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Question écrite concernant la sécurité dans les parcs régionaux à Bruxelles

de
Bianca Debaets
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1508)

 
Date de réception: 16/07/2023 Date de publication: 22/09/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 22/09/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
28/07/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
22/09/2023 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    Le plan d’action de lutte contre les violences sexuelles 2020-2040 fait référence au principe de "security by design" qui, grâce à une planification et des infrastructures adaptées, permet de garantir un sentiment de sécurité accru aux femmes en particulier, mais également aux personnes âgées par exemple.

Concrètement, ce point d'action se traduit par exemple par un meilleur éclairage ou une attention accrue accordée à la propreté, mais ce n'est évidemment pas tout. Le fait que l'année passée, une pétition de 12.000 signatures bruxelloises "concernant les violences sexuelles à l'égard des femmes et la sécurité autour du parc du Cinquantenaire" ait été lancée montre que cette question reste pertinente.
  • Disposez-vous de chiffres récents concernant les violences (sexuelles) dans et autour des parcs régionaux à Bruxelles, si possible ventilés par parc, par année, par genre, par âge...?

  • Disposez-vous d’une vue d'ensemble des interventions concernant ce point d’action qui ont été effectuées au sein de ces parcs? L'infrastructure existante a-t-elle également été réévaluée ou est-ce le cas uniquement lors de la mise en œuvre de nouveaux projets? Disposez-vous également d'un aperçu des travaux encore en projet dans ce cadre?

  • Quelles autres mesures éventuelles ont-elles été prises pour sécuriser davantage les parcs et leurs abords directs, sans être spécifiquement liées au principe de "security by design"?

  • Avec quelles organisations collaborez-vous pour poursuivre la mise en œuvre de ce point d'action?

  • Les employés des parcs ont-ils la possibilité d’alerter? Peuvent-ils eux-mêmes proposer des améliorations?

  • Quel budget a-t-il déjà été alloué à cet effet et quel budget est-il encore prévu?

 
 
Réponse   

1.

 

Bruxelles Environnement (BE) ne dispose pas de chiffres détaillés sur les actes de violence (sexuelle) dans et autour des parcs de la région. Les services de police sont les plus aptes à fournir de telles statistiques.

BE dispose néanmoins des constats qui sont dressés par le gardiennage de BE.

Sous la catégorie « comportement problématique », les agents rapportent les problèmes tels que :

-          Agression envers un agent

-          Agression entre usagers

-          Comportement inadapté

-          Lié à l’alcool

-          Lié à la drogue

-          Lié au vol

-          Avec arme à feu

-          Mœurs

Vous trouverez en annexe 1 les chiffres liés aux constats dressés sous cette catégorie et ces sous-catégories en 2022 pour les espaces verts gérés par la Région.

2.

 

 

Concernant la problématique du Cinquantenaire, suite à la pétition, une plateforme régulière composée notamment d'agents de BE, de Bravvo, des zones de police et des communes a été mise en place d'abord mensuellement et ensuite trimestriellement,

afin d'assurer le suivi de la problématique. A l'époque, des interdictions temporaires de consommation d'alcool après une certaine heure ont été édictées. Il y a eu des tournées plus régulières de la police. Cette plateforme n’est plus active aujourd'hui mais peut être relancée si besoin.

 

Des réparations ont été effectuées sur l'éclairage existant dans le parc. A plus long terme, dans le cadre du projet de restauration du Cinquantenaire, il est prévu d'adapter l'éclairage en bordure du parc. Bruxelles Mobilité coordonne les travaux autour du parc et prend les aspects de sécurité en compte dans cet ouvrage.

Une nouvelle signalétique du parc est à l'étude, prévoyant d'inclure les numéros d'urgence et la localisation du local des gardiens.

 

Dans la gestion des projets, différentes bonnes pratiques sont mises en application lors des études :

- participation : faire en sorte que les personnes qui prennent part à la phase de participation soient autant des hommes que des femmes

- visibilité : pendant la phase d'étude du projet, l'accent a été mis sur la visibilité, à savoir créer des espaces ouverts où l'on élimine les obstacles visuels. On prévoit d'éviter les plantations denses et on leur préfère des arbres hauts, et ce pour assurer une vue dégagée et contribuer à augmenter le sentiment de sécurité des usagers.

- mobilier : le placement du mobilier urbain a son importance et notamment les bancs : les femmes préfèrent les bancs en vis-à-vis et les bancs qui ne sont pas le long des chemins alors que les hommes utilisent ceux-ci plus volontiers.

 

 

Les équipes de gestion des espaces verts ont quant à elles intégré l’aspect “visibilité” dans leurs actions de gestion au quotidien.

3.

 

Depuis plusieurs années, BE intègre la question du genre dans ses réflexions autour des espaces verts. Plus particulièrement, depuis 2017, BE travaille au développement de plusieurs projets ayant pour objectif d’augmenter la présence des femmes et des filles dans l’espace public :

-          Des marches exploratoires dans différents parcs gérés par BE ;

-          Des actions d’occupation de l’espace public par les femmes ;

-          Des formations à destination des architectes paysagistes ;

-          Des formations à destination des gardiens de parc ;

-          L’usage de l’outil DPO « Détection, Prise en charge & Orientation des victimes », un dépliant qui a été élaboré par la Fédération Laïque de Centres de Planning Familial (FLCPF) en partenariat avec différentes institutions, associations, zones de police, et qui est mis à disposition des professionnels des secteurs social, santé, police et justice, avec pour objectif d’améliorer les pratiques de terrain en matière de détection des violences conjugales et sexuelles, prise en charge et orientation des victimes. Les équipes de gardien·ne·s en ont reçu des exemplaires et certaines équipes avaient participé à l’évaluation de la version finale de ce dépliant, avant son édition en 2021. Voir annexe 2.

 

En outre, depuis trois ans, lors de la saison estivale, qui s’étend du 1er avril au 30 septembre, des gardien·ne·s-animateur·trice·s saisonnier·e·s sont engagé·e·s afin de renforcer les équipes et de permettre une couverture horaire de la surveillance des espaces verts plus large. Les gardien·ne·s sont disponibles et patrouillent jusque 19h en avril, jusque 21h de mai à août et jusque 20h en septembre.

 

Par ailleurs, des initiatives sont prises dans différents espaces verts suivant leur topologie et leur public, par exemple :

-          Des activités de sport entre filles sont organisées au parc de la Rosée tous les mercredis avec le support d’asbl du quartier. Après quelques essais, cette initiative remporte aujourd’hui un franc succès.

-          A la Porte de Ninove, un parcours d’initiation au vélo (BeBike) a été mis en place. En plus de garantir une meilleure mixité du public, ce projet invite les cyclistes à ralentir aux alentours du parc, ce qui contribue à plus de sécurité dans et aux abords de cet espace.

-          Toujours à la Porte de Ninove, un kiosque permanent a été inauguré en 2023, proposant une offre HORECA à prix raisonnables et organisant diverses activités amenant un public varié et augmentant le contrôle social sur le site.

4.

 

 

-          Les marches exploratoires et formations ont été effectuées notamment avec l’asbl Garance,

-          l’outil DPO a été développé par la Fédération Laïque de Centres de Planning Familial (FLCPF)

-          les activités sportives au parc de la Rosée avec l’asbl La Rosée,

-          le kiosque du parc de la Porte de Ninove est tenu par l’asbl L’Ecluse,

-          les activités d’initiation de vélo BeBike dans ce parc sont organisées avec le support de Vélosolutions et de RideYourFuture.

 

5.

 

Les gardien·ne·s de parc utilisent le logiciel Constats, un outil développé par et pour BE via lequel ils et elles peuvent signaler les problèmes et également émettre des suggestions par rapport aux problèmes rencontrés. Les réunions d’équipe sont également un forum où ils et elles peuvent faire entendre leur voix et partager leurs idées qui seront validées et remontées vers la hiérarchie.

6.

 

La Division des Espaces Verts de BE ne dispose pas d’un budget particulier voué à la sécurité. Les aménagements dans le cadre de projets ont été intégrés dans les budgets des projets, les aménagements effectués par la gestion ont été pris sur le budget de gestion, les activités développées avec les asbl partenaires, qui englobent mais ne couvrent pas que des aspects de sécurité, ont été couvertes par les subventions allouées à ces asbl.