
Date de réception: 02/03/2023 Date de publication: 21/04/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 20/04/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
09/03/2023 Recevable
 
Question    D’après la dernière enquête nationale d'insécurité routière de l'institut Vias, un jeune sur sept en Belgique conduit sous l'influence de la drogue : 11% à Bruxelles, 6% en Wallonie et 5% en Flandre. En outre, 14% des 18-34 ans reconnaissent avoir pris des stupéfiants avant de conduire contre 4% chez les 35-54 ans. 
  • Combien d’accidents de la route ont été recensés à la suite de consommation de drogue en Région bruxelloise pour les années 2020, 2021 et 2022 ?

  • D’après Vias, 8% des conducteurs belges ont affirmé avoir pris des calmants ou des somnifères avant de prendre le volant au moins une fois par mois avec des variations entre les régions. La Région bruxelloise est la plus concernée avec 17%, contre 8% en Wallonie et 5% en Flandre. Quel est le travail entrepris par le gouvernement bruxellois pour enrayer ce problème de consommation de drogue au volant ? Quelles sont les solutions structurelles qui ont été mises en place ?

  • Le cannabis reste la drogue la plus prisée chez les jeunes conducteurs, devant les drogues synthétiques, la MDMA, l'ecstasy, les amphétamines, la cocaïne. À ceux-ci s’ajoute le gaz hilarant, également très populaire auprès des jeunes conducteurs. À cet égard, pouvez-vous me donner plus d’indications quant à la prévention ? Les jeunes sont-ils spécifiquement sensibilisés aux dangers de la consommation de drogue au volant ?

 
 
Réponse    Nombre d'accidents avec lésions corporelles dans la Région de Bruxelles-Capitale lors desquels l'agent de police a constaté qu'une personne concernée était sous l'influence de stupéfiants :
2020 48
2021 55
2022 53
Il s’agit de toute façon d’une sous-estimation - les méthodes de test ne sont pas aussi « faciles » que les contrôles d’alcoolémie, le test dépendant du type de drogue et/ou ne testant qu'un nombre limité de types de drogues. De plus, ces contrôles sont moins fréquents que les contrôles d’alcoolémie. Le gaz hilarant, notamment, est difficile à détecter lors des contrôles de police suite aux accidents étant donné que l’effet disparaît rapidement.
Nous sommes très attentifs à la problématique de la conduite sous influence des bruxellois, et en particulier des plus jeunes.
Nous monitorons ce phénomène pour pouvoir récolter des données fiables sur lesquelles baser notre action. À cette fin, nous avons lancé une enquête de comportement auto-rapportés sur la conduite sous influence dans la Région, sur un panel représentatif de la population bruxellois âgée de 18 à 65 ans.
Concernant le cannabis, 6,7% des répondants déclarent s’être déplacé après en avoir consommé au moins une fois dans les 6 mois qui précèdent, tandis que presque 3 % déclarent l’avoir fait de 1 à 3 fois par mois et 2% un fois par semaine ou plus. Parmi ceux qui consomment régulièrement avant de se déplacer, 70% ont entre 18 et 34 ans.
Concernant le gaz hilarant/protoxyde d’azote, 4% des répondants déclarent s’être déplacé après en avoir consommé au moins une fois dans les 6 mois qui précèdent, tandis que presque 1,4 % déclarent l’avoir fait de 1 à 3 fois par mois et 1 % un fois par semaine ou plus. Parmi ceux qui consomment régulièrement avant de se déplacer, 58% ont entre 18 et 34 ans.
Concernant la combinaison de plusieurs drogues, 4,7% des répondants déclarent s’être déplacé après en avoir consommé au moins une fois dans les 6 mois qui précèdent, tandis que presque 0,4 % déclarent l’avoir fait de 1 à 3 fois par mois et 0,6% un fois par semaine ou plus. Parmi ceux qui consomment régulièrement avant de se déplacer, tous avaient plus de 34 ans.

Vu mes compétences, notre action se base sur des campagnes de sensibilisation (dernière en date été 2022) qui permettent de rappeler les risques et les bons réflexes à adopter lorsque l’on a consommé, mais aussi à la fourniture d’outils, comme le site
https://www.sauvetesamis.brussels/ , mis en ligne en marge de la dernière campagne estivale et qui nous permet d’agir pour un ami qui ne serait plus en étant de conduire, quel que soit le produit consommé, en nous invitant à héberger notre ami pour la nuit ou en nous renvoyant vers des numéros et adresses utiles (station Noctis la plus proches, numéros de taxis, lien vers une liste d’hébergements pour « dormir sur place » plutôt que de reprendre la route, etc.)

Bien qu’elles soient indispensables et malgré tout efficaces, nous notons les limites des campagnes de sensibilisation. Aussi, nous tentons d’étoffer l’arsenal de nos actions pour toucher les usagers de la route, quelque soient leur âge et leur mode de déplacement, à ces dangers de conduite sous influence de stupéfiants.
Ainsi donc, cette année encore, nous comptons sur nos partenaires de terrain que sont les asbl. Dans notre guide de subventions facultatives 2023, l’un des sujets de projets admissibles sont les :
« Projets pédagogiques et/ou de sensibilisation en vue de sensibiliser aux risques découlant des assuétudes et des déplacements sur la voie publique (tous modes ; piétons, cyclo/moto, auto, etc.) » ;
Enfin, nous envisageons une communication multiniveau, et avons l’intention d’aller sensibiliser le citoyen sur les lieux-même de consommation et de prise de risque. Ainsi, nous évaluons l’opportunité de lancer un marché public pour le placement de bornes éthylotests dans les bars et les lieux de sorties de la Région. Ces bornes seront équipées d’écrans qui permettront de sensibiliser le citoyen sur la conduite sous influence au sens large, en ce inclus, les stupéfiants, les risques inhérents, et les solutions possibles pour rentrer chez soi en toute sécurité. 
-Le site
https://www.sauvetesamis.brussels/ déjà évoqué, mis en ligne en marge de la dernière campagne estivale, est l’un des outils que nous avons mis en place spécifiquement à l’attention des jeunes.
Les jeunes sont spécifiquement sensibilisés aux dangers des déplacements sous influences par le biais de campagnes et actions spécifiques.
De plus, la conduite sous influence de drogue ou d’alcool, est un volet présent dans chacune de nos campagnes qui touchent les jeunes, même lorsque le sujet est autre. Pour exemple, une campagne spécifique sur la trottinette a été lancée très récemment; à cette occasion, l’un des messages met en garde contre la conduite sous influence de ce mode de déplacement. Ce genre de messages est transversal et présent à chacune de nos campagnes, lorsque cela est opportun.
Enfin, nous encourageons et soutenons les initiatives des partenaires associatifs de terrain en la matière. À cette fin, notre guide des subventions facultatives 2023 prévoyait parmi les projets admissibles à subsides le thème suivant :
« Projets pédagogiques et/ou de sensibilisation en vue de sensibiliser aux risques découlant des déplacements sous influence sur la voie publique (tous modes ; piétons, cyclo/moto, auto, etc.) ; »
Les actions des asbl permettent d’aller toucher le public des « jeunes » souvent plus efficacement que nous ne le ferions nous-même. La proximité avec le public cible, le fait que le message ne soit pas délivré par une institution, etc., font que ces partenaires sont des alliés de poids dans la sensibilisation des plus jeunes aux risques de la conduite sous influence de produits stupéfiants.