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Question écrite concernant la création de zones calmes dans les écoles et sur les lieux de travail

de
Lotte Stoops
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1568)

 
Date de réception: 02/10/2023 Date de publication: 22/11/2023
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 17/11/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
05/10/2023 Recevable p.m.
 
Question   

Les moments de silence sont nécessaires et chacun devrait y avoir accès. L'exposition fréquente au bruit a un impact négatif sur notre santé physique, mentale et sociale et devrait donc être réduite autant que possible. Des études ont montré que le bruit limitait nos performances au travail et à l'école, augmentait la probabilité de commettre des erreurs et diminuait notre motivation. Les fonctions cognitives qui sont les plus affectées par le bruit sont la concentration, la mémoire et la capacité à résoudre des problèmes. Mais il y a aussi une bonne nouvelle: le préjudice déjà causé au cerveau par la surexposition au bruit pourrait être réparé en intercalant des moments de silence. Cela serait donc essentiel pour les enfants et les personnes qui logent déjà dans des conditions défavorables. Cette prise de conscience a conduit la commission délibérative à formuler plusieurs recommandations:

1. créer des zones de repos silencieuses dans les écoles et sur les lieux de travail,

2. encourager les employeurs à permettre aux travailleurs de bénéficier de moments de silence au cours de la journée de travail,

3. instaurer des pauses silencieuses et de ressourcement, adaptées selon les secteurs (écoles, bureaux, etc.).

Ces recommandations ouvrent aussi immédiatement la voie à un lieu de travail et une école plus inclusifs, car les personnes qui présentent d'autres neurodiversités peuvent également tirer profit d'un lieu ou de moments où les stimuli sont limités. 

Quelles actions ont déjà été entreprises pour répondre à ces recommandations?

* Une étude comparative a-t-elle déjà été réalisée avec les bonnes pratiques qui sont instaurées ailleurs? 

* Les écoles et les lieux de travail ont-ils déjà été interrogés sur leurs pratiques ou ont-ils été encouragés à travailler sur ce sujet? 

 
 
Réponse    1.
Votre question relève très justement les impacts du bruit, notamment, en milieu scolaire, sur les élèves et sur les enseignants. On peut y ajouter les effets sur la qualité des apprentissages - la pollution sonore génère de l’incompréhension des contenus d’enseignement, du stress et de la fatigue – et sur le climat scolaire : tensions, comportements agressifs, etc.

A titre d’exemple, dans certains réfectoires scolaires ou préaux plus de 90 dB(A) ont été mesurés. Soumis à ces niveaux de bruit, les élèves (et les adultes) ont besoin d’une période de calme avant de reprendre une activité cognitive normale.


C’est pourquoi Bruxelles Environnement accorde une priorité à l’amélioration acoustique des infrastructures scolaires et, surtout, à la sensibilisation des personnels et des élèves.

Les recommandations citées sont intégrées dans les mesures du plan QUIET.BRUSSELS, notamment :
- Mesure 29 : Intégrer un facilitateur bruit au sein du Service Ecole régional ;
- Mesure 30 : Soutenir les audits préalables et les travaux d’insonorisation dans les écoles ;
- Mesure 32 : Informer et sensibiliser les citoyens ;
- Mesure 33 : Eduquer le jeune public ;
- Mesure 34 : Assurer la veille scientifique en matière d’impact du bruit sur la santé ;
- Mesure 43 : Intégrer une approche acoustique lors de la réalisation de nouveaux équipements publics ;
- Mesure 45 : Soutenir les actions de lutte contre le bruit à l’échelle locale.


En particulier, dans le cadre de cette dernière mesure, 2 subventions ont été accordées suite à l’appel à projets Plans Bruit locaux à destination des écoles et crèches communales : l’une pour la réalisation d’un audit acoustique dans une école de Schaerbeek, l’autre pour la réalisation de travaux d’isolation acoustique dans différents locaux répartis entre 8 écoles et 1 crèche à Ixelles.

A cela s’ajoutent des campagnes de mesures acoustiques réalisées dans des écoles en collaboration avec la Cellule Régionale d’Intervention en Pollution Intérieure (CRIPI).

Au quotidien, le département Bruit de la division Autorisations & Partenariats de Bruxelles Environnement remet des recommandations concernant des projets d’équipements publics dans le cadre des procédures de consultation et d’avis définies par les outils légaux d’aménagement du territoire.

Enfin, un ensemble de recommandations, conseils et aides est repris sur le site internet de Bruxelles Environnement :
https://environnement.brussels/enseignement/gestion-des-etablissements/batiments-scolaires/comment-reduire-le-bruit-dans-votre-ecole?highlight=bruit
Minder geluidsoverlast op school? Dat kan! | Onderwijs - Leefmilieu Brussel
Une étude comparative a-t-elle déjà été réalisée avec des bonnes pratiques introduites ailleurs ?
Bruxelles Environnement a rédigé un dossier à destination des enseignants qui comprend des solutions très concrètes :
https://environnement.brussels/enseignement/outils-pedagogiques/lenvironnement-sonore-explique-aux-enfants
https://leefmilieu.brussels/onderwijs/lesmateriaal/de-geluidsomgeving-uitgelegd-aan-kinderen.

Lors de sa rédaction, Bruxelles Environnement a fait réaliser une recherche de bonnes pratiques et a également compilé des expériences menées dans les écoles, de façon à ce que les solutions proposées soient adaptées à la réalité scolaire. Bruxelles Environnement entretient également des contacts avec le Centre d’Information sur le Bruit (CIDB, France).

Enfin, le département Bruit de la division Autorisations & Partenariats de Bruxelles Environnement a également contribué à la rédaction de deux documents de référence sur la conception des écoles et de leurs abords :
- "Repenser la cour de récréation. Guide pour l'amélioration des cours de récréation en Région bruxelloise", Perspective.brussels et Bruxelles Environnement, 2021.
- "Mon école, un espace de qualité", Perspective.brussels, 2018.
Les écoles et les lieux de travail ont-ils déjà fait l'objet d'une enquête sur leurs pratiques ou ont-ils été encouragés à travailler sur ce sujet ?
Les écoles constituent un public-cible et plusieurs études ont été menées quant à leur confort acoustique et aux pratiques saines en matière de bruit. Citons :
- La formation des enseignants sur les causes et conséquences du bruit, et sur les bonnes pratiques ;
- La diffusion du dossier pédagogique cité ci-dessus ;
- L’accompagnement annuel de projets pour lesquels plus d’une dizaine d’écoles se portent candidates. Avec l’aide d’experts du sujet, les enseignants et leurs élèves sont sensibilisés ; ils réalisent un audit dans l’école et mènent un plan d’action concret. Les réalisations consistent en l’instauration de moments de calme après chaque récréation, d’espaces « snoezelen » et de zones de calme, l’installation de balles de tennis aux pieds des chaises pour réduire le bruit, la réorganisation des temps de midi, la création d’affiches ou l’organisation d’une semaine du son pour sensibiliser toute l’école, etc.

A propos de la formation citée ci-dessus : chaque année, Bruxelles Environnement organise une formation sur le bruit dans les écoles, dispensée par l'asbl Empreintes. Cette formation intitulée "Agir sur le climat scolaire – apprendre à vivre ensemble en limitant les nuisances sonores – maternelle et primaire" aide les enseignants à se familiariser avec le thème du bruit et à découvrir des activités qu'ils peuvent mener avec leurs élèves. De petites solutions techniques pour réduire le bruit dans la salle de classe et à l'école sont également proposées.

Bruxelles Environnement ne dispose pas d’information concernant les locaux de travail qui ne rentrent pas dans son champ de compétences.