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Question écrite concernant la diminution du chiffre d’affaires dans l’industrie en 2023

de
Sevket Temiz
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°811)

 
Date de réception: 20/02/2024 Date de publication: 16/04/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 16/04/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
22/02/2024 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Perspective.brussels a mis en ligne en janvier 2024 l’aperçu conjoncturel trimestriel de l’IBSA pour la Région de Bruxelles-Capitale. Cette publication permet d’avoir une évaluation en un coup d’œil sur la situation économique de la Région bruxelloise grâce à une représentation visuelle de l’évolution d’un ensemble d’indicateurs socioéconomiques mis à jour trimestriellement.

Ainsi, nous constatons une diminution du chiffre d’affaires dans l’industrie par rapport à l’année précédente de l’ordre de 1.357,2 millions d’euros.

  • Quelles sont les raisons de cette diminution du chiffre d’affaires dans l’industrie ?

  • Quelles actions et stratégies sont à l’étude dans votre cabinet afin d’inverser cette tendance ?

  • Pouvez-vous me dire quels sont les sous-secteurs dans l’industrie qui ont le plus souffert de cette diminution du chiffre d’affaires ?

  • Le chiffre d’affaires des activités industrielles sont aussi liées à l’import et export et aussi à la disponibilité d’une main-d’œuvre en adéquation avec les attentes des entreprises. À cet effet, pouvez-vous me dire si vous collaborer avec vos homologues au gouvernement de la Région bruxelloise en charge du Commerce extérieur et de l’Emploi ? Si oui, quels types d’actions ont été menées à ce jour ?

 
 
Réponse    Tout d’abord, comme vous le mentionnez dans votre question, l’outil en ligne « L’Aperçu conjoncturel » de l’IBSA est trimestriel. Celui-ci fournit donc une analyse des données économiques sur une période limitée de 3 mois. Il me semble donc compliqué de déduire de ces chiffres qu’il y a une « diminution du chiffre d’affaires dans l’industrie par rapport à l’année précédente de l’ordre de 1.357,2 millions d’euros ».

Ensuite, même si nous constatons bien une diminution du chiffre d’affaires de l’industrie en Région bruxelloise lors du troisième trimestre de 2023, il est difficile de définir avec exactitude les raisons de cette diminution. En effet, les entreprises bruxelloises évoluent dans un marché économique globalisé, complexe et fluctuant, ce qui implique qu’une multitude de facteurs entrent en compte :
- Concurrence accrue : l'entrée de nouveaux concurrents sur le marché ou l'intensification de la concurrence existante peut entraîner une réduction des parts de marché et, par conséquent, une baisse du chiffre d'affaires ;
- Évolution de la demande : les changements dans les préférences des consommateurs, les tendances du marché ou les évolutions technologiques peuvent rendre certains produits ou services obsolètes, ce qui se traduit par une baisse de la demande et donc du chiffre d'affaires ;
- Cycles économiques : les fluctuations économiques, comme les récessions, peuvent réduire le pouvoir d'achat des consommateurs, entraînant une baisse de la demande de biens et de services industriels ;
- Problèmes de qualité ou de service : des problèmes de qualité des produits ou de service à la clientèle peuvent entraîner une perte de confiance des clients et une baisse des ventes ;
- Augmentation des coûts : une augmentation des coûts de production, des coûts de main-d'œuvre ou des coûts des matières premières peut réduire les marges bénéficiaires et donc le chiffre d'affaires, surtout si les prix ne peuvent pas être ajustés en conséquence ;
- Problèmes de chaîne d'approvisionnement : des interruptions dans la chaîne d'approvisionnement, qu'elles soient causées par des problèmes logistiques, des catastrophes naturelles ou des conflits géopolitiques, peuvent entraîner des retards de production ou des pénuries de produits, affectant ainsi les ventes.
- Etc.

Depuis le début de la législature, je n’ai cessé de soutenir l’industrie et les activités productives au travers de multiples stratégies et plans d’actions. Je pense, entre autres :
- Aux objectifs fixés dans le cadre du Contrat de Gestion de Citydev 2021-2025 (augmentation du nombre de parcs PME, diminution des loyers et canons emphytéotiques, ateliers clé sur porte, etc.) ;
- Aux mesures prises dans le cadre de Shifting Economy (chapitres 6.1 financement, 6.3 accompagnement, 6.4 hébergement des entreprises, 6.6 RDI ou encore le chapitre 7.1 accès gisement, production locale et logistique). Les mesures de soutien à l’industrie prévues dans Shifting Economy incluent des mesures de soutien à l’import/export (chapitre 7.4. commerce international) ainsi que des mesures en lien avec les politiques d’emploi et de formation ;
- Aux multiples mesures prises dans le cadre de la crise COVID et de la crise énergétique ;
- Aux mesures prises pour soutenir le secteur des industries culturelles et créatives (creative hub, appel à projets crea.brussels, création du cluster play.brussels pour soutenir les entreprises de l’audiovisuel, accompagnement de projets par le MAD.Brussels, fablabs et centres d’entreprises comme les Tanneurs et Pepibru spécifiques aux ICC, fonds St’art, fonds de garantie culture, etc.) ;
- Au plan « Artisans », qui vise à augmenter le nombre d’artisans bruxellois certifiés par le label fédéral, à les faire monter en compétences via un programme d’accompagnement et de formation, à créer des opportunités d’affaires à Bruxelles et à l’international et à mettre en place une campagne de visibilité des artisans afin d’assurer la perpétuation du savoir-faire et d’encourager les achats locaux.
- En 2021, le budget de l’appel à projets BeCircular a été augmenté de 2 millions d’euros en vue de financer des projets de production urbaine considérant que la crise sanitaire illustrait le besoin de relocalisation de la production et de développer celle-ci en ville. Cette enveloppe a depuis lors permis de financer 41 projets de production urbaine pour un montant de 4.213.683 EUR. La production urbaine reste une thématique prioritaire de l’édition 2024 de l’appel à projets.

La majorité des sous-secteurs ont malheureusement souffert des multiples crises que nous avons traversé ces dernières années (COVID, guerre en Ukraine, crise énergétique, etc.). Toutefois, il est vrai que certains sous-secteurs ont plus souffert que d’autres. Le secteur des industries culturelles et créatives a notamment souffert des obligations de fermeture durant la crise COVID, le secteur de la construction a souffert des augmentations des prix des matériaux de construction et de l’inflation généralisée, et le secteur de l’industrie manufacturière a souffert des augmentations du prix de l’énergie et des ruptures d’approvisionnement.