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Question écrite concernant le bilan de la phase test de l’application Floya

de
David Weytsman
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1762)

 
Date de réception: 27/10/2023 Date de publication: 14/12/2023
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 05/12/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
06/11/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    L’application Floya, service MaaS développé par la STIB, est désormais accessible au public. Elle aura auparavant fait l’objet d’une phase de test de trois ans. J’aimerais faire le bilan de cette phase de rodage. Sur le volet développement :
  • Quelles sont les principales leçons de la phase test, notamment en termes de retour des utilisateurs ?

  • Quels ont été les principaux défauts identifiés et corrigés ?

  • Quelles sont les adaptations suggérées et non encore réalisées ?

Sur le volet financement :

Celle-ci aurait selon vos dernières indications coûté un peu plus de 2 millions d’euros. Vous nous avez par ailleurs indiqué que le coût global du projet était de 14 millions d’euros, contrairement au chiffre de 35 millions évoqué précédemment par vous en commission de la Mobilité du 18 octobre 2022. Ce dernier serait en fait une estimation réalisée en amont du projet.

  • Combien aura coûté cette phase test dans ce montant de 14 millions ? Pouvez-vous mettre ce chiffre en relation avec l’estimation qui avait été réalisée précédemment, par rapport au coût global et à celui de la phase test ?

  • Qu’est-ce qui explique que son coût, tout comme celui du projet global, semble avoir été largement surévalué ? Est-ce que le processus de développement a fait l’objet d’adaptations pour en limiter les coûts ?

 
 
Réponse    L’application Floya a effectivement été testée avant son lancement officiel en septembre dernier. Parmi les éléments les plus importants qui ressortent des retours des utilisateurs / testeurs, suite à la phase de test sont les points suivants:
- L’importance de la facilité d’utilisation de l’application,
- le niveau d’intégration des partenaires présents
- la possibilité de payer pour leurs services,
- la mise à disposition d’une recherche d’itinéraire performante et d’une guidance active ainsi que l’accès aux titres de transports des transporteurs publics.
L’importance d’avoir des données en temps réel de qualité a également été soulignée comme un élément fondamental.

Voici les principaux défauts identifiés, et corrigés, à la suite de la phase de test :
· La fluidité et la facilité d’utilisation de l’application : elles ont été grandement améliorées par rapport à la phase pilote, notamment grâce à la technologie utilisée par l’app déployée aujourd’hui sur le marché, technologie qui est beaucoup plus mature et qui bénéficie de l’expérience liée à sa présence dans d’autres villes européennes.
· Le niveau d’intégration des partenaires : il est beaucoup plus poussé que dans l’application pilote.
· Les données en temps réel : elles sont plus précises que lors de la phase pilote. Celles-ci seront encore améliorées tout au long de l’année 2024.
· La possibilité d’accéder facilement au réseau de la STIB : c’est une réalité dans l’app aujourd’hui disponible, grâce à la combinaison de l’utilisation de son téléphone et de la technologie EMV qui permet de payer directement avec celui-ci.
· La qualité de la recherche d’itinéraire : elle est à présent basée sur des sources venant de Google Maps et d’Open Street Maps. La qualité de la recherche d’itinéraire s’est grandement améliorée et est dorénavant aux standards du marché, ce qui n’était pas le cas de l’app pilote.

Parmi les adaptations suggérées, mais pas encore réalisées, on retrouve les points déjà présentés en partie dans diverses questions parlementaires:
· Comme indiqué en réponse à la question écrite n°1724 de Mme Czekalski, l’app Floya ne comporte pas encore toutes les fonctionnalités concernant l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR). La STIB a mené un audit sur l’accessibilité numérique de l’application. Les résultats mettent au jour un certain nombre de manquements. Un plan d’action a été mis en place pour corriger chacun des points mis en avant par cet audit.
· L’intégration des paiements via Bancontact n’est pas encore une réalité. Cette possibilité de paiement sera intégrée d’ici la fin du deuxième trimestre 2024.

Le coût de la phase de test n’est pas inclus dans le montant de 14 millions du projet communiqué en réponse à la question écrite n°1724 de Mme Czekalski. Le montant de 14 millions d’euros représente le montant du marché remporté par le fournisseur actuel de technologie, Trafi, en partenariat avec Eviden.
La phase de test a coûté 2 millions.
L’estimation de 35 millions d’euros avait été faite en amont du lancement du marché public pour le choix de la technologie définitive et de l’attribution de marché, lors de la rédaction du cahier des charges. La réalité des offres reçues a permis d’attribuer un marché largement inférieur à ce montant.

Le MaaS est un marché émergent, à la fois pour les opérateurs de mobilité, les autorités publiques et les fournisseurs de technologie. L’expertise sur le marché était encore relativement limitée au moment de l’estimation du coût, car les besoins n’étaient pas encore identifiés de manière très précise.

Le choix fait par la STIB d’opter pour une technologie de marché, c’est-à-dire un produit blanc à adapter aux besoins et aux réalités de Bruxelles, plutôt que de développer une solution entièrement depuis une page blanche, a permis de grandement limiter les coûts de développements et de bénéficier de l’expérience du fournisseur acquise notamment à Berlin depuis 2019.