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Question écrite concernant la résurgence de la tuberculose.

de
Mohamed Ouriaghli
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°726)

 
Date de réception: 24/04/2023 Date de publication: 20/06/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 14/06/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
31/05/2023 Recevable p.m.
 
Question    Le mois dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, un communiqué de presse du FARES (Fonds des affections respiratoires ASBL) rappelait que cette maladie infectieuse tue 4.400 personnes chaque jour dans le monde. C’est la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière après la Covid-19.

Le nombre de patients est en hause dans le monde, y compris en Belgique où un millier de cas en moyenne est dénombré chaque année. Action Damien explique que les crises successives, dont celle du Coronavirus, ont une influence sur cette évolution dans les prochains mois et années. Par ailleurs, l’OMS a appelé à agir plus efficacement pour diminuer le nombre de décès. Cette maladie fait en effet des ravages parmi les populations les plus vulnérables.

D’après le FARES, un malade sur trois réside en Région bruxelloise, et 20% des patients sont des personnes sans-abri. La crise de l’accueil renforce le risque de tuberculose puisque les demandeurs de protection internationale échappent au dépistage de la tuberculose organisé avant l’attribution d’un centre d’accueil et qu’ils se retrouvent à la rue.

Madame et Monsieur les Ministres, voici mes questions :

  • Quelles sont les mesures mises en place par le Collège pour lutter contre la tuberculose ? Quelles réponses apporterez-vous à l’OMS qui s’est fixé pour objectif de maîtriser l’épidémie de tuberculose d’ici 2035 ?

  • La pandémie de la Covid-19 a détricoté des années de progrès en matière de vaccination à travers le monde. Pouvez-vous nous dire si elle a également impacté la vaccination du BCG en Belgique ?

  • Quel type de soutien apportez-vous au FARES pour le travail que cette ASBL effectue en matière de tuberculose, comment se décline-t-il ?

  • Enfin, qu'en est-il de la collaboration sur cette thématique avec la Cocof en matière de sensibilisation et prévention et avec le fédéral au niveau de la commission interministérielle Santé ?

 
 
Réponse    Je vous remercie pour vos questions

Comme vous le savez, la Commission communautaire commune est compétente pour «
les activités et services de médecine préventive». Cette compétence se retrouve plus particulièrement dans l'ordonnance du 19 juillet 2007 « Prévention en santé » et son arrêté d'exécution.

Le FARES et la VRGT, sous la coupole de BELTA
, sont les opérateurs experts en TBC : leur mission principale consistant à lutter contre la tuberculose et sa propagation.
Grâce au subside accordé par la COCOM, depuis plusieurs années, les organisations contribuent à la tenue d'un
cadastre de la tuberculose. Ce cadastre permet de déterminer l'évolution de cette maladie contagieuse et d'identifier les groupes à risque de manière à faire un dépistage sélectif efficace.
Comme vous le savez aussi, la situation mondiale de la tuberculose s'est heurtée aux effets de la pandémie de COVID-19.
Pour la première fois depuis
plus de dix ans, une augmentation nette des décès et une ré-augmentation du nombre de nouveaux cas estimés a été constatée.
Cependant, la Belgique fait partie des pays dits «
à faible incidence », avec environ 1.000 nouveaux patients diagnostiqués chaque année. Toutefois, la menace de la résistance aux médicaments antituberculeux et l’augmentation de la précarité font de cette maladie dite « sociale » un problème de santé publique qui doit faire l’objet d’une attention soutenue.
On observe un plus grand nombre de cas au niveau des
grandes villes qui concentrent les populations vulnérables
Concrètement,
le FARES et la VRGT organisent un service de prévention à bas seuil, supervisent thérapeutiquement les patients peu compliants, organisent le dépistage des personnes ayant été en contact avec un patient contagieux, ainsi que le dépistage au sein de groupes à risque, etc.


Via leur collaboration avec le service d'inspection d'hygiène de la Cocom, les organisations aident à l'amélioration de
la déclaration obligatoire, qui est la base du registre et aident et améliorent la prise en charge de cas difficiles pour lesquels l'intervention d'une autorité est nécessaire.
La Belgique, via le FARES/VRGT, met donc bien en place tous les axes d’activités nécessaires au contrôle de la tuberculose. Il en résulte une diminution de l’incidence de la tuberculose mais celle-ci est plus lente que prévu, en raison des flux migratoires et de la précarisation grandissante de la population ainsi que d’autres crises telles que la pandémie Covid et la crise ukrainienne.


Concernant vos questions sur l’impact du covid :
La pandémie du Covid n’a pas impacté
la vaccination en Belgique car ce vaccin n’est pas inclus dans le calendrier vaccinal. En effet, le vaccin n’est efficace que pour prévenir les formes graves de tuberculose chez l’enfant et a une durée d’efficacité limitée à 15 ans. Il n’est donc recommandé par l’OMS chez les tout jeunes enfants que dans les pays à haute incidence de tuberculose.
Le Covid 19 a eu d’autres impacts sur la tuberculose avec notamment une diminution des cas observée en 2020, due à différents facteurs hypothétiques : sous-déclaration, réduction des flux migratoires, sous-diagnostic en raison d’un trop grand focus sur le Covid. Néanmoins les activités du FARES en termes de dépistage et de suivi des patients se sont poursuivies et ce même durant les périodes de confinement.



Concernant le rôle de BELTA et des deux organisations qu'elle chapeaute est indubitablement et étroitement lié à l'activité du service d'inspection d'hygiène. Des actions conjointes sont menées dans les cas les plus difficiles comme des visites organisées par les équipes FARES et du service d’inspection d’hygiène.
Concernant les collaborations avec la COCOF, et le fédéral : La tuberculose fait partie
des priorités de santé définies dans le Plan de promotion de la santé de la COCOF.
A partir de 2024
, la compétence de la prévention sera intégralement exercée par la Cocom afin d'améliorer la cohérence des politiques menées en la matière. Dès lors, les budgets liés à la prévention de la tuberculose seront également alloués à partir de la Cocom. ( + de 500.000 € )
Comme prévu dans le cadre de la Déclaration de politique générale et le PSSI,
un point focal de prévention sera mis en place au sein de l'Administration de la Cocom afin de piloter la politique de prévention à Bruxelles.
Dans ce cadre, nous avons initié des groupes de travail afin de définir une feuille de route pour 6 thématiques de prévention,
dont la lutte contre la tuberculose pour les années à venir. Cette feuille de route comprendra notamment les objectifs et indicateurs ainsi que les actions prévues pour chaque thématique. L'objectif de ce processus de concertation est de déterminer un cadre précis et clair pour les acteurs de prévention pour les prochaines années.