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Question écrite concernant la pénurie alarmante d'assistantes et assistants sociaux et les actions mises en place pour tenter de remédier à cette pénurie

de
Emin Özkara
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°605)

 
Date de réception: 01/08/2022 Date de publication: 11/10/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 22/09/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/08/2022 Recevable
 
Question   

D'après la Fédération des CPAS bruxellois, il existe une pénurie généralisée d'assistants sociaux formés et désireux de travailler dans les CPAS. Malgré des postes en CDI, ouverts tout au long de l'année, les CPAS ne parviennent pas à recruter en suffisance. À cela s'ajoute la barrière de la langue. En effet, les assistants sociaux doivent maîtriser le néerlandais de manière à réussir leur examen du Selor. Ce qui en décourage plus d'un/e.

Au regard du danger de ne plus pouvoir répondre suffisamment aux besoins fondamentaux des Bruxellois les plus précarisés, je souhaite vous poser les questions suivantes :

En ce qui concerne les réflexions et actions initiées par votre cabinet et votre administration,

  1. quelles sont celles pour valoriser le métier d'assistant social ? De nouveaux incitants sont-ils à l'étude ?

  2. quelles sont celles engagées avec des établissements d'enseignement ou centres de formation ou CPAS et cela, afin de mieux former les assistants sociaux désirant travailler dans un CPAS ? Des formations qualifiantes complémentaires sont-elles à l'étude ?

  3. quelles sont celles pour aider les CPAS au recrutement ? De nouvelles subventions sont-elles à l'étude ?


 

 

 
 
Réponse    Merci pour vos questions.

Je ne dispose pas d’éléments d’objectivation du nombre de postes non pourvus au sein des 19 CPAS bruxellois.

Nous avons demandé à la Fédération des CPAS bruxellois de nous fournir cette information. Il est clair néanmoins que ce phénomène touche l’ensemble des CPAS, à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Il importe également de souligner que cette pénurie de travailleurs sociaux est également présente dans l’ensemble du secteur social, hors CPAS.

Nous aurons, dans les jours à venir une réunion de travail avec la Ministre de l’Intégration sociale. Cette réunion a pour objectifs d’objectiver le problème et d’envisager l’ensemble des pistes pour y faire face.

Etant donné que l’origine du phénomène est multiple, les réponses doivent immanquablement être multiples également.

Parmi les causes, nous pouvons citer ceci :
- L’accroissement important des missions confiées aux CPAS et dès lors la création massive de nouveaux postes
- La nécessaire maîtrise du français et du néerlandais pour accéder à une fonction en CPAS
- La non-attractivité de la fonction en CPAS en termes de rémunération, de charge de travail et de lourdeur administrative
- La diminution du nombre d’étudiants qui s’inscrivent dans le cursus menant à une qualification d’assistant social


Les pistes d’amélioration sont donc à chercher à plusieurs niveaux, en collaboration étroite avec les ministres et entités concernés :
- Accroître l’attractivité de la formation et les moyens dont disposent les Hautes écoles pour accompagner les étudiants futurs assistants sociaux ;
- Accroître l’attractivité de la fonction en limitant les dimensions de contrôle et la lourdeur administrative à laquelle font face les citoyens (et par conséquent les travailleurs sociaux) pour avoir accès aux différentes aides. A cet égard, la simplification administrative et/ou l’automatisation d’un maximum d’aides aurait sans aucun doute pour effet de diminuer la charge de travail des assistants sociaux et dès lors de rendre la fonction bien plus attractive.
- Afin de contribuer à ce que les nouveaux travailleurs sortant des Hautes écoles soient plus rapidement opérationnels, nous avons mis en place une formation en collaboration avec l’ERAP
- Concernant les conditions de rémunération, l’ensemble du personnel des CPAS bruxellois bénéficiera d’une revalorisation à partir du mois de juillet 2023. Cette revalorisation comblera la différence actuelle entre les travailleurs bruxellois et les travailleurs wallons et flamands


Concernant la collaboration avec Actiris, à ce jour, l’ensemble des offres d’emploi dans les CPAS sont relayées par Actiris. Il n’est pas envisagé et ne paraît aucunement envisageable de créer des formations spécifiques hors les formations existantes aujourd’hui et dispensées par les Hautes écoles.

Une dernière piste qui me paraît devoir être explorée est celle de l’équivalence de diplômes pour des personnes qui ont un diplôme similaire (et parfois une longue expérience en travail social), obtenu à l’étranger.

Pour terminer, nous examinons actuellement avec la Fédération des CPAS les mesures urgentes qui pourraient être prises, notamment par le biais de la collaboration accrue entre CPAS.