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Question écrite concernant l'abus d'alcool chez les Bruxellois

de
Bianca Debaets
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°660)

 
Date de réception: 22/12/2022 Date de publication: 20/03/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 01/03/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/01/2023 Recevable
 
Question   

Une récente étude de Sciensano a révélé qu'un Flamand sur dix boit plus de dix verres d'alcool par semaine, dépassant ainsi le seuil de ce qu'on qualifie de "consommation d'alcool à risque". Les experts mettent en garde contre ces chiffres alarmants, car la consommation excessive d'alcool entraîne de nombreux risques pour la santé en matière de maladies cardiovasculaires, de bon fonctionnement du cerveau et de plusieurs types de cancer. D'autres problèmes, tels que les accidents de la route ou les violences intrafamiliales, sont également régulièrement liés à l'abus d'alcool.

Les chiffres sont particulièrement inquiétants chez les personnes âgées de 55 à 64 ans. Avec 13,7 %, elles obtiennent le score le plus élevé en ce qui concerne la consommation d'alcool à risque. Parmi les hommes de cette tranche d'âge, on parle même d'un buveur à risque sur cinq.

Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :

  • Quelle politique menez-vous afin de lutter contre l'abus d'alcool chez les Bruxellois ? Les campagnes de sensibilisation ciblent-elles certaines catégories d'âge ? Quels moyens prévoyez-vous à cette fin ? Collaborez-vous aussi activement avec les Communautés et le gouvernement fédéral afin de pouvoir vous attaquer résolument à ce problème ? En particulier, comment ces actions et moyens régionaux cadrent-ils avec le plan alcool national présenté début décembre par le gouvernement fédéral ?

  • Envisagez-vous d’assurer un suivi des personnes qui finissent aux urgences en raison d'un abus d'alcool afin d'éviter que de telles situations se reproduisent ? Dans l'affirmative, quel calendrier et quels moyens prévoyez-vous à cette fin ?

 
 
Réponse    Q1

Actuellement, la COCOM ne subsidie pas de projets spécifiques liés à la lutte contre la consommation nocive d'alcool. Il n'y a donc pas de campagnes de sensibilisation prévues pour le moment sur cette thématique.

L'Administration et mon cabinet participent au
groupe de travail interfédéral dont l'organisation a été confiée à la Cellule Générale de Politique en matière de Drogues par la CIM (Conférence interministérielle) Santé publique. Ce groupe de travail a pour objectif la rédaction d'une stratégie interfédérale en matière d'usage nocif d'alcool (2023-2025).

Le plan actuel (non encore validé) présente une série d'objectifs et d'actions. Parmi les actions proposées, les acteurs responsables de la réalisation de ces actions diffèrent : certaines actions impliquent l'ensemble des niveaux politiques (fédéral, Régions, Communautés), certaines impliquent uniquement le niveau des Communautés et certaines sont plus spécifiques à Bruxelles (COCOF, COCOM, VGC) voire sont propres aux compétences de la COCOM.
Les actions pour lesquelles la COCOM et la COCOF sont spécifiquement mentionnées sont, par exemple

1) Concernant l'objectif d'améliorer la collecte et l'analyse des données :
- Améliorer l'accès et la collecte des données sur la consommation d’alcool
o Cette mesure a été reprise directement au sein du PSSI (mesure 128 du plan opérationnel : renforcer un point focal de recueil et d’analyses des données socio- épidémiologiques en matière de drogues licites ou illicites et d’ alcool)


2) Concernant l'objectif d'intensification de la prévention et la promotion de la santé (y compris la littératie en santé), en ce compris la réduction des risques en matière de santé :
- Renforcer la collaboration entre les acteurs social, santé et de promotion santé
- Renforcer/mettre en œuvre des actions de sensibilisation du grand public touchant à la question de la consommation nocive d'alcool et à l'information relative à l'aide et au soutien pour accéder à des soins en alcoologie
- Développement d'un label pour les restaurants avec une gamme étendue et de haute qualité d'alternatives sans alcool.
- Soutenir des projets participatifs, de pair-aidance ou d'approche communautaire
- Poursuivre la sensibilisation et la formation des intermédiaires et professionnels des soins de santé
- Soutenir des projets de réduction des risques en matière de consommation nocive d'alcool
- Renforcer les actions de prévention pour les seniors

3) Concernant l'objectif d'amélioration de l'accès et de la qualité des soins et de postcure

- Renforcer une offre de soutien pour les enfants ou des proches de personnes alcooliques.

Cette stratégie a été soumise à une consultation électronique jusqu'au 16 janvier 2023. Les acteurs interrogés dans le cadre de cette consultation électronique sont notamment des fédérations ou organisations coupoles des secteurs de la santé, de la société civile et de la jeunesse, des acteurs issus du secteur économique, des associations de consommateurs ou encore des mutualités belges et certains médias..
Une réunion du groupe de travail interfédéral a été planifiée le mercredi 8 février afin d'échanger autour des résultats de cette consultation électronique.
Une validation de cette stratégie est attendue pour le mois de mars 2023.

Ce plan n'ayant pas encore été validé, les actions qui seront mises en place au niveau régional et plus spécifiquement par la COCOM ne peuvent pas encore être divulguées.


Q2
La réponse est du ressort du fédéral, notamment dans le cadre des trajets de soins pour les personnes alcolos-dépendantes.