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Question écrite concernant la violence et l'agressivité à l’encontre des travailleurs de Bruxelles Propreté

de
David Weytsman
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1681)

 
Date de réception: 06/03/2024 Date de publication: 18/04/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 18/04/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
08/03/2024 Recevable Bureau élargi du Parlement
18/04/2024 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    Les violences verbales ou physiques à l’encontre du personnel des services publics sont malheureusement fréquentes au sein de notre Région.

Le dernier rapport de Vias («Violence et agressivité à l’encontre des travailleurs exerçant une fonction publique», paru en 2022) atteste de cette violence.

Les travailleurs de Bruxelles Propreté sont quotidiennement en contact avec le grand public.

1. Combien d’agressions à l’encontre d’un travailleur de Bruxelles Propreté ont-elles été recensées en 2022 et 2023 ?

2. Quels types d’agression ? Agressions physiques ou verbales, menaces ?

3. Est-ce qu’une plainte est chaque fois déposée ?

4. Dans quels quartiers ont eu lieu les agressions ?

5. Y a-t-il d’autres quartiers où Bruxelles Propreté ne veut plus, n’ose plus ou a décidé de ne plus aller ?

6. Ces agressions ont-elles amené des arrêts de travail ? Pour combien d’agents et pendant combien de temps ?

7. Quel accompagnement Bruxelles Propreté apporte-t-elle à ces agents ? (suivi psychologique… ?)

8. Qu’est-ce qui est mis en place pour remédier à ce problème sur le terrain ?

 
 
Réponse    1.
Les faits d’agressions recensés à l’encontre des travailleurs et travailleuses de Bruxelles-Propreté sont de 122 en 2022 et de 157 en 2023.
2.
Le tableau annexé à la question parlementaire indique les types de faits d’agressions recensés en 2022 et 2023. Il s’agit majoritairement de violences verbales et de menaces, et pour une trentaine de cas de violence physique.
3.
Bruxelles-Propreté conseille systématiquement à ses travailleurs et travailleuses de déposer plainte lors d’une agression et d’en informer sa hiérarchie afin de permettre à Bruxelles-Propreté de dénoncer les faits au parquet.

4
Le tableau annexé à la question parlementaire indique les lieux où les agressions ont eu lieu en 2022 et 2023.
Un nombre conséquent d’agressions sont recensées au sein des Recypark régionaux. Pour le reste, on note une concentration importante d’agressions déclarées sur la commune de Schaerbeek, en lien avec le quartier Nord notamment.
5.
Bruxelles-Propreté assure l’intégralité de ses missions de gestion des déchets et de propreté publique et ce, même dans les quartiers où des agressions sur les agents sont recensées.
6.
Le tableau annexé à la question parlementaire indique le nombre de jours d’arrêt de travail par agent en 2022 et 2023.
7.
En cas d’agression, il y a plusieurs niveaux de soutien proposés à la victime.
En interne, au sein de Bruxelles-Propreté, les actions suivantes sont mises en place :
· la ligne hiérarchique joue un rôle très important à court terme après l’accident, en adoptant une posture d’accompagnement et de soutien. C’est également le cas au moment du retour au travail lorsqu’il y a eu une absence liée à l’incident ;
· sur base volontaire, la victime d’une agression peut faire appel à l’équipe de personnes de confiance de Bruxelles- Propreté. Ce sont des collègues formés pour être la première ligne de réponse en matière de risques psychosociaux dont les agressions font, entre autres, partie. Si l’accompagnement de la victime est trop complexe et nécessite une prise en charge professionnelle, les personnes de confiance l’orientent alors vers le Service Externe de Prévention.
Il peut également être fait appel au Service Externe de Prévention auquel l’ABP est affiliée, Cohezio. Ce dernier met à disposition des conseillers en prévention pour les aspects psychosociaux qui sont des professionnels de l’accompagnement des travailleurs exposés à des risques psychosociaux sur leur lieu de travail. Ceux-ci sont formés, notamment, à l’accompagnement post-traumatique. En cas d’agression ou d’incident grave, ils peuvent proposer des accompagnements individualisés ou collectifs en fonction de la demande et du besoin. Ils peuvent être sollicités d’initiative par n’importe quel travailleur de Bruxelles-Propreté ainsi que par les personnes de confiance et la ligne hiérarchique.
8.
Plusieurs mesures concrètes sont mises en place pour les lieux comptabilisant un nombre important d’agressions sur les agents de Bruxelles-Propreté et ce, afin d’assurer leur sécurité dans le cadre de leur fonction d’agent de propreté publique. Dans ces quartiers, plusieurs initiatives ont été prises pour créer une collaboration renforcée entre les pouvoirs publics actifs dans ces zones.

Ainsi, un « Manager Concertation Quartier Nord », engagé au sein de

l’administration safe.brussels, travaille à la mise en place d’un plan d’actions et de concertation pour le quartier Nord sur les enjeux de sécurité et de qualité de vie.

Plus spécifiquement sur le quartier Liedts, identifié comme une des quatre zones problématiques en matière de propreté publique, le projet-pilote « Manager Public de Zone » est actif depuis 4 ans. Le “Manager de concertation Quartier Nord” et le “Manager public de Zone” travaillent en partie sur le même territoire, mais sur des problématiques différentes, bien que liées, d’où l’intérêt d’une concertation.
Lors des opérations de nettoyage, l’Agence sollicite régulièrement le soutien et l’accompagnement de la police ainsi que des services de prévention des communes et maintient de bonnes relations avec ces acteurs. En ce qui concerne le quartier Nord, la police est présente quotidiennement : 1 voire 2 passages d’une patrouille en voiture est effectué. Un numéro d‘appel d’urgence direct vers la police a été mis en place pour les agents de Bruxelles- propreté et peut être contacté lors d’agressions. L’Agence Bruxelles-Propreté indique que la réaction de la police est très rapide.
Des formations sont également organisées à l’initiative des encadrants de l’ABP, pour former les agents à réagir de manière adéquate dans des situations d’agressions verbales et autres provocations.
Sur le quartier du Midi, suite à l’adoption du plan fédéral et à l’attention particulière portée par le gouvernement sur la problématique de sécurité et de propreté dans cette zone, les relations entre les institutions se sont intensifiées.
Plusieurs opérations conjointes ont été organisées, avec une implication importante de l’Agence Bruxelles-Propreté. Par exemple une opération conjointe avec la commune de Saint- Gilles pour le nettoiement du tunnel Vétérinaire, et diverses actions de nettoiement concertées avec d’autres partenaires comme la police des chemins de fer, la SNCB, la STIB ou encore Bruxelles Mobilité.
Au niveau plus opérationnel, pour les tournées de nettoiement des voiries et de vidange des corbeilles, les agents travaillent désormais de manière groupée afin d’éviter l’isolement d’un agent.
Concernant plus spécifiquement les Recypark, le personnel participe à un programme de formation continue pour la prévention et la gestion des agressivités verbales et physiques. Le personnel est alors mieux outillé pour adopter la réaction adéquate afin de désamorcer une situation tendue. Des agents de sécurité sont également mobilisés dans les Recypark, sauf celui de Woluwe-Saint-Pierre.
En termes de sanctions, les agresseurs au sein des Recypark s'exposent à l’exclusion de l’accès aux Recypark, à un avertissement avant exclusion et à des poursuites judiciaires, le cas échéant. Les agents agressés sont en effet invités à porter plainte à la police, ce qui permet à Bruxelles-Propreté de dénoncer les faits au parquet.