Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant une réhabilitation nationale des victimes de la chasse aux sorcières

de
Lotte Stoops
à
Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°1253)

 
Date de réception: 07/09/2023 Date de publication: 16/10/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 11/10/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
11/09/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Je vous ai interrogée l'année dernière sur la nécessité d'une réhabilitation nationale des victimes de la chasse aux sorcières.

La chasse aux sorcières est à la base du positionnement social actuel des genres. Ces 15 dernières années, plus de 20.000 personnes sont mortes dans les camps de sorcières de Gambie. En Amérique, le contrôle des naissances est à nouveau en jeu. La sorcellerie concernait souvent des femmes liées d'une manière ou d'une autre avec la naissance, comme les sages-femmes et les guérisseuses, mais aussi des femmes qui n'étaient plus utiles à la société, comme les femmes âgées qui ne pouvaient plus avoir d'enfants, les femmes célibataires et les lesbiennes. Mais il s'agissait aussi de femmes qui apprenaient à d'autres femmes à lire et à écrire, comme la célèbre béguine Marguerite Porete. Comme dans le cas de la décolonisation, il est essentiel de donner à cet événement social majeur une place dans l'espace public.

Votre réponse a montré qu’un certain nombre de choses positives ont déjà eu lieu à Bruxelles. L'exposition "Witches", à l’espace Vanderborght, était une bonne chose. Le parcours éducatif était intéressant. Dans le cadre de Brussels 2030, j'ai fait la visite guidée sur les sorcières à Bruxelles, organisée par les personnes à l’initiative des journées du patrimoine au féminin, les journées du matrimoine. Il en est ressorti que, dans l'espace public bruxellois, rien ne nous rappelle durablement cette histoire. J'ai appelé à y réfléchir. Et entre-temps, les choses commencent à bouger un peu partout, aux Pays-Bas avec le mouvement pour un monument national aux sorcières (“Beweging Nationaal Heksenmonument", mais aussi en Belgique, de part et d’autre des frontières régionales et linguistiques, où différents bourgmestres et leurs collèges, des spécialistes de l’histoire locale, des syndicalistes, des associations féminines, s'engagent en faveur d’une réhabilitation nationale.

La commune de Laerne, près de Gand, a pris l'initiative de s'engager avec d'autres communes: Laerne, Zonnebeke, Vielsalm, Dixmude, Lierre, Biévène,... Une première cérémonie de commémoration commune, avec une signature officielle d'engagement politique, aura lieu le 25 novembre, à l’occasion de la journée "Orange the World", la campagne mondiale contre les violences à l'égard des femmes et des filles. La commémoration/réhabilitation donne l’occasion d'aborder les questions actuelles liées à l'exclusion, à la discrimination, etc.

Il serait regrettable qu’une réhabilitation nationale ait lieu sans Bruxelles; aussi serait-il souhaitable que Bruxelles s'associe à ce "moment" national. En tant que capitale, nous pourrions également travailler à l'élaboration d'un "monument" national.

Entre-temps, de nouveaux dépouillements des sources ont révélé qu’à Gand, les victimes étaient beaucoup plus nombreuses (de 20 victimes connues à plus de 70), et l'histoire des sorcières à Gand a été intégrée dans les programmes des écoles gantoises. Ces recherches approfondies ont également mis en évidence de nouveaux liens historiques avec Bruxelles. La poursuite des recherches pourrait permettre d'éclaircir ce point.

Voici mes questions:

Avez-vous été sollicitée par la commune de Laerne pour vous joindre à cette initiative?

Une délégation bruxelloise ou vous-même serez-vous présentes lors de la commémoration du 25 novembre à Laerne?

Collaborez-vous avec les communes bruxelloises autour de cette demande d'engagement?

Relaierez-vous cet appel "national" lors des réunions interministérielles sur l'Égalité des chances?

Prévoyez-vous encore des investissements pour réaliser des études historiques sur Bruxelles et la chasse aux sorcières? Les faits historiques peuvent être très utiles dans la cadre d’un projet de monument commémoratif national.

Dans votre réponse précédente, vous avez déclaré que des parcours éducatifs étaient mis en place: de quels parcours s’agit-il exactement? Les écoles sont-elles encouragées à y participer? Dans l’affirmative, de quelle manière?
 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants :

Nous n’avons pas été contactés par la commune de Laarne ni pour cette initiative ni pour un éventuel évènement le 25 novembre.

Concernant votre question sur les collaborations avec les communes bruxelloises, Bruxelles Pouvoir Locaux (BPL) nous communiquent qu’ils ne sont pas concernés par une telle demande d’engagement.

Enfin, pour revenir sur les parcours éducatifs mis en place, equal.brussels a subventionné Bruxelles Enseignement asbl dans la construction d’un parcours d’activité éducatif à destination des équipes éducatives, des élèves et des étudiant.e.s de la Ville de Bruxelles. Ce parcours s’articulait à l’exposition « Witches » (organisée par ULB Culture entre le 27 octobre 2021 et le 16 janvier 2022 à l’espace Vandenborght) et à la pièce de théâtre « Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler » de Christine Delmotte ».

Le public cible de ce projet était constitué des élèves de 12 et 25 ans issus des écoles d’établissements secondaires (au nombre de 16) ou supérieur non universitaire (au nombre de deux) avec lesquelles Bruxelles enseignement asbl collabore habituellement.
Equal n’a, à ce stade, pas encore reçu le rapport final du projet et ne peut nous communiquer davantage de données chiffrées