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Question écrite concernant les mesures de promotion de l'accès des femmes au marché du travail « masculin » et la lutte contre les stéréotypes de genre

de
Latifa Aït Baala
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°1286)

 
Date de réception: 09/01/2024 Date de publication: 22/02/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 22/02/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/01/2024 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    La promotion de l'égalité des chances sur le marché du travail est essentielle pour une société équitable et prospère. J’attire votre attention aujourd’hui sur l'accès pour les femmes au marché du travail traditionnellement considéré comme « masculin ».
  • Quelles mesures spécifiques ont-elles été mises en place pour promouvoir l'accès des femmes aux secteurs du marché du travail traditionnellement considérés comme « masculins », tels que l'industrie, la construction, les métiers STEM, etc. ?

  • Comment le gouvernement encourage-t-il la participation des femmes à des formations et programmes visant à acquérir les compétences nécessaires pour accéder à ces secteurs d’activité ?

  • Quelles initiatives sont prises pour sensibiliser les employeurs et les acteurs du marché du travail aux avantages de la diversité des genres et pour les encourager à mettre en œuvre des politiques inclusives ?

  • Comment le gouvernement s'assure-t-il que les femmes qui choisissent de s'orienter vers des carrières traditionnellement masculines ne sont pas confrontées à des obstacles discriminatoires ou à des stéréotypes de genre dans le processus de recrutement et d'avancement professionnel ?

 
 
Réponse   
Réponse à la question 1, 3 et 4

La Région Bruxelloise assure depuis plusieurs années le développement d’une politique active en matière de lutte contre la discrimination à l’embauche et de promotion de la diversité en emploi. Cette politique s’appuie sur différentes modalités stratégiques misant sur aussi l’information, la formation, la sensibilisation, la communication, l’accompagnement autour des enjeux discriminatoires et des avantages qu’offre la diversité des travailleurs Bruxellois.

La politique de diversité est constitué des outils suivants : les plans de diversité, le label diversité et les accords sectoriels.

Actiris sensibilise et accompagne les employeurs bruxellois ainsi que les secteurs qui souhaitent développer ou renforcer leur politique de diversité et d'inclusion. Ces plans et accords portent sur quatre domaines, dont le recrutement et la gestion du personnel, et visent six catégories de bénéficiaires, dont les femmes. Grâce à un co-financement de 50% du coût total de l’élaboration du plan de diversité et ce jusqu’à 10.000 euros, Actiris ambitionne d’être le partenaire privilégié dans cet accompagnement.



Il est essentiel de garantir que tous bruxelloises et bruxellois qui le souhaitent et qui en ont les capacités puissent exercer le métier de leur choix ou de travailler dans le secteur de leur choix. Pour ce faire, Actiris accorde une attention particulière à la représentation de modèles divers et inclusifs, reflétant la diversité de la population bruxelloise. Ainsi, des actions de sensibilisation et d'incitation sont mises en place tout au long de l'année, notamment à travers des capsules de communication partagées sur les réseaux sociaux. Ces capsules abordent divers sujets tels que les métiers, les secteurs d'activité, les plans de diversité, le label de diversité et le service de lutte contre la discrimination.


Chaque année, le gouvernement bruxellois lance un appel à projets pour soutenir des actions innovantes en matière de lutte contre les discriminations à l’embauche. Depuis 2020, ce sont 78 projets pour un peu plus de 3 millions euros qui ont reçu un soutien financier. En 2023, l’asbl FACE B a reçu un financement de 22.000 euros pour son projet « technicienne » qui veut favoriser le métier de technicienne dans le secteur culturel et visibiliser des rôles modèles féminins afin de créer de nouvelles vocations.

En outre, le gouvernement veille à garantir le respect des lois anti-discrimination. En Belgique, la discrimination, y compris la discrimination sur la base du genre, est interdite et punissable. En 2023, à Bruxelles, nous avons renforcé l'ordonnance sur les tests de discrimination. Cela vise à assurer que chaque plainte ou signalement soit examiné et traité de manière appropriée, sans être classé sans suite sans raison valable.

Malgré les efforts du gouvernement bruxellois pour créer un environnement inclusif offrant aux femmes les mêmes opportunités d'accès et de progression professionnelle, le dernier rapport du Conseil supérieur de l’emploi a révélé une forte spécialisation genrée sur le marché du travail. Ces résultats reflètent indirectement les choix effectués en amont, dans le cadre de l’orientation des études. En effet, les choix d'orientation jouent un rôle déterminant dans le choix du métier et du secteur d'activité futurs. Il est donc essentiel de travailler en amont sur le système éducatif afin de promouvoir les carrières traditionnellement masculines auprès des femmes.
Réponse à la question 2
Concernant la participation des femmes à des formations qui donnent accès à des métiers dans des secteurs traditionnellement masculins, Bruxelles Formation a inscrit dans son plan d'action 2023 une priorité accordée à certains publics, notamment les femmes, dans les formations spécialisées où elles sont sous-représentés. L'objectif est de favoriser une plus grande mixité dans ces métiers. Une attention particulière est portée à l'intégration des femmes dans le secteur de la construction, comme le souligne également le plan de diversité 2023-2025 de Bruxelles Formation. Dans ce cadre, des initiatives telles que l'atelier d'orientation "Les métiers n'ont pas de sexe !" seront lancées, de même qu'une formation spécifique destinée aux femmes dans le domaine de la construction. Ces actions visent à éliminer les barrières traditionnelles de genre et à promouvoir l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi et à la formation professionnelle.



De manière générale, Bruxelles Formation
désigne délibérément le nom d'un métier en utilisant à la fois sa forme féminine et sa forme masculine afin de briser les stéréotypes et promouvoir l'égalité des chances dans le choix des carrières.