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Question écrite concernant l'avenir des palais des expositions.

de
Mathias Vanden Borre
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°1029)

 
Date de réception: 03/02/2023 Date de publication: 28/04/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 24/04/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/03/2023 Recevable p.m.
 
Question   

Depuis quelque temps, l’horizon s’assombrit pour les palais des expositions du Heysel. Depuis le départ du Seafood Global Expo - le plus grand salon de la mer au monde, qui attirait plus de 1.800 sociétés et 30.000 entreprises dans notre capitale - et la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet le tourisme d'affaires à Bruxelles, l’avenir n’est pas rose pour Brussels Expo. Il faut dire que les finances sont au plus bas. Il est question d’une perte de chiffre d’affaires de quelque 92 millions d'euros en moins de deux ans.

En outre, l'ASBL communale doit également se réorienter dans un secteur en pleine mutation. À l'avenir, elle se concentrera sur l'attraction de grands événements internationaux, en mettant l'accent sur la qualité du service plutôt que sur la quantité. Il y a lieu de rénover l'infrastructure à cette fin. Cette transition nécessitera des investissements colossaux. Le CEO estime le coût des travaux de modernisation des bâtiments à 150 millions d'euros.

Pour financer tout cela, Brussels Expo a fait appel à plusieurs reprises à l’administration de la Ville de Bruxelles, mais aussi à la Région de Bruxelles-Capitale et même au Gouvernement fédéral. Selon le CEO, les activités de Brussels Expo sont essentielles pour la Ville et la Région, et les retombées économiques de l'ASBL communale dépassent les limites de Bruxelles. Il n'exclut donc aucun scénario: de l'entrée de la Région dans les organes d’administration de Brussels Expo à l'ouverture de l'ASBL communale au secteur privé, en passant par une fusion avec la SCRL Neo.

La Région a donc élaboré plusieurs scénarios. Elle souhaite se diriger vers des solutions modulables, où les entreprises du secteur privé auront par la suite la possibilité de rejoindre la structure que les autorités mettront en place conjointement. Mais dans un tel scénario, il ne fait aucun doute que Brussels Expo n'aura plus de raison d'être au moment où on créera une structure où seuls la Ville, la Région et un partenaire privé participeront.

Mon parti propose depuis des années qu'un acteur privé gère les palais d'exposition. Dans le passé, le ministre-président s'y est opposé: "Si nous laissons la culture aux mains du secteur privé, seuls les grands courants musicaux seront représentés, comme nous le constatons actuellement. Jusqu'à preuve du contraire, le Sportpaleis d'Anvers appartient à Live Nation, une multinationale qui phagocyte les concerts et les tournées dans le monde entier. Ce n'est certainement pas mon modèle musical ni mon modèle de culture."

C'est pourquoi trois cadres supérieurs - dont le CEO et le COO - ont menacé de démissionner dans un courrier adressé au Gouvernement bruxellois. Dans ce courrier, ils posent également quatre conditions à la Région: assurer l'avenir de Brussels Expo, la stabilité pour les travailleurs, le maintien de l'emploi et une meilleure collaboration avec la Ville de Bruxelles. Entre-temps, les trois membres de la direction auraient démissionné après une réunion mouvementée du conseil d'administration.

À cet égard, je voudrais vous poser les questions suivantes :

  • Quel rôle la Région de Bruxelles-Capitale entend-elle jouer dans la gestion et l'exploitation des palais des expositions? Quel est le montant des moyens prévus à cette fin par la Région? Comment le gouffre financier de l'ASBL communale sera-t-il comblé?

  • Choisit-on d'impliquer un partenaire privé dans l'exploitation des palais des expositions? Un appel à candidatures a-t-il déjà été lancé? Dans l’affirmative, quelles en sont les conditions?

  • Quel avenir l'ASBL Brussels Expo a-t-elle encore dans un tel scénario?

  • La Région détient 50 % du capital de NEO, qui collabore avec l'ASBL Brussels Expo. La Ville a demandé à la Région d'étendre la collaboration aux terrains et infrastructures exploités par Brussels Expo. Qu'en est-il?

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants :

Comme vous le savez, la Région et la Ville ont décidé de collaborer au redéploiement du plateau du Heysel en général et à la construction d’un centre de convention international en particulier et elles ont pour ce faire constitué la scrl NEO. Les accords politiques qui ont été conclus à l’époque reposaient sur des circonstances qui ont entre-temps évolués.

C’est notamment le cas du périmètre du projet. On parlait en effet à l’époque d’un centre de convention que la Ville voulait implanter en dehors du périmètre actuellement exploité par Brussels Expo et qui devait fonctionner en synergie avec Brussels Expo et ses Palais d’expositions existants.

La Ville de Bruxelles souhaite désormais que le nouveau centre de convention soit implanté dans les palais existants et nous a informé que l’occasion devait être saisie pour moderniser ces Palais qui ne répondent plus au standard de marché.

La pandémie est également passée par là, ce qui a eu un impact très sévère sur l’état des finances de Brussels Expo.Eu égard à ces évolutions importantes, les accords politiques méritent d’être actualisés. Dès lors, nous avons écrit à la Ville pour confirmer notre volonté d’être un acteur du développement d’un futur centre de convention répondant aux standards internationaux sur le plateau du Heysel et également pour lui proposer un cadre de discussion en vue de poursuivre la bonne collaboration Ville / Région sur notre ambition commune de développer le plateau du Heysel.


Je vous sais particulièrement impatient de connaitre le résultat des discussions dans ce dossier mais celles-ci n’ont pas encore aboutie, reste notamment en suspens la forme que prendra l’intervention de la Région.

L’implication d’un acteur privé apportant une expertise du secteur dans le financement et l’exploitation des nouvelles infrastructures MICE sur le site du Heysel est en effet un des scenarios envisagés par la Ville. A cet égard, la Région a fait savoir qu’elle n’avait aucune exclusion de principe. A ce stade, il ne s’agit cependant que d’une des pistes envisagées et, à ma connaissance, aucune initiative n’a pour l’instant été prise à l’égard du secteur privé.

Pour le reste, comme vous le savez, Brussels Expo est une ASBL qui dépend entièrement de la Ville de Bruxelles. Il ne m’appartient certainement pas de me prononcer sur l’avenir de Brussels Expo.