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Question écrite concernant l'état des lieux du plan de prévention et de gestion du tabagisme, et de la vape.

de
Ariane de Lobkowicz
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°733)

 
Date de réception: 05/06/2023 Date de publication: 19/01/2024
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 03/07/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/06/2023 Recevable p.m.
 
Question   

Plusieurs pays ont décidé de mener des politiques fortes contre la consommation de tabac et de produits liés, tels que les cigarettes électroniques et les puffs.

Par exemple, en Australie, les cigarettes électroniques seront uniquement autorisées sur ordonnance, comme une aide pour arrêter de fumer.

Canberra va ainsi interdire les cigarettes électriques à usage unique, cesser les importations des versions délivrables sans ordonnance et restreindre la quantité de nicotine dans les e-cigarettes. Il s’agit d’une mesure forte qui ne fait pas l’unanimité.

Cette décision est notamment due à une forte expansion du vapotage chez les adolescents.

« Comme pour le tabac, les plus grandes entreprises mondiales de l’industrie ont pris un autre produit addictif, l’ont enveloppé dans un emballage clinquant et ont ajouté des arômes pour créer une nouvelle génération d’accros à la nicotine ».

Après en avoir discuté avec plusieurs jeunes, il se trouve que cette « mode » se répand et même dans les écoles.

Ensuite, le vapotage chez les femmes enceintes peut exposer le fœtus aux substances chimiques qui comportent des risques pour la santé.

Plusieurs généralistes recensent des symptômes liés à l’utilisation de ces cigarettes électriques tels que : la bouche sèche, le mal de gorge, des vertiges et maux de tête, une toux et une irritation de la gorge.

Ainsi, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

1. Pour commencer, au niveau du plan de prévention et de gestion du tabagisme, et de la vape (2019-2030) :

1.1. Quelles sont les mesures concrètes qui ont été mises en place pour l’objectif de santé 2 : contribuer à prévenir l’initiation tabagique et la vape chez les jeunes de 11 à 24 ans notamment en mesure de sensibilisation, de prévention et de promotion de politiques visant des environnements favorables à la santé en divers lieux de vie ?

1.2. Où en est-on dans l’accroissement d’au moins 2% de la cessation tabagique chez les adultes et les jeunes ?

2. Où en est également la subvention de Belta par la Cocom pour 2023 et la demande de budget pour 2024 ?

3. Vos services ont-ils pris connaissance des politiques menées en Australie ? Si oui, quels en sont les constats ? A-t-il été envisagé et discuté au sein de vos services, des mesures similaires ?

4. Vous avez répondu à une question similaire que le cadre réglementaire européen était en train de changer, notamment grâce à des directives européennes visant l’interdiction de la vente de cigarettes électroniques jetables. Bien que cela relève principalement des compétences des autorités fédérales, y a-t-il eu des évolutions à ce sujet ?

 
 
Réponse    Merci pour vos questions.

Nous partageons bien évidemment vos préoccupations sur la cigarette électronique et encore plus sur la PUFF (vape jetable).
En effet, la cigarette électronique n’est absolument pas sans risque pour la santé. L’industrie du tabac, qui essuie de nombreuses pertes de revenus sur la cigarette « classique » déploie de nouvelles stratégies pour inciter les jeunes à fumer via d’autres mode de consommation.

Notre opérateur Cocom :
Belta (consortium composé du FARES et de la VRGT) mobilise une série d’actions de prévention et d’accompagnement des fumeurs.

Les actions à destination du grand public touchent également les jeunes de
11 à 24 ans.
Par exemple, en juin 2022, le Fares a diffusé un sondage sur la puff auprès de jeunes âgés de 11 à 24 ans. Le sondage a été dépouillé, interprété et
diffusé largement vers les professionnels de santé. Il montre que les très jeunes adolescents sont attirés par ce produit car il est bon marché et ultra sponsorisé sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, ces jeunes ne connaissent pas les effets néfastes de celui-ci (le taux de nicotine, les autres produits chimiques, etc)


BELTA réalise une série d’actions pour lutter contre ce phénomène:
- une campagne reprenant des messages positifs sur l'arrêt du tabac et un photobooth sur Facebook, LinkedIn et Twitter avec les hashtags
#génération-sans-tabac #le-tabacologue #semaine-sans-tabac ont été lancés ;
- lors de cette campagne, le FARES a imaginé une collaboration avec deux humoristes francophones,
Gui-Home Vous Détend et Véronique Gallo. Il leur a été demandé de réaliser des vidéos en rapport avec la campagne.
- des consultations gratuites d'arrêt du tabac avec un tabacologue et orientation ( via la ligne
TABACSTOP )
- des brochures informatives pour le sevrage tabagique
- la distribution de cendrier de poche, etc

Concernant le subventionnement de Belta, un subside de 165.662 € lui est octroyé en 2023 pour le pilotage du plan bruxellois de prévention et de gestion du tabagisme et l'aide au sevrage tabagique des adultes et des jeunes issus de groupes vulnérables.
Il s’agit d’un subside récurrent donc certainement reconduit en 2024.

Concernant vos questions sur les politiques australiennes, nous n’en avons pas finement connaissance mais nous allons lancer plusieurs groupes de travail en matière
de prévention dont un sur le Tabac (avec nos deux administrations, le secteur et l’Observatoire de la santé et du social) en vue de réaliser une feuille de route stratégique pour les 5 années à venir. Nous aurons certainement l’occasion de faire du benchmarking à cette occasion.

Concernant l’interdiction de la vape jetable, il s’agira d’adopter un arrêté royal pour son interdiction. Cela relève du SPF santé publique qui est actuellement en train de finaliser celui-ci.