Question écrite concernant la situation des femmes migrantes
- de
- Véronique Lefrancq
- à
- Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°1207)
| Date de réception: 07/06/2023 | Date de publication: 30/08/2023 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 22/23 | Date de réponse: 05/07/2023 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 12/06/2023 | Recevable | Bureau élargi du Parlement |
| Question | En raison de leur statut de migrantes/réfugiées, de nombreuses femmes n'ont pas accès ou ne pensent pas avoir accès aux mécanismes de soutien existants ou ne les connaissent pas. À cela s'ajoutent les expériences traumatisantes liées à la guerre, au fait de quitter son pays de manière inattendue et de s'installer dans un nouveau pays complètement.
Le 26 juillet 2022, vous aviez annoncé que la contribution demandée à la Région bruxelloise consistait en un soutien financier à deux ASBL via equal.brussels.
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| Réponse | J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants: En juillet 2022 et suite à la crise ukrainienne, equal.brussels a soutenu deux ASBL dans leurs projets d’aide et de soutien aux femmes migrantes arrivant en Belgique d’Ukraine. Les ASBL « La Voix des Femmes » et « Elles sans frontières » étaient déjà actives dans l’accompagnement de femmes dans divers domaines (aide socio-juridique, cours de langue, sensibilisation, atelier de prise en charge, etc.), et ont voulu développer des projets complémentaires à ceux existants afin de répondre aux besoins spécifiques des femmes ukrainiennes arrivant en Belgique suite à la crise. Grâce à ce subside, « Elles sans frontières » a pu mettre en place un service de soutien psychologique proposé en plusieurs langues dont l’ukrainien, sensibiliser et former les équipes de terrain à prodiguer des conseils juridiques, former des professionnels de terrain sur les violences sexuelles et les traumatismes de guerre, créer un nouveau devoir sur la ligne d’écoute avec un psychologue ukrainien, créer et diffuser de l’information sur les services d’aide et numéros d’urgence, accueillir une nouvelle équipe de volontaires ukrainiens et les former sur les violences, organiser des webinaires sur des sujets liés aux violences disponibles en ukrainien et sur une nouvelle chaine Youtube, organiser des ateliers « WenDo » à destination des femmes ukrainiennes, co-organiser le Congrès des femmes auquel ont participé de nombreuses femmes ukrainiennes, etc. Au total, 128 femmes ukrainiennes ont pu bénéficier d’une assistante juridique, 80 d’une assistance psychologique et 22 ont pu participer aux ateliers « WenDo ». Concernant la ligne téléphonique supplémentaire créée spécifiquement pour le public cible, celle-ci n’a pas autant de succès que prévu. Par contre, les consultations individuelles ont malheureusement eu beaucoup de succès et les bénéficiaires sont en demande de plus de plages horaires pour bénéficier de cet accompagnement. Pour cette raison, l’ASBL envisage d’ouvrir une plage horaire additionnelle pour répondre au plus vite à la demande des consultations individuelles. Forte d’un bilan positif, l’ASBL prévoit de créer une organisation ukrainienne au profil similaire du leur, de créer un dépliant sur l’égalité dans le mariage et la reconnaissance des violences, et de créer de nombreux plans de formation et d’éducation. « Elles sans frontières » constate que 35% des demandes des femmes ukrainiennes que l’association reçoit concernent les violences. Sur base de ce constat, l’ASBL est persuadée qu’il est primordial de fournir à toutes les réfugiées, une assistance, y compris une aide administrative. Cela renforcera leur confiance et leur donnera des outils pour prévenir ces violences et y réagir. L’ASBL constate que le sujet des violences est un sujet tabou pour les femmes ukrainiennes, en particulier les violences sexuelles. Grâce au subside octroyé, l’équipe de « La Voix des Femmes » a participé à la formation donnée par l’association « Elles sans frontières » sur la détection et la prise en charge des violences sexuelles, a assuré le suivi de personnes qui faisaient face à des situations de violences avec le soutien de leur service sociojuridique et d’autres services spécialisés, et a accompagné des femmes dans certaines de leurs démarches administratives. L’ASBL a également organisé des promenades socio-historiques guidées de Bruxelles dans le but d’aider les Ukrainiennes et leur famille, à mieux connaitre la Région. Des activités pour les jeunes ont été également organisées, notamment des stages d’été pour les adolescent.e.s ukrainien.ne.s et des cours d’apprentissage du français adaptés en fonction de l’âge et des besoins des adolescent.e.s inscrit.e.s. Des cours ont également été organisés pour les femmes ukrainiennes adultes, axés sur l’apprentissage de la langue avec des apprentissages concrets comme savoir remplir un formulaire d’inscription, de logement, etc. D’autres activités ont pu être organisées comme : - la visite d’un planning familial afin de répondre aux questions des participantes sur les droits sexuels et reproductifs, les IST et les moyens de contraception; - la visite du Parlement bruxellois afin d’aider les participantes à mieux comprendre le fonctionnement politique belge; - une animation sur les chocs culturels et les chocs post-traumatiques, et une autre sur les violences. Quant au public touché par leurs actions, 34 personnes ont pu participer aux activités familiales organisées en juillet et août 2022, 35 personnes ont pu assister aux stages, 20 personnes ont pu participer aux cours de français et activités jeunes (octobre à juillet 22-23) et 33 personnes ont pu participer aux cours de français et activités destinées aux femmes (octobre à juillet 22-23). Les actions prévues jusque fin mai ont toutes eu lieu, d’autres activités supplémentaires ont été organisées en ce mois de juin et les activités que l’ASBL aimerait proposer en juillet sont en cours de discussion. Forte de ces expériences, l’ASBL prévoit d’organiser d’autres visites et activités. Ces deux projets ont été prolongés et se poursuivront au moins jusque fin juillet 2023 pour « La Voix des Femmes » et jusqu’au 28 octobre 2023 pour « Elles sans frontières » dont le projet est à présent coordonné par l’ASBL « Trampolina », qui soutient les victimes de violences conjugale et traumatisées par la guerre à travers des conseils juridiques et des soins psychologiques. |