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Question écrite concernant la formation des agents de la STIB pour l’accueil des victimes de harcèlement

de
Leila Lahssaini
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1759)

 
Date de réception: 25/10/2023 Date de publication: 27/11/2023
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 24/11/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
26/10/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Nous avons appris dans la presse que, dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux femmes de 2020-2024, des agents de la STIB vont démarrer une formation concernant l’accueil des victimes après un acte sexiste auprès du centre de formation CEMEA. L’article précise que le plan comprend par ailleurs deux autres actions en plus de ces formations.
  • Combien d’agents la STIB prévoit-elle de former d’ici la fin de l’année, en 2024 et les années à venir ?

  • Quelle est la durée et quel est le contenu de cette formation ?

  • Sur quelles bases le choix s’est-il porté sur le centre de formation CEMEA ?

  • Quelles sont les deux autres actions menées par la STIB dans le cadre du plan de lutte ?

  • Quelles sont les autres pistes envisagées pour rassurer et encourager plus de femmes à utiliser les transports en commun, notamment en soirée ?

 
 
Réponse    Faire de la STIB (et de l’espace public en général) un espace accueillant pour tous.tes et particulièrement pour les femmes et minorités de genre est une de nos priorités politiques. Il s’agit d’un prérequis indispensable à la liberté de mouvement.
Malheureusement, les transports en commun sont aujourd’hui encore trop souvent le théâtre d’une multitude d’actes sexistes. Tout en menant diverses actions pour rendre les transports publics plus sûrs et agréables pour tous.tes, nous mettons donc aussi l’accent sur la formation des agents de terrain, afin qu’ils puissent accueillir au mieux les victimes de ces actes sexistes.
En 2023, les formations sont limitées à des groupes tests pour mettre au point ces formations après les premiers retours d’expérience. Le but est de former l’ensemble des formateurs, ainsi que les Proximity Managers Pédagogiques, amenés à dispenser, par la suite, ces mêmes modules. Cela représentera environ une cinquantaine d’agents.
Dès janvier 2024, le module harcèlement sera inclus dans le parcours de formation de tout nouveau collaborateur/trice des métiers de la conduite tram et bus, Security, agents multimodaux et vente.
Cette formation sera ensuite donnée au personnel de terrain déjà en fonction, dans le cadre de la programmation de leur formation continue.
En moyenne, les départements tram et bus délivrent chacun une formation par mois pour les nouveaux agents. Pour les agents multimodaux, environ 15 sessions sont prévues sur l’année.
Au niveau de la formation, un module de 2h est délivré pour les métiers de conduite Tram, Bus et les agents de vente. Quant aux agents multimodaux et agents de sécurité, ils suivront un module de 3h.
Le contenu de ces formations comprend plusieurs étapes, dont : la mise en avant des principes de la formation avec les objectifs du module, le contexte, la prise de conscience du harcèlement sexiste en société combiné au cadre légal du sexisme au sein de l’espace public, l’acquisition des concepts de base vis-à-vis de la loi et les attitudes à avoir et procédures à mettre en place en tant qu’agent(e) de la STIB.
Le choix du centre de formation CEMEA a été réalisé selon la procédure légale liée au cadre des marchés publics et via un appel à projets envoyé à trois acteurs spécialisés dans la formation et la thématique. L’expertise du CEMEA et son expérience de formateur pour l’ERAP (Ecole Régionale d’Administration Publique) et à la STIB sont un des éléments qui ont contribué au choix de ce dernier.
Dans le cadre du plan de lutte, la première action concerne le plan pour les heures hyper-creuses. Il se focalise sur la bonne complémentarité entre le transport public et les modes de transports actifs la nuit (Noctis, Collecto, les Taxis, les vélos et trottinettes partagées…).
La seconde action concerne le service Collecto. Au printemps dernier, le service de taxis collectifs à la demande a repris. Ce service est primordial pour l’offre de transport en heures hyper-creuses.
En ce qui concerne les autres pistes envisagées, le MaaS (Mobillity as a Service) est le levier principal pour mieux présenter toute l’offre de mobilité aux voyageurs et voyageuses y compris durant les heures hyper-creuses. Il permettra notamment de conforter les femmes lors de leur itinéraire, en journée, comme en soirée.
Une brochure sera aussi publiée (sous forme papier et de code QR sur le réseau) reprenant tous les éléments à entreprendre lorsqu’une personne est victime ou témoin de harcèlement dans les transports publics.
La STIB continue par ailleurs ses travaux pour rendre son réseau plus accessible, des mesures qui encouragent également la présence de femmes dans les transports en commun.
La STIB prévoit de réaliser des marches exploratoires avec certains groupes cibles, notamment des femmes, pour comprendre encore davantage les vecteurs de sentiment d’insécurité sur le réseau.
La STIB travaille également à la féminisation (et décolonisation) de ses noms d’arrêts.