Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant la conformité du détecteur de CO dans les habitations suite au décès d’une jeune fille de 18 ans.

de
Jamal Ikazban
à
Ans Persoons, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°871)

 
Date de réception: 30/01/2023 Date de publication: 30/08/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 23/08/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
05/07/2023 Recevable p.m.
 
Question    Le 21 janvier dernier, intoxiquée au monoxyde de carbone (CO), une jeune bruxelloise de 18 ans a perdu la vie, après son arrivée à l’hôpital. Sa mère et son frère qui sont désormais indemnes ont également dû être hospitalisés ainsi que certains habitants de l’immeuble1.

Les pompiers ont été envoyés sur place dès que les agents qui répondent au numéro d’appel 112 ont compris que la jeune adolescente, trouvée inconsciente dans sa salle de bain, avait été intoxiquée au CO.

Soupçonnant le gaz d’être à l’origine du drame, Sibelga a coupé l'arrivée de gaz dans l'immeuble à appartements.

Il existe des signes à une intoxication au CO comme des nausées, des vomissements, un mal de tête, ou de la fatigue subite. Même s’il apparait difficile de déterminer avec précision qu’il s’agit d’une telle intoxication, les pompiers recommandent dès l’apparition de ces signes d’ouvrir tout de suite les fenêtres, d'évacuer les personnes présentes et de contacter le 112.

Suite à cette terrible tragédie, le Siamu a décidé de mettre en garde la population sur l’importance de faire installer un appareil conforme par un technicien reconnu ; de procéder à l'entretien annuel et aux contrôles obligatoires des installations ; de vérifier la bonne évacuation des gaz de combustion ; d’assurer une ventilation naturelle ; et de se doter d'un détecteur de CO.

Dès lors qu’à chaque hiver, les intoxications au monoxyde de carbone font l’actualité, Monsieur le secrétaire d’Etat :

  1. Sans revenir sur ce cas dramatique, pouvez-vous me dire quelles sont les causes les plus fréquentes de ces intoxications au CO et comment y remédier ?

  2. Pouvez-vous nous indiquer le nombre d’appel pour l’année 2022 concernant une intoxication au CO ? Quelle est l’évolution de ce chiffre ces dernières années ? Dans combien de cas, sont-elles fatales pour les victimes ?

  3. Les pompiers sont-ils formés spécifiquement pour ce type d’incident ?

  4. Qu’est-ce qui est mis en place pour sensibiliser les propriétaires et occupants à installer des détecteurs de CO dans les habitations ? Les habitations où se sont déroulés des drames étaient-ils pourvus de détecteurs de CO ?

1 https://www.dhnet.be/regions/bruxelles/2023/01/21/ganshoren-une-adolescente-entre-la-vie-et-la-mort-apres-une-intoxication-au-co-RSW5KGGBINDELNPD7VCD6ILUZ4/

 

 
 
Réponse    1.
Sur son site web, Sibelga mentionne que la grande majorité des cas d’intoxications au CO peut être imputée aux installations intérieures qui n’ont pas été installées dans les règles de l’art. Les Pompiers de Bruxelles vont adresser un courrier à Sibelga pour demander à l’intercommunale à lancer une étude scientifique sur ce sujet.
Les résultats de cette étude aideront nos conseillers en prévention à personnaliser davantage les conseils dispensés et à adapter les campagnes aux groupes cibles prioritaires.

Sibelga a suffisamment de connaissances et d'informations sur les accidents et les intoxications au CO. Le contenu de son site web est également bien étoffé à cet égard.

Dans le cadre du passage du gaz pauvre au gaz riche, Sibelga mène une vaste campagne demandant à tous les ménages bruxellois de faire contrôler leurs appareils par un technicien agréé. La campagne (legazchange.brussels) se déroule via plusieurs plateformes médiatiques et tous les ménages reçoivent également plusieurs rappels par courrier.





2.
En 2022, le SIAMU a réalisé 139 interventions CO.


Au cours de ces interventions, 47 victimes ont été dénombrées :
- 17 victimes ont été traitées sur place (impliquant un facteur de gravité lié à l’intoxication très limité ou absent) ou ont refusé le transport
- 30 victimes ont été emmenées vers un service d’urgence (pour une analyse plus poussée des gaz du sang et le cas échéant des soins complémentaires)
- Pas de victime décédé suite à l’intoxication CO

En 2021, le SIAMU a réalisé 136 interventions CO.
Au cours de ces interventions, 189 victimes ont été dénombrées :

- 47 victimes ont été traitées sur place (impliquant un facteur de gravité lié à l’intoxication très limité ou absent)
- 140 victimes ont été emmenées vers un service d’urgence pour une analyse plus poussée des gaz du sang et le cas échéant des soins complémentaires
- 2 victimes sont décédées suite à l’intoxication CO
En 2020, il y a eu 163 interventions pour intoxication ou présence de CO.

Concernant les victimes :
- Personnes traitées sur place : 44
- Personnes emmenées à l’hôpital : 119
- Personnes décédées (sur place) : 0
Total : 163 victimes

Concernant les personnes décédées sur place :
- 2018 : 0
- 2019 : 2
- 2020 : 0

Le nombre de personnes décédées (sur place) est stable, mais il est à noter que pour les personnes qui sont transportées à l’hôpital, le SIAMU ne connaît pas l’évolution de la santé des patients. Le SIAMU ne sait donc pas si les patients décèdent ou pas après le transport en ambulance.


3.
Oui, ils sont formés, notamment au niveau de leur formation en aide médicale urgente, pour reconnaître les signes propres à la présence de ce gaz et prendre les premières mesures de protection.
De plus, tant les ambulances que les autopompes et les voitures de commandement disposent d’appareils permettant de constater sa présence et même de mesurer la concentration de CO.

4.
Hormis une communication régulière à ce propos – et encore plus à l’approche de l’hiver – au travers de ses communiqués de presse ou sur les réseaux sociaux, le SIAMU n’a pas mené de campagne spécifique à grande échelle sur ce sujet.
Le service Prévention des Pompiers de Bruxelles se concentre actuellement sur le développement de la sensibilisation à la prévention incendie, un projet qui passe notamment par le lancement d’une collaboration avec des conseillers en prévention incendie. Ces conseillers en prévention incendie expliquent aux citoyens comment éviter les incendies et comment se mettre en sécurité avec leurs proches. Ils fournissent également des informations sur l’importance de prévenir une intoxication au CO et la manière d’y parvenir concrètement.
Il est impossible de déterminer si ces habitations étaient pourvues de détecteurs de CO.