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Question écrite concernant les vibrations provoquées par le tram à Woluwe et à Etterbeek

de
Christophe De Beukelaer
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1894)

 
Date de réception: 26/01/2024 Date de publication: 12/03/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 12/03/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
31/01/2024 Recevable p.m.
 
Question    Nous apprenions par voie de presse que, non seulement les métros mais également les trams provoquent des vibrations difficilement supportables pour les riverains du boulevard Saint-Michel.

Les riverains se plaignent fortement de ces nuisances et notent que la situation est nouvelle.

Dans ce cadre, je souhaiterais, Madame la Ministre, vous poser les questions suivantes :

  • La STIB, votre cabinet et vous-même êtes au courant des nuisances et vibrations liées au passage du tram boulevard Saint-Michel ?

  • Une enquête a-t-elle été menée quant aux causes de ces vibrations ?

  • Dans l’affirmative, quelles sont les mesures que vous comptez déjà mettre en place afin d’y mettre un terme ? Combien de temps sera nécessaire afin de solutionner le problème ?

 
 
Réponse    La STIB n’a pas reçu de plaintes officielles de la part de riverains du boulevard Saint-Michel pour des nuisances qui seraient liées au passage des trams. Ce qui ne veut pas dire que les nuisances des riverains n’existent pas et nous prenons ceux-ci très aux sérieux.

La région est très attentive à la question des nuisances acoustiques et vibratoires et entend réduire au maximum celles générées par les transports publics. A cet effet, une convention bruit signée en 2004 entre la STIB et Bruxelles Environnement fixe les seuils à ne pas dépasser lors du renouvellement de ses voies ou la réalisation d’extensions du réseau. De plus, le contrat de service public qui lie la STIB à la Région de Bruxelles-Capitale prévoit des mesures préventives : intégration de normes de bruits dans les cahiers de charge d’acquisition des véhicules, programme d’entretien et de renouvellement des équipements et infrastructures, …
De plus, dans le nouveau contrat de gestion signé en décembre 2023, la Région et la STIB ont convenu des nouvelles mesures, par exemple:

· l’intégration, lors de la commande de nouveaux matériels roulants, de spécifications et de performances relatives au bruit et aux vibrations ;
· la rédaction et l’application par la STIB d’un guide de bonnes pratiques pour réduire les nuisances acoustiques et vibratoires de ses chantiers et de son réseau en général, y compris une sensibilisation accrue des agents de conduite aux nuisances sonores des véhicules, en service voyageurs, aux terminus et lors des arrivées ou départs des dépôts ;
· la priorisation des travaux d’assainissement des points noirs avérés bruit/vibrations ;
· une collaboration active de la STIB aux efforts régionaux de mesure de bruit et vibrations;
...
Par ailleurs, la STIB met en œuvre quotidiennement des mesures afin de gérer anticipativement ou de façon curative les problèmes de bruits et vibrations causés par le transport urbain ferroviaire.
- Monitoring des voies et des roues des véhicules :
La surveillance s’effectue en continu. Elle permet de contrôler l’usure et les dégâts éventuels, gérer les interventions techniques et le cas échéant d’adapter les plans de renouvellement. Le customer care de la STIB effectue en parallèle un suivi des plaintes clients. Dans la majorité des cas une simple observation permet de détecter la cause du problème : défaut local de la voie, descellement d’une taque, …
- Programme d’interventions techniques :
L’entretien, la réparation, et le remplacement des éléments qui sont sources de bruits et de vibrations, sont effectués quotidiennement ou le plus rapidement possible pour atténuer ou limiter la gêne générée. Ces interventions s’appliquent tant sur le matériel roulant (reprofilage roues des trams) que sur des éléments d’infrastructure de voies (rechargement cœurs ou de cuvettes, rails courbes, meulage de la table de roulement des rails par train meuleur, graissage des courbes).
Le meulage des voies du tramway afin de limiter l’usure ondulatoire s’organise en 2 campagnes de 6 à 8 semaines par an en préventif, ainsi que des meulages ponctuels suivant leurs nécessités.
Des systèmes de graissages embarqués sont progressivement installés sur les trams et sont de série sur les trams « nouvelle génération ». Ce système permet de projeter de la graisse sur la roue qui se dépose sur le rail dans les courbes, ce qui a un impact positif sur le contact roue-rail. Cela permet de limiter les frottements et dès lors de limiter l’usure des rails dans les courbes et, de ce fait, de limiter le bruit de crissement en courbe.
Les rails à gorges sont nettoyés (enlèvement du sable) au moins deux fois par an pour diminuer certaines nuisances sonores.
- Plan décennal voies :
Ce plan prévoit le renouvellement de 15 km de voies simples en moyenne par an, auquel s’ajoutent les extensions de réseau. Les chantiers prioritaires sont établis en fonction des paramètres de sécurité ferroviaire et d’usure des voies. Le plan décennal est actualisé tous les 6 mois.
Lors des renouvellements de voies, une étude d’incidence acoustique et vibratoire est réalisée. Celle-ci permet de déterminer les mesures dispositifs préventifs opportuns : tapis antivibratoires, semelles sous patin rail, rails encapsulés, dalle flottante …
En ce qui concerne l’impact structurel sur les bâtiments, (stabilité, fissures) des campagnes de mesures selon la norme DIN 4150-3 en vigueur sont effectuées pendant l’exploitation, ainsi que pendant des phases de démontage des voies ou de terrassements pendant les chantiers sur différents sites. Jusqu’ici, les critères ont toujours été respectés et l’intégralité structurelle des bâtiments préservée.
Parmi les endroits faisant l’objet d’une surveillance accrue de la part de la STIB en matière de bruit et vibrations figurent : le boulevard de la Cambre, l’avenue du Derby, le carrefour Albert/Molière et la rue de la Régence à hauteur du Sablon. La cartographie complète du bruit des transports en commun est disponible sur le site de Bruxelles Environnement.
Pour plus de détails, je voudrais me référer à la question écrite 1694 de M. Loewenstein, qui explique toute la procédure de traitement par la région des nuisances sonores et vibratoires causées par les transports publics.