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Question écrite concernant le nouveau projet de la STIB pour lutter contre le sans-abrisme dans les stations de métro

de
Nadia El Yousfi
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1755)

 
Date de réception: 24/10/2023 Date de publication: 14/12/2023
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 30/11/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
25/10/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Nous avons appris que la STIB allait recevoir des moyens supplémentaires pour améliorer les questions de sécurité dans les différentes stations de métro bruxellois, tout en répondant à la problématique du sans-abrisme et de la toxicomanie qui, malheureusement, en forte augmentation depuis quelques années, touche la Région bruxelloise et plus particulièrement les stations de métro de la capitale. Nous savons que cette seconde partie se fera en étroite collaboration avec des acteurs sociaux formés à cet effet.

Il semblerait que la STIB vous ait proposé une nouvelle approche sociale et sécuritaire qui, d’après l’entreprise, serait le fruit d’une observation des expériences des transports publics parisiens. Nous apprenons dans la presse qu’une nouvelle équipe au sein de la STIB sera chargée d’évaluer et de guider les personnes en errance vers des organismes d’accueil, de soin et d’hébergement.

Nous nous souvenons du projet SubLink, qui mettait autour de la table la STIB, le Samusocial, le Projet Lama, Transit et DIOGENES, avec pour accompagnateur Bruss’Help. D’après les retours, le nouveau projet de la STIB vient consolider le projet SubLink.

  • Avez-vous été au préalable consultée ? Et si oui, dans quelle mesure votre cabinet a-t-il contribué à la mise en place de ce nouveau projet au sein de la STIB ?

  • Pensez-vous que les solutions parisiennes sont transposables à la situation bruxelloise ? Et quelles sont les modalités directement inspirées de la RATP ?

  • Pourriez-vous nous préciser la nature des moyens supplémentaires octroyés à la STIB ?

  • Quels sont les retours du secteur associatif actif dans le projet SubLink quant à la proposition de la STIB de venir renforcer leur approche ? Prévoyez-vous une évaluation du projet sur l’impact avéré sur la question du sans-abrisme au sein des transports publics ?

 
 
Réponse    Plusieurs réunions « taskforce » rassemblant la STIB, la police, les cabinets Vervoort, Maron ainsi que mon cabinet se sont déroulées au cours des derniers mois. Lors de ces rencontres, des pistes de solutions ont été dégagées avec pour ambition une mise en œuvre le plus rapidement possible afin de juguler au plus vite la problématique de présence de personnes en errance et/ou sous assuétudes dans les stations de métro. Le projet SubLINK, issu de cette taskforce, constitue une première réponse. Il couvre une douzaine de stations du réseau de la STIB. Mis en place en février 2023, le projet a permis à ce jour, l’accompagnement d’une centaine de personnes en errance dans une douzaine de stations de métro et de prémétro du réseau de la STIB. Récemment, le champ d’action de SubLINK a été élargi à la section SNCB de la Gare du Midi.
L’ampleur croissante du phénomène a amené la STIB à proposer au gouvernement bruxellois, une approche complémentaire à SubLINK. Celle-ci, à la fois sociale, et sécuritaire est inspirée des transports publics parisiens. Étant donné les similitudes de fonctionnement des deux sociétés de transport public, des politiques d’accueil ainsi que des types de publics en errance, le modèle parisien est transposable à la situation bruxelloise, moyennant les adaptations nécessaires pour le rendre compatible aux spécificités de notre capitale (taille du réseau, acteurs en présence, structures d’accueil, …). De plus, un projet de chauffoir et d’une deuxième salle de consommation à moindre risque sont nécessaires pour compléter les solutions pour les personnes qui n'auront pas pu ou voulu être orientées dans les structures classiques.
Le gouvernement bruxellois a récemment accordé à la STIB un complément budgétaire de 5,7 millions d’euros pour la mise en place de cette approche qui comporte 2 volets :
-D’une part un volet social qui prévoit la mise en place d’une équipe interne à la STIB, chargée d’effectuer des maraudes en complément des actions déjà mises en place par les associations. Cette équipe opérationnelle 24h/24 et 7j/7 sur le réseau de transport public assurera l’encadrement et l’accompagnement des personnes fragilisées vers les structures d’accueil et de soin spécialisées. Elle s’occupera aussi du transport des bénéficiaires vers ces différents lieux.
- D’autre part, la STIB va accroitre de 30% ses effectifs de Patrouilleurs Sécurité en stations. Leurs missions seront étendues aux périodes critiques pour les infrastructures de la STIB, c’est-à-dire, en début et fin de nuit.
Il était et il reste très important d'avoir les partenaires sur le terrain à bord. Sans leur soutien, le projet a peu de chances de réussir. Les partenaires associatifs du projet SubLINK ont été consultés et impliqués en amont pour l’élaboration du projet. Le projet de la STIB repose sur cette collaboration et veillera à l’implication des secteurs associatifs concernés (Le Projet Lama, DIOGENES et Transit, le Samusocial et Bruss’Help) et des autres partenaires (communes, police, …) pour garantir un maximum d’efficacité.