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Question écrite concernant le genre et les inégalités de santé

de
Nadia El Yousfi
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°792)

 
Date de réception: 04/03/2024 Date de publication: 17/04/2024
Législature: 19/24 Session: 23/24 Date de réponse: 17/04/2024
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
07/03/2024 Recevable Bureau élargi de l'Assemblée réunie
 
Question    La dimension de genre doit être examinée attentivement en raison de son influence sur la santé individuelle, qu'elle soit bénéfique ou préjudiciable. Récemment, Soralia a souligné que les disparités entre hommes et femmes en matière de santé sont souvent négligées dans les politiques de santé publique, les parcours de soins et la formation médicale. Ils ont notamment mentionné que la dépression affecte deux fois plus les femmes que les hommes et que les femmes présentent deux fois plus d'effets secondaires que les hommes lorsqu'elles suivent un traitement.

Cependant, d'autres problèmes de santé sont également en jeu dans cette situation. Les maladies cardiovasculaires, souvent associées aux hommes, sont également une cause majeure de décès chez les femmes, mais peuvent être sous-diagnostiquées en raison de symptômes différents. De même, les maladies auto-immunes, plus fréquentes chez les femmes, peuvent être mal diagnostiquées, retardant ainsi le traitement approprié. Les troubles alimentaires, les maladies sexuellement transmissibles et les maladies neurologiques sont d'autres domaines où les disparités entre hommes et femmes peuvent influencer les diagnostics, les traitements et les résultats de santé.

  • Comment votre ministère compte-t-il intégrer une perspective de genre dans les politiques de santé publique, afin de mieux comprendre et adresser les disparités de santé entre hommes et femmes ?

  • Face à la prévalence plus élevée de certaines maladies chez les femmes, telles que la dépression et les maladies auto-immunes, quelles actions votre ministère envisage-t-il de mettre en œuvre pour améliorer le dépistage précoce, le diagnostic et le traitement de ces conditions ?

  • Existe-t-il des synergies avec d'autres domaines, tels que l'éducation et l'emploi, afin de prendre en compte les facteurs sociaux et économiques qui contribuent aux inégalités de santé entre hommes et femmes ?

 
 
Réponse    Le Plan social santé intégré est structuré par 8 principes transversaux, dont la lutte contre les inégalités liées au genre.

Pour lutter contre les inégalités liées au genre dans le domaine socio-sanitaire et éviter les nombreux biais que l’on peut observer dans ces secteurs, il est donc nécessaire, de développer une approche genrée qui prenne en compte et analyse les effets positifs et négatifs des décisions prises - tant matérielles que budgétaires - et de leur mise en pratique.

Dans ce cadre, un soutien de 120 000 € / € a été accordé à un nouveau service support et d’accompagnement expert en genre pour tous les secteurs socio-sanitaires. Il s’agit de l’ASBL femmes & Santé en collaboration avec l’Observatoire du sida et des sexualités. Une attention spécifique a également été portée aux violences de genre dans les secteurs socio-sanitaires bruxellois et spécifiquement, aux violences faites aux femmes (voir axe 1 et 2 du PSSI).

Par ailleurs, trois plans ont été adoptés à ce titre et proposent des actions dans ces domaines : le plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes, le plan inter-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes (2020-2024) ainsi qu’un plan d’actions national de lutte contre les violences basées sur le genre.


Nous nous référons aux actions proposées dans ces trois plans dans le cadre du plan opérationnel.

Notons aussi que depuis 2021, la Cocom intègre dans son cycle budgétaire la dimension de genre, via la rédaction d'une note genre annexée à l'exposé du budget. Cet exercice, dit le gender budgeting, consiste en l'analyse du budget de la Cocom en fonction de son impact sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Toutes les compétences de la Cocom sont analysées. Grâce au gender budgeting, la Cocom gagne en expertise dans l'identification de potentielles inégalités de genre reproduites par les politiques budgétaires. De nouvelles allocations de base en matière de santé sont analysées chaque année afin de vérifier si le domaine financé par l'allocation de base présente des inégalités entre les femmes et les hommes. Le cas échéant, des recommandations pour réduire ces inégalités sont formulées dans la note genre.


Concernant votre deuxième question, de par sa compétence dans l'aide aux personnes, la Cocom s'implique et soutient différents projets en rapport avec l'assistance aux publics féminins vulnérables, notamment dans la lutte contre les violences faites aux femmes (violences intrafamiliales et entre partenaires ou ex-partenaires intimes), dans la lutte contre le sans-abrisme au féminin, et de manière plus générale, le logement pour un public féminin vulnérable et en situation de précarité.

Aussi, Vivalis depuis 2023 est chargé de gérer le secteur bicommunautaire de de la santé sexuelle reproductive (3 centres de plannings familials), domaine dans lequel le public féminin est particulièrement concerné.

Sa mission est dans un premier temps, d'apporter les soins (en ce compris les IVG), l'information, le soutien social, psychologique et médical nécessaires à leur vie affective et sexuelle. Dans un second temps, le secteur de la santé reproductive permet de développer des stratégies de prévention et de promotion de la santé, axée sur la vie relationnelle, affective, sexuelle, la contraception, les conseils en cas de grossesses non-désirées, les maladies sexuellement transmissibles, les violences sexuelles, les pratiques préjudiciables, etc, domaines pour lesquels le public féminin représente un public à risque.


Concernant votre troisième question, depuis septembre 2023, la Cocom, représentée par Vivalis, est membre intégrante du Groupe interdépartemental (GID) chargé de la mise en œuvre du Plan d'Actions national 2021-2025 de lutte contre les violences basées sur le genre.


L'objectif pour l'institution est d'accroître son implication dans le GID et développer des mesures s'inscrivant dans la lutte contre les violences basées sur le genre, en lien avec ses compétences, notamment la santé. La Cocom participe également au groupe de travail sur les violences gynécologiques et obstétricales afin d'assurer la mise en œuvre de la mesure 86 du Plan